Comment évoluent les voeux des lycéens de terminale et que nous apprennent-ils sur les disfonctionnements du lycée et du supérieur ? APB, le système informatisé d’orientation des lycéens termine le 13 juin la première phase des procédures d’admission. A cette occasion, le 10 juin, Geneviève Fioraso fait le point sur les premières données statistiques de la session APB 2013 qui semblent conforter sa politique.
Pas moins de 754 000 jeunes ont constitué un dossier électronique dans APB en 2013. 710 000 ont effectué au moins un voeu et 667 000 l’ont validé. Cela illustre le caractère quasi universel d’APB. Même si ca éclaire d’emblée une de ses difficultés : au final un jeune sur dix quittera APB sans aller au bout de la procédure d’orientation.
La répartition des premiers voeux met en évidence un certain discrédit envers le premier cycle universitaire. 34% des jeunes souhaitent y aller mais 50% y seront finalement orientés, ce qui illustre un manque d’attractivité. La ministre de l’enseignement supérieur a entrepris une réforme du premier cycle universitaire qui doit le rendre plus accessible aux lycéens qui craignent l’inconnu de l’université et le manque d’encadrement.
Des orientations hiérarchiquement classées
L’analyse des voeux des différentes catégories des bacheliers souligne la hiérarchisation du système éducatif. Les bacheliers généraux demandent à 14 % des CPGE et 15% des IUT mais seulement 9% des séries L demandent une CPGE quand c’est 20% des S. La L1 est demandée par 63% des L, 45% des ES et seulement 40% des S.
Les bacheliers technologiques souhaitent à 55% aller en STS, un taux en recul par rapport à 2012 où c’était 60%. Seulement 18% demandent un IUT alors qu’il y réussissent bien : 68% de réussite pour une moyenne de 72%.
Seulement 47% des bacheliers professionnels souhaitent prolonger leurs études vers le supérieur. Parmi ces 47%, 83% demandent une STS. 43% y entreront. Un taux décevant alors que leur taux de réussite est de 54%, inférieur au taux moyen (72%) mais pas insignifiant.
Ces chiffres semblent confirmer les orientations décidées par Geneviève Fioraso.
La ministre a décidé de renouveler le premier cycle universitaire pour le rendre plus attractif et moins spécialisé. Limiter la spécialisation c’est faciliter les réorientations et l’inclusion de jeunes prolongeant au delà du BTS.
La loi Fioraso prévoit aussi des quotas en faveur des bacheliers pro et technologiques. Il s’agit de quotas académiques et par filière. Autrement dit ils seront vivement négociés dans chaque académie avec les proviseurs. Mais l’objectif est bien d’augmenter le taux de bacheliers technologiques en IUT et de bacs pro en STS. Et cet effort est possible : en 2012 5300 places ont été pourvues en juillet en STS et 3300 en IUT. G Fioraso récuse le fait que cela renforce les inégalités sociales car son ministère multiplie les passerelles après ces formations courtes vers l’université.
Enfin il convient, pour elle, d’améliorer la lisibilité d’APB. Près d’un jeune sur deux demande plus de lisibilité dans les formations et les métiers. Plus de 11 000 formations sont enregistrées dans APB et près de 5 000 masters différents. Le ministère de l’enseignement supérieur a entrepris une campagne de simplification des diplômes qui devrait aboutir en 2014. On passerait de 5 000 masters à 200 ou 300. Il n’y aurait plus qu’une cinquantaine de licences. Il restera alors à répondre au voeu numéro un des lycéens de terminale : pouvoir visiter une université et rencontrer des professeurs d’université.
François Jarraud
Sur le site du Café
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