Peut-on s’épanouir en lycée professionnel ? La question a trouvé sa réponse au lycée Louis Girard de Malakoff (92) le 3 septembre. Si Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile-de-France, Henriette Zoughebi, vice-présidente en charge des lycées, ont choisi cet établissement pour saluer la rentrée des 450 000 lycéens franciliens ce n’est pas un hasard. Réussite de tous et épanouissement citoyen et personnel faisaient eux-aussi leur rentrée.
La proximité valeur cardinale
Rien de plus modeste que ce lycée un peu perdu dans la banlieue parisienne. Le lycée ne compte que 240 élèves et une trentaine de professeurs. Dans des bâtiments neufs, il abrite des classes de prépapro, une MLDS pour décrocheurs, un DIMA, des CAP et des bacs pros industriels en mécanique auto, énergétique et, c’est plus rare, modelage. Mardi 2 septembre, jour de rentrée des élèves, une soixantaine de jeunes sont réunis pour être pris en charge, comme dans tout établissement, par leur professeur principal.
Mme Brultey, professeure de lettres – histoire-géo, accueille le sourire aux lèvres ses élèves. « C’est un petit établissement ici », nous confie-t-elle. « On connait les élèves et les enseignants du professionnel et du général travaillent la main dans la main ». La proximité est une valeur de l’établissement qui cherche à accueillir seulement des élèves des collèges avoisinants. Professeure depuis 16 ans dans l’établissement, Mme Brultey apprécie le travail pédagogique qui est réalisé. « 100% de nos élèves de prépapro ont eu leur brevet et une orientation en lycée », souligne-t-elle. « C’est simple : ici ils retrouvent le sourire ».
Investissements
Clarisse, ex élève de prépapro, entre en seconde mécanique auto. « Je ne pensais pas entrer un jour au lycée. Ici les professeurs nous soutiennent », dit-elle. David, assez fâché avec l’école quand il est arrivé, s’est réconcilié. « Ma mère est fière de moi », lâche-t-il. Benjamin, président du CVL, explique comment il a trouvé de l’argent pour des aménagements comme l’installation d’un téléviseur dans la cantine. Mais c’est un élève de bac pro mécanique auto qui donne le bon indice de l’atmosphère du lycée. Alors que le président du conseil régional se tourne vers la proviseure pour connaître le prix d’une machine, c’est le lycéen qui la pilote qui répond spontanément : « C’est coûteux mais c’est un bon investissement ! »
L’investissement c’est ce que demande la proviseure, Patricia Di Scala, aux nouveaux élèves. « Vous nous avez demandé en premier choix. Cela nous rend fiers », dit-elle. Pierre Yves Duwoye, recteur de Versailles, invite les élèves à travailler et surtout à ne pas lâcher. Jean-Paul Huchon confirme. « Le lycée c’est essentiel pour vous et pour la région ». Le conseil régional « donne la priorité aux L.P. » et aux familles défavorisées. Il a investi 25 millions dans la reconstruction du lycée en 2012.
Former des citoyens
« Pour nous la filière professionnelle est aussi une filière d’excellence », nous confie Henriette Zoughebi. « J’adhère à la politique mise en place par le ministre que l’Etat et la région garantissent la réussite de tous les jeunes. C’est cela la grande nouveauté. Chaque jeune doit trouver sa voie de réussite et le professionnel est une des voies ». H. Zoughebi définit cette réussite. « On veut qu’ils s’épanouissent dans le lycée en tant que personne, filles et garçons, qu’ils prennent des responsabilités comme citoyens, qu’ils fassent confiance à la démocratie et que la démocratie lycéenne se mette vraiment en place ». La région devrait lancer prochainement une consultation auprès de tous les lycéens pour mettre en action les instances lycéennes. « Quand ces jeunes retrouvent confiance en eux », ajoute-elle, « alors l’horizon s’ouvre et il n’y a rien de plus beau que cela ». A Louis Girard, en ce jour de rentrée, le souvenir de cette beauté se reflète dans les regards de l’équipe pédagogique.
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