Malgré tout, on a raison de les inviter. Alors que le ministère lance « l’Acte II de la vie lycéenne », le 31 mai, Henriette Zoughebi, vice-présidente du Conseil régional d’Ile de France, réunissait les délégués franciliens des Conseils de la vile lycéenne. Près de 500 lycéens sont venus porter leurs exigences avec l’entrain de la jeunesse. Cette initiative qui clôt un cycle de consultation a permis de dégager des axes d’action pour la rentrée.
Dire son mot
« On a chacun notre mot à dire », assume Henriette Zoughebi. Depuis 2011, la région s’est engagée dans une consultation des lycéens marquée par la réunion de 850 lycéens en novembre 2012 puis la poursuite de trois ateliers lycéens réunissant 450 jeunes. Il s’agit « d’essayer de construire la démocratie au niveau des lycéens ».
Saïd Benmouffok, délégué national à la vie lycéenne, rappelle aux lycéens que « nulle part ailleurs les jeunes n’ont autant de possibilités dans les textes ». Il leur annonce les deux heures de formation offertes à tous les lycéens à la rentrée dans le cadre de l’Acte II de la vie lycéenne. « Vous avez des droits, vous devez vous en emparer », leur dit-il.
Des droits méprisés
Car ce qui remonte de la salle c’est plutôt le mépris des droits lycéens. Dans un des lycées présents le Conseil de la vie lycéenne (CVL) n’est même pas convoqué. Dans un autre on invite les élus du CVL à choisir entre la réussite scolaire et leur passion pour le CVL…. En L.P., les lycéens évoquent les difficultés pour trouver un stage. L’orientation est aussi accusée. Et les adultes ne sont pas en reste. « Les fonds de la vie lycéenne sont bloqués dans mon académie, témoigne un CPE. Un proviseur adjoint demande des moyens pour les élèves SDF et des papiers pour les lycéens étrangers. « Une élève assidue, avec une bonne moyenne, respectant les professeurs devrait avoir des papiers », témoigne avec émotion une jeune lycéenne. H. Zoughebi rappelle le parrainage de la région pour les jeunes sans papiers. Elle évoque aussi l’action régionale pour les lycéens SDF.
L’incident révèle aussi les clivages dans les CVL. Il y a une forte différence entre les demandes des élus CVL. Des revendications politiques d’égalité entre le privé et le public viennent d’élus qui sont de parfaits orateurs. Les élus des lycées professionnels ont des demandes directes et immédiates à satisfaire. Et ils le font savoir…
En conclusion…
En conclusion, Henriette Zoughebi a fait plusieurs propositions. Sur l’orientation, elle s’engage « à défendre l’idée que l’offre de formation ne doit pas tenir compte que de l’emploi immédiat ». Elle propose d’organiser des rencontres entre CVL de lycées différents pour diminuer les inégalités. Elle rappelle le plan de construction et reconstruction des lycées (2,4 milliards sur 10 ans). « Vous vous demandez comment atteindre l’ensemble des lycéens ? Elaborons un questionnaire pour les lycéens pour pouvoir dire quelles sont les préoccupations des jeunes »… Dans l’immédiat elle annonce un plan d’urgence pour les lycéens SDF.
François Jarraud
Le ministère veut relancer la vie lycéenne
Sur le site du Café
|