Un site de prof à découvrir : dystopies, dyslexies …
Celia Guerreri, qui enseigne le français dans l’Académie de Nice, propose sur son site professionnel des documents en complément de ses cours, des ressources pour les devoirs, des suggestions d’œuvres à lire, des liens divers. Elle publie aussi pour les valoriser des travaux d’élèves : une dystopie uchronique les invitant à enlever de l’Histoire la révolte ou la révolution de leur choix, un carnet de voyage imaginaire en pays Touareg, des dessins de la fameuse caquette de Charles Bovary… Elle met à disposition de tous (enseignants, parents, élèves) un très riche et utile dossier autour des dyslexies : idées d’exercices et d’activités, livres audios, cartes heuristiques, guides de survie pour les élèves dys et leurs professeurs.
http://guerrieri.weebly.com/
Un blog de prof inspirant : Voltaire, Maupassant …
Françoise Cahen enseigne le français au Lycée Maximilien Perret d’Alfortville. Son blog « Oasis » se veut « un blog sympathique qui garde trace des cours de français de la classe de 2nde 1. Il permet des échanges, l’exposition de nos travaux, et garde en mémoire les documents de cours. » On y trouvera par exemple des propositions d’écriture d’invention originales autour de « Candide » : « Rédigez pour la rubrique nécrologique d’un journal un bref article qui rend hommage à l’anabaptiste Jacques, mort noyé » ; « Pour un magazine féminin, vous interviewez la vieille et Cunégonde afin d’en tirer des leçons sur la condition féminine au XVIIIème siècle » ; « Rédigez ou enregistrez le discours d’un gourou qui voudrait persuader ses amis de vivre en communauté avec lui, en invoquant le modèle de Candide et de ses amis dans sa métairie » … On pourra prolonger en regardant une savoureuse bande annonce faite par les élèves pour promouvoir une nouvelle de Maupassant.
Le blog : http://www.weblettres.net/blogs/article.php?w=oasis&e_id=60902
La bande annonce : http://fr.slideshare.net/francoisecahen/un-lche-maupassant
Des classiques sur tablettes numériques ?
Le site « ebouquin.fr », qui s’intéresse à l’actualité de la lecture numérique, consacre un intéressant article aux applications et publications qui se développent sur iPad pour permettre de diffuser les chefs-d’œuvre de Shakespeare sous la forme, pédagogiquement intéressante, de livres enrichis : « L’intérêt – en plus de la fluidité – c’est bien évidemment de pouvoir repérer chaque objet audio et vidéo. Car Othello de Sourcebooks propose en effet des lectures de grands comédiens, des introductions d’un spécialiste et des scènes filmées. L’ensemble comprend également une riche iconographie (adaptation historique, costumes, etc.), des commentaires critiques (Othello au XIXème, Othello de l’Opéra au Hip-hop, etc.) et des témoignages (le regard des comédiens, le travail d’un coach vocal, etc.). » Une façon originale de s’approprier les œuvres littéraires : espérons qu’elle atteigne bientôt le pays de Molière et des supports plus ouverts que ceux pour le moment développés.
http://www.ebouquin.fr/2012/10/17/shakespeare-revisite-sur-ipad/
Un dossier sur le livre numérique
Le CRDP de l’Académie de Besançon propose un intéressant dossier consacré au livre numérique pour éclairer les mutations que les nouveaux supports peuvent produire sur nos usages de lecture et nos pratiques pédagogiques : « Comment lisons-nous ? Comment lirons-nous ? Sur des liseuses, sur des tablettes numériques ? Pour le loisir ? Pour le travail ? Les fabricants de matériels et les distributeurs de livres numériques veillent à proposer des réponses à tous nos comportements. Quelles pratiques en pédagogie ? » On y renvoie en particulier au site « Ebook en herbe » : le projet d’une enseignante de français qui a orchestré la fabrication par ses élèves de collège de livres numériques particulièrement créatifs
Le dossier : http://www.cndp.fr/crdp-besancon/index.php?id=e-book
Le site pédagogique : http://ebookenherbe.free.fr/accueil/index.html
Corriger une rédaction avec un traitement de texte
Sur le site de l’académie de Dijon, Bruno Himbert livre un très riche dossier pédagogique autour d’activités d’écriture et de correction au collège : sujet de rédaction et grille d’évaluation, travail collectif de lecture et d’auto-évaluation d’une copie, vademecum listant les étapes de la réécriture collective, travail d’utilisation du correcteur orthographique et de traces écrites papiers et numériques pour le classeur de l’élève.
http://lettres.ac-dijon.fr/?Corriger-une-redaction-avec-les
Inviter les élèves à expliciter les compétences qu’ils travaillent
Sur le site de l’académie de Dijon, Bruno Himbert encore explique les démarches utilisées pour mieux donner du sens aux apprentissages : cela nécessite « pour les élèves comme pour le professeur, d’expliciter la mise en œuvre des compétences qui sont au cœur de chaque activité d’apprentissage conduite au sein de la classe. »
Tout au long de l’année, au terme de chaque séance, la classe dresse un bilan oral des activités
et des éléments de compétences travaillés au sein du cours. Un élève secrétaire est chargé
de reporter ce bilan sur une fiche numérique, ainsi élaborée collectivement au fil de chaque séquence. Au terme de celle-ci, cette fiche est imprimée, rangée dans le classeur pour que chaque élève puisse s’y reporter.
http://lettres.ac-dijon.fr/spip.php?article500
Décrire-écrire avec un TBI
Le site de l’académie de Nancy-Metz propose un exemple d’utilisation du TBI en lettres. Les objectifs de la séance : savoir lire et étudier une image fixe, écrire un texte narratif intégrant un retour en arrière
A l’école des écrivains
« L’intérêt d’avoir un écrivain dans sa classe, c’est tout l’inconnu que ça apporte aux élèves et au professeur ». Invitée au lancement de la 6ème édition du dispositif « A l’école des écrivains », Valérie Menut, professeure de français à Azé (53) témoigne de ses effets positifs. Mais comment faire entrer cette expérience littéraire dans les objectifs de l’enseignement du français ?
» C’est un crève cœur de voir que tant d’enfants vont a l’école a reculons ! ». George Pau Langevin, ministre de la réussite éducative, a lancé le 14 novembre une opération qui doit remettre les élèves en avant. Depuis 6 ans, « A l’école des écrivains », un dispositif initié par le ministère, avec le soutien de la Maison des écrivains et de la littérature et de la Caisse des dépôts, invite des écrivains à travailler durant une année, de façon régulière, avec une classe d’un collège rural ou de l’éducation prioritaire.
La littérature ca ouvre l’esprit
Et si G. Pau-Langevin est là cela tient bien sur aux particularités de ces collèges, mais aussi à sa passion pour la littérature. » Alors qu’on est dans une société de l’immédiateté , lire et écrire demeurent des aventures importantes qui permettent de voyager dans l’espace et le temps. J’entends parfois, notamment un ancien président, nous expliquer que lire des choses qui ne concernent pas notre vie quotidienne ça ne peut pas intéresser nos enfants. J’ai toujours vu le contraire. Lire et imaginer des pays que l’on ne connaît pas, des personnages comme la Princesse de Clèves, ça nous faisait rêver… Quand vous lisez c’est le monde entier qui vient à vous ».
Un écrivain à quoi ça sert ?
Face à elle, deux classes et deux écrivains. Hugo Boris s’invitera dans un collège ZEP du Havre. Elise Fontenaille travaillera les élèves de troisième de Valérie Menut, au collège Paul-Emile Victor d’Azé dans la Mayenne. L’établissement compte près de 500 élèves venus essentiellement de communes rurales.
« Le discours qu’on peut leur tenir est propagé par quelqu’un d’autre », souligne V Menut. « Par exemple accepter al lenteur, ne pas se fier au premier jet mais accepter que ce ne soit pas bien tout de suite. Et refaire son texte ». V. Menut participe depuis 3 ans à cette opération.
Comment intégrer l’écrivain dans son enseignement ?
« Avec l’écrivain on accueille aussi une oeuvre du patrimoine. Pour nous ce sera L’écume des jours de Boris Vian que l’on va étudier dans une séquence entière. Il y aura des études de textes, des sujets d’écriture, des évaluations », précise V Menut. « J’attends d’E Fontenaille qu’elle nous suggère des lectures qu’on fera tourner tout au long de l’année ». Les élèves n’aiment pas lire mais la présentation par un écrivain change leur regard. « Le bouche à oreille fonctionne. Les élèves finissent par faire la queue pour lire le livre que tout le monde veut avoir. Certains vont lire tous les livres. D’autres 2 ou 3. Mais tous lisent plus qu’avant. Environ la moitié déclarent écrire avec plus de plaisir ».
« C’est un cadeau d’être choisi par ce dispositif », estime Vincent Février, principal du collège. « Son caractère le plus précieux ? Il y a un fort espace de liberté dans la complicité qui se crée entre l’écrivain, la classe et le professeur ». A Azé ça déborde sur l’établissement. Au secrétariat du collège on a déjà commencé à lire Elise Fontenaille.
Rencontre au Ministère : l’AFEF déçue
Le 23 octobre, une délégation de l’Association Française des Enseignants de Français était reçue au cabinet du Ministre de l’Education nationale : il s’agissait de présenter des réflexions et des propositions permettant de revitaliser l’apprentissage de la langue et de la littérature, de dépasser les crispations idéologiques qui ces dernières années ont figé la discipline sur ses traditions, de favoriser une renaissance fondée sur la didactique, l’interdisciplinarité, la démocratisation des savoirs … L’AFEF a l’impression de ne pas avoir été entendue : « Peut-être allions-nous trop loin trop vite et nos demandes ont-elles surpris ? Probablement nos interlocuteurs s’attendaient-ils à des demandes plus strictement disciplinaires et ont-ils été déroutés par la perspective transdisciplinaire de réduction des inégalités que nous adoptions ? » On trouvera sur le site de l’AFEF un compte rendu précis, par Viviane Youx, de cet entretien : les demandes formulées, les inquiétudes qui se font jour, les espoirs aussi d’un renouveau militant.