Cahiers de vacances, cédés, cours de vacances, stages : la grande coupure de l’été est aussi le moment où les parents inquiets cherchent à maintenir ou améliorer le niveau de leurs enfants. Quatre écoliers sur cinq recevraient un cahier de vacances et près d’un quart des lycéens suivrait des travaux d’été. Mais pour quelle efficacité ?
En 2001, Jean-Pierre Jarousse et Christine Leroy-Audoin ont étudié, pour l’IREDU, l’efficacité des activités scolaires des élèves en été. Leur travail montre que ces travaux ont un impact sur les résultats scolaires. Mais l’efficacité varie selon l’usage du support. Ainsi les enfants qui terminent leur cahier de vacances ont de meilleurs résultats que ceux qui ne l’ont pas fait. Il ne suffit pas d’acheter le cahier…
Enfin bien d’autres critères entrent en jeu dans l’efficacité : l’accompagnement familial par exemple. » A certains enfants, ceux des milieux favorisés, (le temps des vacances) permet de bénéficier à temps plein de leur environnement plus favorable et d’activités, parfois en apparence peu scolaires, qui renforcent leurs compétences ; à d’autres, il fournit l’occasion de s’atteler à un véritable travail.. qui doit conduire au minimum au maintien des acquis scolaires ». Ainsi à coté de ceux qui travaillent sur leur cahier de vacances, les grands profiteurs des congés sont les jeunes qui ont des activités culturelles avec leurs parents. Visites commentées, pièces de théâtre jouées en famille, concerts estivaux avec cousins et cousines, maths avec son grand frère ont un impact souvent plus fort que le remplissage des cahiers.
Une certitude : le temps des vacances renforce les inégalités scolaires. « Ceux qui ne participent pas au mouvement.. ont de fortes chances de se laisser distancer dans une compétition dont ils pensent, à tort, que la reprise officielle n’est programmée qu’à la rentrée »
écrivent Jean-Pierre Jarousse et Christine Leroy-Audoin. « Finalement le travail scolaire pendant les congés conduit à un renforcement des différences sociales, sexuelles et scolaires de réussite « . Alors pas de trêve à la compétition cet été ?
François Jarraud