Par Frédérique Yvetot
Actuellement, quelles solutions a-t-on si l’on veut acquérir de nouvelles connaissances ? Auparavant nous pouvions demander à quelqu’un, lire et se débrouiller tout seul ou retourner à l’école, aujourd’hui, nous avons une autre option : le Mooc !
Un MOOC, c’est quoi ?
Le Mooc (« massive open online course ») est un cours en ligne ouvert et massif, accessible en tout lieu par un grand nombre de participants. C’est un cours avec des animateurs, des participants réunis autour d’un même sujet, des supports de cours, des ressources mises à disposition et des travaux effectués lors des cours.
Mais ce n’est pas un simple cours en ligne et ce ne sont pas uniquement une mise à disposition de cours (vidéo, audio, texte…), une sélection de ressources utiles ou encore une série d’exercices en ligne. Le Mooc connectiviste a la particularité de permettre la construction de connaissances grâce à la participation des étudiants, à leur collaboration, leur échange. Chacun peut contribuer et enrichir le contenu des cours en publiant sur le Web : produire de nouvelles ressources, commenter les productions des autres participants, discuter avec eux, ou encore échanger avec des experts lors de réunions. Toutes ces contributions publiées sur les espaces habituels de chacun des participants (blogs, forums, réseaux sociaux…) sont donc éparpillées sur toute la Toile. Le cours en réseau est possible grâce à l’interaction des participants entre eux, avec les animateurs et avec les ressources.
Au centre de cette formation à distance : l’apprenant. Ce type de cours se fait en toute autonomie, c’est à l’apprenant de se prendre en charge et de déterminer ses objectifs. Il est le seul responsable de sa formation. On n’est plus dans le schéma classique de l’enseignant qui donne et de l’apprenant qui reçoit. Ici, l’enseignant (l’animateur) est le facilitateur de l’activité de l’apprenant et c’est à l’apprenant de diriger son apprentissage. Il faut donc bien sûr être volontaire et motivé.
Sur ActionsFLE, présentation du Mooc sous forme de carte heuristique
http://www.actionsfle.com/wp-content/uploads/2012/04/MOOC.png
Sur Thot Cursus, Le Mooc, mode d’emploi
http://cursus.edu/dossiers-articles/articles/18180/mooc-mode-emploi/
Sur WikiBooks, Le guide du Mooc
http://fr.wikibooks.org/wiki/Guide_du_Mooc
ItyPA… c’est quoi ça ?
Le cours ITYPA, acronyme de « Internet, tout y est pour apprendre », est le premier Mooc francophone. Il se déroule sur 10 semaines, et même s’il a débuté début octobre et s’il sera clôturé le 13 décembre, il est encore possible de s’y inscrire.
Ce cours explore les différentes techniques utiles pour créer son propre « environnement personnel d’apprentissage » en ligne. Les thèmes abordés sont la recherche et la veille documentaire, l’apprentissage social, la découverte des communautés qui nous entourent ou encore la construction de son propre réseau en ligne. Il permet aux participants de construire leur propre stratégie pour tirer profit des possibilités d’apprentissage offertes par le net. ITYPA est un mooc principalement basé sur quatre catégories d’activités : Regrouper (des ressources, contenus associés au cours qu’il faudra repérer et sélectionner en fonction de notre intérêt et de nos besoins), Archiver (des ressources dont il faudra garder une trace pour pouvoir y revenir plus tard et que l’on pourra partager), S’approprier (les connaissances ou les outils pour construire sa propre réflexion) et Diffuser (partager son travail en publiant en ligne). Chaque jour, les participants inscrits à ce Mooc reçoivent une newsletter regroupant les ressources produites par chacun. Ces newsletter sont également accessibles sur le site dédié (dans la sous-rubrique « Contenu récent »).
Le site dédié au Mooc Itypa
http://itypa.mooc.fr
Sur Thot Cursus, Des nouvelles du Mooc ITYPA
http://cursus.edu/dossiers-articles/articles/18841/des-nouvelles-mooc-itypa/
En quoi les Moocs nous intéressent-ils ?
Que ce soient des Moocs reposant sur la participation des étudiants (connectivistes) ou des moocs reproduisant la structure plus traditionnelle d’un cours (simple cours en ligne), ce type d’enseignement va sûrement se multiplier de plus en plus. Les actuels lycéens seront peut-être amenés à y participer et il va devenir nécessaire que nous les préparions à ce genre d’enseignement. Hormis Itypa, il n’existe pas pour l’instant de moocs francophones, par contre, les universités proposent déjà un accès à de nombreuses ressources en ligne. Le portail des universités numériques thématiques, par exemple, met à disposition des cours, des exercices ou des vidéos.
De notre côté, nous pouvons familiariser les élèves avec ces nouvelles manières d’apprendre en valorisant les ressources numériques et en facilitant leur appropriation par les élèves. C’est bien souvent ce que l’on fait déjà. Alors, pourquoi ne pas proposer nos propres moocs, des mini-moocs à notre échelle, « massivement » ouverts à nos élèves pour commencer. Que ce soit autour de la culture de l’information ou pour n’importe quelle discipline, on pourrait imaginer proposer ce type d’enseignement aux élèves pour qu’ils prennent en main leur apprentissage, qu’ils développent leur autonomie et aussi pour les inciter à publier sur le Web.
L’idéal serait de s’appuyer sur une plateforme pédagogique telle que l’imagine Marcel Lebrun : une plateforme qui permettrait horizontalité, partage, décloisonnement, création de réseaux de connaissances. Cette plateforme serait composée d’espaces d’activité, d’espaces documentaires, d’espaces de collaboration.
Portail des universités numériques thématiques
http://www.universites-numeriques.fr/
Sur Youtube, Causerie avec Marcel Lebrun : Quelle plateforme pédagogique pour demain ?
https://www.youtube.com/watch?v=cs78HVKJqnc&feature=player_embedded