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Il n’y a pas que la rentrée. Jeudi 29 août, Vincent Peillon évoque avec le Café pédagogique ses projets d’avenir pour les enseignants. Quelle évolution pour le métier d’enseignant ? Quelle réforme pour le collège ? Répondant à nos questions lors d’un entretien, le 29 août, le ministre de l’éducation nationale insiste sur sa volonté d’accorder davantage d’autonomie aux équipes pédagogiques, et non aux établissements. Il évoque la possibilité de passer d’un corps à un autre au cours de sa carrière, une idée très forte pour la réforme du métier. Vincent Peillon annonce aussi un investissement important dans la formation continue à partir de la rentrée 2015. Il confirme la consultation des enseignants sur les programmes et l’enseignement prioritaire cette année. Enfin il annonce la réforme de la carte scolaire avec celle du collège. C’est à dire pour cette année scolaire.
Le timing des réformes a parfois été mal perçu des enseignants. Ils ont vu des sujets qu’ils n’estimaient pas prioritaires passer en premier. D’autres que les enseignants perçoivent prioritaires tardent. Allez-vous accélérer le rythme des réformes ou laisser les choses aller leur train actuel ?
Je souhaite approfondir la relation de confiance avec les enseignants. La grande majorité d’entre eux déploie une énergie considérable dans des situations qui ne sont pas toujours faciles. J’éprouve une profonde reconnaissance et gratitude envers eux, je les respecte mais au-delà, je sais que ce sont eux qui sont en première ligne des réformes.
C’est pourquoi je les consulterai, notamment, sur les programmes et sur l’éducation prioritaire. Je ne veux pas de réforme qui vienne d’en haut. Si l’on veut, par exemple rompre avec la méthode qui consiste à rédiger des programmes à quatre autour d’une table et à les imposer autoritairement, cela suppose de suivre une méthode. La refondation doit être pilotée mais collective.
Je crois que les critiques sur le timing ne sont pas justes. La tendance spontanée du système est de ne rien changer. Nous devions afficher de grandes ambitions – la lutte contre les inégalités, une meilleure articulation des temps pour les enfants, et commencer par le commencement. Le plus urgent, nous l’avons fait, c’était la formation. Nous lançons maintenant de nouveaux chantiers, toujours en concertation avec les représentants des enseignants. La question des programmes, par exemple, si importante pour lutter contre le déclin scolaire français aggravé par la droite. Là aussi, il faut faire les choses dans l’ordre : installer le Conseil supérieur des programmes, élaborer les programmes dans la transparence, en associant chacun et bien entendu les professeurs eux-mêmes. Vous verrez d’ailleurs, que lorsqu’on discutera des programmes, des pédagogies, des contenus, beaucoup nous reprocheront alors d’aller trop vite !
En définitive, pour moi l’important c’est déjà d’aller dans la bonne direction. On était sur une pente fatale, très violente à l’égard de beaucoup d’élèves. On s’est remis en mouvement. On répare. Un meilleur temps scolaire, l’affirmation de nos valeurs, une formation des enseignants et le retour de l’année de stage, le développement du numérique, la lutte contre le décrochage, tout cela va dans le bon sens.
Dans les défis qui viennent, il y a le dossier du métier enseignant. Est-il vraiment possible de faire bouger les choses ?
Contrairement à une idée reçue, les professeurs le souhaitent. Nous avons beaucoup de choses à améliorer, pour rendre le métier plus agréable et plus attractif, au-delà des éternelles polémiques sur le statut. Prenons des choses simples comme le rapprochement de conjoints. On peut améliorer largement. L’institution doit savoir mieux reconnaître ses enseignants en permettant, notamment, une meilleure circulation d’un corps à l’autre. Il y a encore trop de rigidité aujourd’hui. Il faut aussi valoriser ce qu’ils font. On dit : « il faut faire du numérique ». Or, il y a des enseignants innovants investis dans le numérique. L’institution doit apprendre à mieux utiliser leurs compétences. Sur tous ces sujets, comme sur d’autres, qui touchent aux carrières, aux mutations, nous allons avancer. Parler du métier, c’est aussi reconnaitre les mérites des professeurs.
A propos des enseignants innovants on a l’impression que l’encadrement administratif se renforce. Est ce une bonne chose ?
Ce qu’il faut, c’est mettre à profit de tous leurs compétences. Je veux que l’on repère les enseignants innovants et que l’on crée les conditions qui leur permettent d’aider leurs collègues. Je veux qu’ils puissent enseigner en ESPE, qu’ils y soient associés, qu’ils puissent faire de la formation continue et que cela soit pris en compte dans leur service. C’est typiquement un des sujets des discussions qui vont s’ouvrir et sur lequel je marquerai une volonté.
Il faut plus de temps pour le travail en équipe, donner la possibilité aux professeurs de s’investir dans la relation avec les parents, l’innovation pédagogique, la coordination, la formation de jeunes collègues. Il faut briser la solitude des enfants face à l’échec scolaire, mais il faut aussi briser celle des professeurs. L’entraide que l’on encourage entre enfants doit aussi exister entre professeurs – le plus de maître que de classe va d’ailleurs dans ce sens –. Ca rendra le métier plus heureux. Je veux qu’on ait des relations dans toute la chaine hiérarchique de considération, respect et confiance. La pédagogie, les professeurs doivent redevenir au cœur du système éducatif. Pas la gestion.
Un des grands chantiers de l’année c’est la réforme du collège. Votre position semble peu lisible puisque vous parlez de collège unique mais différencié.
Collège unique ça veut dire que je ne veux pas en rabattre sur l’exigence qu’on doit avoir pour tous les enfants.
Il ne doit pas y avoir d’enfants exclus de la scolarité obligatoire avant son terme. C’est le contraire de ce qu’il faut faire pour le pays. Ceux qui veulent remettre en cause le collège unique réclament en réalité des orientations précoces. Cela, je le refuse. Mais je constate aussi que certains élèves ont des difficultés à atteindre le niveau que l’on souhaite, à maîtriser le socle commun, parce qu’une certaine forme d’enseignement ne leur parle pas. Il faut donc faire évoluer notre façon d’enseigner pour les conduire à cette maîtrise.
Enseigner dans un collège de l’éducation prioritaire ce n’est pas la même chose que de faire cours dans un collège de centre ville. Il faut donc que les équipes, qui savent mieux que personne comment répondre aux besoins des élèves, aient la capacité de s’organiser pour le faire. C’est de la question de l’autonomie pédagogique, de l’autonomie des équipes, dont je parle ici, et non de l’autonomie « de l‘établissement » c’est à dire de la privatisation de la gestion telle que la concevait la droite. Nous allons réfléchir à ces moyens, et nous allons permettre ces pédagogies.
Seulement, et c’est ici que la discussion doit être sérieuse, il faut aussi faire attention aux effets pervers des bonnes intentions, car chaque fois qu’on introduit de la différenciation dans le système, il y a un risque qu’elle soit utilisée pour recréer des filières.- ce que l’on voit par exemple, avec l’usage parfois fait des options. L’autonomie pédagogique– souhaitable – ne doit jamais se traduire par un renforcement des inégalités. Voilà le cadre de nos discussions.
Par ailleurs, il va falloir convaincre nos concitoyens, au-delà des discours, que le pluralisme et la mixité sociale et scolaire, c’est bon pour tous les élèves, afin d’accompagner cette réforme du collège de celle de la carte scolaire.
Comment peut-on redonner vie à la formation continue qui était justement un élément de dynamisme et de changement ?
L’effet maitre est déterminant. Nous consacrons beaucoup de moyens à la formation initiale – 27000 postes. Mais la formation continue est aussi indispensable. Il faut s’attendre à ce qu’en 2013-14 et 2014-2015 nous ayons encore des tensions sur les postes : nous exploiterons au maximum les possibilités dont nous disposons. Mais les deux dernières années du quinquennat permettront de mobiliser davantage de moyens pour la formation continue. Je lui accorderai une priorité. Les enseignants savent que les savoirs évoluent, qu’on a besoin de remise en cause, d’échange entre pairs. La formation continue est l’instrument d’un enrichissement du métier. Il faut également développer des formations internes qui permettent de changer de métier à l’intérieur de l’éducation nationale. Cela fait partie des discussions qui s’ouvrent. Le numérique nous y aidera. Regardez ce qu’on fait pour la formation continue des professeurs du primaire ! Avec le numérique ils peuvent se former quand ils veulent. Le numérique leur apporte qualité et liberté. C’est un extraordinaire instrument de progrès individuel et collectif.
Propos recueillis par François Jarraud
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Combattifs.Vincent Peillon et Georges Pau-Langevin n’ont pas dévoilé de nouvelles mesures à l’occasion de la conférence de presse de rentrée du 29 août. La nouveauté était dans le ton et les orientations politiques. Le ministre de l’éducation nationale a présenté une rentrée « de gauche » en assumant pleinement ce qui a été réalisé en un an. Pour le ministre, il ne s’agit plus de « fatiguer le doute » mais d’afficher l’action gouvernementale. La rentrée est de gauche, volontaire et optimiste
Réduire les inégalités
« Il y a un changement important à cette rentrée », affirme le ministre. « C’est une rentrée pour la réussite de tous les élèves, notre préoccupation majeure ». « Un système qui réussit est un système où tous les enfants réussissent ». Vincent Peillon a donné un ton nouveau à la traditionnelle messe de rentrée du ministère en défendant tout ce qui a été fait en une année. Surtout il n’a pas hésité à ancrer son action nettement à gauche. « C’est la première rentrée de la gauche », dit-il. Et il le démontre.
Fermeté
« Quand il y a création de 7 500 postes, on les voit. Quand il y a 30% de recrutement en plus on les voit. Quand la prime est versée, on la touche ». Le ministre de l’éducation nationale a fustigé tous ceux qui mettent en doute son action et écarté l’idée qu’à cette rentrée rien ne change. Pour lui, comme pour George Pau-Langevin, le travail réalisé l’an dernier est immense et il se traduit déjà concrètement. Et il se situe dans une action à long cours.
Inversion historique
Coté postes c’est « une inversion historique ». A la rentrée 2012, 13 000 postes étaient supprimés. Cette année 7 500 nouveaux postes sont dans les établissements. Aux journalistes qui soulignent la lenteur du déploiement des nouveaux dispositifs, le ministre répond en montrant la rupture en profondeur. Au primaire, le « plus de maîtres que de classes » va « faire travailler ensemble les enseignants dans la perspective du travail d’équipe ». Les 10 000 postes d’EVS, des contractuels qui aident les directeurs d’école sur le plan administratif, que la droite avait supprimé, « on les a rétablis en un an ».
Le ministre ne cède rien sur les rythmes. « Pour la première fois on offre à tous les enfants de France des activités périscolaires ». Les nouveaux rythmes ne sont pas qu’une évolution structurelle. Certes c’est « un changement dans l’approche pédagogique de l’enfant ». Mais le ministre insiste sur un autre aspect. « C’est la mesure centrale de notre lutte permanente pour réduire les inégalités scolaires ».
Même recherche d’égalité dans les ESPE. « C’est un changement d’esprit : on met tous les enseignants ensemble » et les éducateurs avec eux. Le ministre reconnaît que 3 ESPE n’ont reçu qu’une accréditation provisoire pour n’avoir pas compris le nouvel esprit et avoir négligé l’aspect professionnel de la formation.
Des mesures pour les enseignants
Le ministre a rappelé ses engagements pour les enseignants. La nouvelle prime ISOE (400 € par an) pour les professeurs des écoles. Il a promis deux demi journées de consultation sur les nouveaux programmes et l’éducation prioritaire. Sur l’évolution du métier il est resté flou sur la mage de manoeuvre dont il pourrait disposer dans les discussions avec les syndicats. Mais pour lui, « les marges de manoeuvre seront déterminées en priorité par la pédagogie ».
L’innovation mise en fiches
George Pau-Langevin a rappelé son action avec les 10 000 postes d’AVS créés à la rentrée et la politique de pérennisation de ces emplois. Elle a aussi évoqué le conseil de l’innovation. « On n’a pas repris l’ancien conseil car l’école doit prendre en compte ses partenaires », allusion au fait que des élus locaux et nationaux, des représentants d’autres ministères siègent dans ce conseil. La ministre veut « rechercher, inventorier et mettre en réseau » les enseignants innovants.
Des ministres de combat ?
C’est des ministres bien campés sur leur bilan et assurés de durer qui ont fait leur rentrée le 30 août. Ce n’est pas seulement le moral retrouvé après des vacances. Les ministres donnent l’impression d’avoir bien en main la machine éducation nationale et d’être capable d’en orienter le cours. Alors qu’ils ouvrent de grands chantiers très difficiles comme la réforme du collège, celle du métier, les nouveaux programmes, il faut bien au moins cette énergie pour affronter la montée des oppositions.
François Jarraud
Le dossier de presse ministériel
http://www.education.gouv.fr/cid73417/dp-rentree-pour-creer-le[…]
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L’éducation nationale devrait voir son budget augmenter de 1,3% en 2014. La Commission des finances de l’Assemblée nationale a publié le 29 juin son rapport sur le projet de loi de finances qui donne les premières orientations officielles du le budget de 2014.
2014 sera bien une annus horribilis pour l’Etat et les fonctionnaires. Selon le rapport de la commission des finances, l’Etat fera un nouvel effort de réduction de ses dépenses d’environ 13 milliards. Cela se traduira par une baisse nette des dépenses de 1,4 milliard en 2014 par rapport à la loi de finances de 2013. S’ajouteront des économies réalisées sur les retraites (un milliard), la branche famille (1,2 milliard), l’assurance maladie (0,5 milliard), les versements aux collectivités territoriales. L’Etat supprimera 3 209 emplois (ETP) en 2014 en créant 9 949 postes dans les missions prioritaires et en supprimant 13 158 postes ailleurs.
Le document fait apparaitre l’effort de l’Etat par mission. L’Education nationale a créé 8 781 postes en 2013. Elle en créera 8 804 en 2014 auxquels vont s’ajouter 30 000 emplois aidés. C’est le ministère qui reçoit le plus de postes avant la Justice (555). Tous les autres ministères perdent des postes : la Défense 7 881, les finances 2 564. Le budget d el’éducation nationale augmentera de 1,3%. Des économies seront réalisées sur les crédits de fonctionnement.
Mais c’est le travail et la solidarité qui deviennent les grandes priorités du budget 2014. Le travail bénéficiera de 700 millions supplémentaires pour financer 110 000 contrats aidés supplémentaires. De plus 150 000 emplois d’avenir et 100 000 contrats de génération seront créés en 2014. La mission solidarité voit son budget augmenter de 3,2% pour financer l’évolution du RSA. La Ville bénéficie aussi d’une croissance de 1,2% pour soutenir le plan de lutte contre la pauvreté.
Parmi les ministères les plus touchés par les réductions budgétaires, la Défense voit son enveloppe diminuer de 1,7%. L’écologie perd 7% de son budget, sport et jeunesse 2,3%.
F. Jarraud
Le rapport
http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/rap-info/i1211.pdf
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Comment qualifier l’ajournement de la refonte du calendrier scolaire annuel ? Ce que le Snalc a présenté le 17 septembre comme un enterrement est baptisé par le ministère comme une pause dans la réforme des rythmes…
« Comme tous les Français l’ont observé, je suis en train de changer la semaine scolaire des enfants et cette réforme ne s’est pas faite en un an et va prendre deux ans. Lorsque nous aurons fini cette première réforme, nous commencerons les discussions pour lancer une autre réforme et voir les autres aspects du calendrier, dont l’année scolaire », a déclaré à l’AFP Vincent Peillon le 18 septembre.
Les 36 semaines maintenues au moins jusqu’en 2016
La 17, lors d’une réunion avec les syndicats, la Dgesco avait diffusé des projets de calendrier pour les trois années de 2014 à 2017 organisés sur 36 semaines de cours. Dans la soirée, plusieurs syndicats, dont le Snalc, communiquaient sur ces calendriers inchangés jusqu’à la fin du quinquennat. Le matin du 18, une source ministérielle nous déclarait que le ministre avait l’obligation de publier les calendriers scolaire sur trois ans mais qu’il « ne s’interdisait pas de les renégocier en 2015 ». « Comme le code de l’éducation le prévoit, le ministère de l’éducation nationale a présenté aux partenaires sociaux un projet de calendrier triennal dans le cadre d’une année scolaire qui comporte trente six semaines au moins réparties en cinq périodes de travail de durée comparable. Les concertations actuellement conduites avec les partenaires sociaux s’inscrivent donc dans la législation actuelle. Pour autant, le ministère de l’éducation nationale confirme que des discussions s’ouvriront en 2015 quant à une évolution possible des rythmes scolaires annuels », affirmait plus tard un communiqué de la rue de Grenelle. Autrement dit il n’y aurait aucun changement avant au moins l’été 2016, voire celui de 2017. D’ici à penser que la question serait reportée au quinquennat suivant…
Un projet Chatel
La réforme des rythmes scolaires a été lancée en 2011 par Luc Chatel. Déjà en juillet 2011, le rapport du comité de pilotage sur la réforme des rythmes scolaires réuni par Luc Chatel avait préconisé 38 semaines annuelles de cours au lieu de 36, deux semaines étant retirées des congés d’été. La question était revenue en première ligne lors de la concertation nationale de l’été 2012. Elle avait suscité l’intervention de nombreux lobbys inquiets de pouvoir maintenir leur activité dans un paysage renouvelé.
Quand la pause s’impose
C’est dire que la question s’avère encore plus délicate que la réforme des rythmes hebdomadaires. En renonçant, au moins dans l’immédiat, aux 38 semaines de cours annuelles, le ministre règle aussi une question difficile. Faire travailler les enseignants deux semaines de plus aurait forcément eu un coût. Faire évoluer le métier d’enseignant, le grand chantier de V. Peillon pour cette année, en aura forcément un. On voit mal comment le ministre pourra faire face à une seule de ces exigences. Alors les deux…
Dépêche AFP
http://actu.orange.fr/politique/vacances-scolaires-peillon-conf[…]
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Une naissance, un enterrement. Le même décret qui institue le Conseil supérieur des programmes met fin à l’existence du Haut Conseil de l’Education.
Créé par la loi d’orientation, le Conseil supérieur des programmes « émet des avis et formule des propositions » sur « la conception générale des enseignements dispensés aux élèves », « le contenu du socle commun de connaissances, de compétences et de culture et des programmes scolaires »; « la nature et le contenu des épreuves des examens » et « la nature et le contenu des épreuves des concours de recrutement d’enseignants ».
Le décret définit l’organisation et le fonctionnement du Conseil supérieur des programmes. Il prévoit que pour mener à bien ses missions le Conseil supérieur des programmes peut constituer des groupes d’experts, dont il choisit les membres à raison de leur compétence. Il définit en outre les règles de désignation des membres, du président et du vice-président, l’organisation des travaux et les moyens mis à disposition par le ministère de l’éducation nationale.
Supprimé par la loi d’orientation, le HCE avait marqué par ses prises de position qui n’hésitaient pas à prendre à rebrousse poil les orientations ministérielles. On se rappelle sa dénonciation des évaluations « trompeuses et peu exigeantes » du ministère. On se souvient qu’il a combattu en faveur du socle ou de la formation des enseignants. Nommé par le parlement et le président de la République, il avait affirmé son indépendance vis à vis du ministère de l’éducation nationale. Une situation très mal vécue par exemple par le directeur de la Dgesco dont les évaluations étaient dénoncées.
Le nouveau haut conseil bénéficiera-t-il de la même indépendance que le HCE ? Le ministère le promet. Mais sa composition ne l’assure pas automatiquement. En effet, à coté de 8 représentants de l’Assemblée, du Sénat, du CESE, le conseil compte 10 personnalités qualifiées nommées par le ministre de l’éducation nationale. La différence entre le HCE et le CSP tient dans ce lien étroit avec les services ministériels.
Décret csp
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT00[…]
Commission lycée du 3 juillet
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/07/04072013A[…]
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Le Café pédagogique l’avait annoncé dès le 14 juin. Le ministère a opté pour des cycles d’une durée régulière de 3 ans. Un décret publié le 28 juillet les détermine avec précision. Le décret organise la scolarité à l’école primaire et au collège en quatre cycles : cycle 1, cycle des apprentissages premiers (l’école maternelle) ; cycle 2, cycle des apprentissages fondamentaux (cours préparatoire ? cours élémentaire première année ? cours élémentaire deuxième année) ; cycle 3, cycle de consolidation (cours moyen première année ? cours moyen deuxième année ? sixième) ; cycle 4, cycle des approfondissements (cinquième ? quatrième ? troisième).
Le cycle 1 entre en vigueur au 1er septembre 2014 dans les maternelles. Les autres cycles entrent en vigueur à partir du 1er septembre 2015 dans les classes de cours préparatoire, de cours moyen première année et de cinquième. En 2016 et 2017, les cycles existent dans les classes supérieures.
Le décret
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027[…]
L’Expresso du 14 juin
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/06/14062013Art[…]
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Un décret publié le 28 juillet définit la composition et les missions confiés au conseil école-collège. Créé par la loi d’orientation, ce nouveau conseil doit « permettre de renforcer la continuité pédagogique entre les deux degrés, au profit notamment des élèves les plus fragiles ». La mise en place du conseil école-collège « s’effectue progressivement au cours de l’année scolaire 2013-2014 afin que son premier programme d’actions soit adopté pour être mis en œuvre à compter de la rentrée scolaire de septembre 2014 ».
Le conseil école-collège comprend le principal du collège ou son adjoint ; l’inspecteur de l’éducation nationale chargé de la circonscription du premier degré ou son représentant ; des personnels désignés par le principal du collège sur proposition du conseil pédagogique du collège ; des membres du conseil des maîtres de chacune des écoles du secteur de recrutement du collège, désignés par l’inspecteur de l’éducation nationale… sur proposition de chacun des conseils des maîtres concernés.
Le décret oscille donc entre deux logiques : seule l’autorité hiérarchique peut nommer au conseil. Mais le décret invite à respecter les avis du conseil des maîtres et du conseil pédagogique sans doute dans l’espoir d’entraîner les enseignants dans cette action ministérielle. C’est que, si ces conseils existent de fait fréquemment dans des secteurs fragiles, leur logique est loin d’être générale et facilement généralisable. Les conditions d’exercice seront donc importantes. Or, « le conseil école-collège se réunit au moins deux fois par an », comme l’affirme le décret, et doit réaliser des rapports. Mais le texte ne définit pas ses moyens de fonctionnement.
Le décret
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT[…]
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- Peillon dévoile la Charte de la laïcité
La charte de la laïcité est-elle une réponse de gauche à une question française ? En convoquant trois ministres, un président de l’Assemblée nationale, celui du Conseil économique, social et environnemental, de hautes personnalités comme Robert Badinter, la publication de la charte de la laïcité, le 9 septembre, est traitée par le gouvernement comme un événement politique majeur. Quel contenu pour ce texte ? Quelles intentions dans sa rédaction ? Quelle histoire aussi dans l’institution scolaire ?
Que dit la Charte de la laïcité ?
Le texte final, dévoilé par le ministère le 8 septembre, est quasiment identique à celui que le Café pédagogique a publié le 12 juillet. Seul l’article 1, qui faisait préambule et qui n’évoquait pas les compétences, a été retiré. L’ordre des articles a été légèrement modifié pour arriver à 15 articles au lieu de 17. La charte affirme que la laïcité « permet l’exercice de la liberté d’expression des élèves ». Elle fixe le principe de stricte neutralité des enseignements : « les personnels ont un devoir de strictes neutralité : ils ne doivent pas manifester leurs convictions politiques ou religieuses dans l’exercice de leurs fonctions ». Elle pose le principe que « nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se conformer aux règles applicables dans l’Ecole de la République… Aucun élève ne peut ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme ».
Un texte libérateur ?
Vincent Peillon insiste sur le côté libérateur du texte. » La laïcité doit permettre à chacun de s’émanciper, de s’épanouir et de trouver sa propre liberté », déclare-t-il au Journal du Dimanche le 8 septembre. » Plutôt qu’une arme et une défiance, voyons (la laïcité) comme un pacte de confiance où chacun d’entre nous accepte qu’il y ait un espace commun dans lequel nous devons réserver un certain nombre de nos opinions personnelles, et où en contrepartie personne ne doit être inquiété pour une opinion, une croyance ou une appartenance. La laïcité libère, mais elle garantit et protège aussi… La laïcité libère, elle n’opprime pas. La laïcité respecte, elle ne stigmatise pas. La laïcité pacifie, elle ne brutalise pas « . Pour Jean-Louis Auduc, spécialiste de la question, » c’est bien d’avoir un texte qui montre la laïcité au quotidien et qui insiste sur le fait qu’elle est un outil de liberté. D’ailleurs ce mot est celui qui revient le plus souvent dans la charte. Cette charte casse l’image réductrice d’une laïcité d’interdiction et met en avant la liberté de conscience, de la personne, l’enjeu de la culture commune et partagée. La charte est bien équilibrée entre les 3 principes de la laïcité : la primauté de l’Etat avec ses programmes d’enseignement, la liberté de conscience et d’expression, l’égalité de traitement des croyances et des incroyances. »
Un accompagnement pédagogique
Le ministre a annoncé qu’une circulaire demandera aux directeurs et chefs d’établissement de mettre en oeuvre autour de la charte « une pédagogie de la laïcité ». » Un texte de commentaire de la charte, article par article, sera disponible pour aider les professeurs, les CPE, les chefs d’établissement à se l’approprier. J’ai par ailleurs demandé à ce que ces notions soient enseignées dans les nouvelles écoles du professorat et de l’éducation, et un module numérique à destination des professeurs est en cours de finalisation. » On s’achemine vers la publication d’un kit pédagogique et la mise en place d’un module de formation initiale. Jean-Louis Auduc trouve cet effort insuffisant. « On a eu dans le passé une charte de la citoyenneté dont les personnels ne s’étaient pas emparés. J’espère que le ministre lancera une grande action de formation dans les semaines qui viennent auprès des professeurs principaux. Le ministre a annoncé un kit pédagogique de complément. Il faut aussi des réunions où on donne des indications, où on présente le kit. Il ne faut pas se limiter à l’envoyer si l’on veut une véritable appropriation ».
Un sujet éminemment politique
C’est que la question de l’enseignement des valeurs morales à l’Ecole a fait un grand retour ces dernières années. Qui a dit : » Dans un contexte d’évolution constante des comportements individuels et des usages sociaux, il appartient plus que jamais à l’École, par la voix et l’exemple de ses maîtres, d’asseoir les bases d’un exercice bien compris de la liberté individuelle au sein de la société. » Ce n’est pas Vincent Peillon. C’est Luc Chatel en 2011. Le retour de la morale à l’Ecole est devenu un sujet constant des derniers ministres de l’éducation nationale. Chatel comme Peillon se défendent d’ailleurs d’un retour à la morale de grand papa. « Il s’agit avant tout d’aider chaque élève à édifier et renforcer sa conscience morale dans des situations concrètes et en référence aux valeurs communes à tout « honnête homme» », disait Chatel en évoquant l’instruction morale. » La morale laïque, cela n’a rien de vieillot », nous disait Vincent Peillon en 2012. « Il ne s’agit pas de réciter des préceptes ou d’ânonner des maximes, mais d’enseigner la liberté, de réfléchir au sens de la vie ». Ces idées on les retrouve dans la loi d’orientation adoptée en juillet 2013. » L’enseignement de la morale laïque, tout comme l’instruction et l’éducation civiques, participe de la construction d’un mieux-vivre ensemble au sein de notre société. Ces enseignements visent notamment à permettre aux élèves d’acquérir et de comprendre l’exigence du respect de la personne, de ses origines et de ses différences, mais aussi l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que les fondements et le sens de la laïcité, qui est l’une des valeurs républicaines fondamentales ». C’est dans ce contexte que V. Peillon publie sa charte. Dans une France en mal de repères et de valeurs communes, l’enseignement des valeurs à l’Ecole a été d’abord une réponse de droite. Elle est maintenant reprise par la gauche. Mais à sa façon.
La charte qui est publiée aujourd’hui
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoints/chartel.jpg
L’Expresso du 12 juillet
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/07/12072013A[…]
Jean-Louis Auduc le 7 septembre
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/09/06092013[…]
V Peillon dans le Journal du Dimanche
http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Vincent-Peillon[…]
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