« Les enseignants sont en quête d’outils pour mieux enseigner, pas pour mieux remédier. » (Goigoux). Depuis l’annonce de la circulaire de rentrée, les réactions syndicales ne se sont pas fait attendre. En premier lieu ce sont les outils phonologiques qui sont passés au crible de l’analyse des experts : le verdict est sans appel : « inacceptables ». Au-delà des syndicats, le linguiste Alain Bentolila se démarque également de ces outils (qui font pourtant référence à son travail). Pour Roland Goigoux, si la phonologie est évidemment un champ à travailler, c’est loin d’être le seul et selon lui, il conviendrait de remettre à l’honneur les pratiques d’écriture « tâtonnée » qui sollicitent des compétences d’encodages, elles aussi prédictives des succès ultérieurs.
La circulaire de rentrée et la prévention de l’échec scolaire en grande section d’école maternelle
Depuis leur parution, les tests d’évaluation des compétences phonologiques publiés par le ministère font l’objet d’un débat. Que valent-ils réellement ? Sont-ils scientifiquement établis ? Sont-ils utilisables dans le système éducatif français ? Nous avons demandé à Roland Goigoux, professeur à l’ université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, son expertise. Pour lui, « l’intention est bonne mais sa réalisation est déraisonnable ».
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Chatel propose des outils inacceptables selon le Snuipp et le Se-Unsa
Le programme d’aide aux élèves de grande section présenté dans la circulaire de rentrée mobilise le Snuipp après avoir été dénoncé par le Se-Unsa. « Le ministère veut proposer des outils d’observation et de renforcement pour les élèves de grande section. Premier projet : des activités de phonologie peu adaptées, très mécaniques et uniquement inspirées de l’approche médicale », dénonce le Snuipp. Selon Mireille Brigaudiot, spécialiste du langage, cela va entrainer de la confusion chez les enfants, notamment les plus fragiles. Pour le SNUipp-FSU elle explique : « on leur fait croire qu’écrit et dessin fonctionnent dans le même registre : couper un mot en deux ou couper un dessin en deux c’est pareil ; on a à chaque fois deux morceaux de quelque chose. Or, c’est faux ! surtout pour l’écriture du français qui contient par exemple des semi-voyelles ne permettant pas de « couper-séparer » les lettres. Dans le mot « moyen », la lettre Y appartient à la fois à la première syllabe qui est [mwa] et la seconde qui est [jî] ». POur le Se-Unsa, « l’outil proposé, composé uniquement d’exercices d’entraînement systématiques sans aucun contexte signifiant ou motivant, est conçu uniquement par des médecins : pas d’enseignants, de pédagogues, de spécialistes de la lecture… Imposer des apprentissages de plus en plus précoces conduit à l’augmentation artificielle des échecs et bloque l’accès à la compréhension des élèves les plus fragiles. Cette démarche est contreproductive et tous les enseignants de maternelle le savent. »
Liens
Communiqué Snuipp
http://www.snuipp.fr/le-ministere-hors-sujet
Communiqué Se-Unsa
http://www.se-unsa.org/spip.php?article4437
A. Bentolila se démarque des épreuves d’évaluation phonologique
« Je ne suis responsable ni de près ni de loin des épreuves d’évaluation phonologique de maternelle », nous fait savoir le linguiste Alain Bentolila, dont une vidéo sera néanmoins utilisée pour la formation des enseignants comme l’indique le Snuipp. A Bentolila tient à se démarquer de ces exercices qui ont suscité l’opposition du Snuipp et du Se-Unsa. « Je défends le principe d’une cohérence globale de la pédagogie de l’école maternelle en matière de maîtrise de la langue », a ajouté A Bentolila. « Je refuse toute évaluation prédictive et normative ».
Bataille idéologique pour le Snuipp
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Les évaluations phonologiques de maternelle rejetées aussi en Angleterre
Qui inspire qui ? Entre gouvernements conservateurs français et anglais le courant passe plus vite qu’un Eurostar. Le gouvernement anglais vient d’annoncer de nouvelles évaluations phonologiques en grande section de maternelle pour le mois de juin. Officiellement il s’agit, comme en France, d’aider les enfants en, difficulté. Et comme en France, un syndicat, le NUT, s’oppose à ces tests. Le NUT estime que ces tests n’apprendront rien aux enseignants. Surtout ils craignent la publication des résultats et un classement des écoles maternelles. Dernier argument : 5 ans n’est ce pas un peu tôt pour commencer à échouer à un examen scolaire ?
Article BBC News
http://www.bbc.co.uk/news/education-17651107
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