Par François Jarraud
Les femmes ont leur journée et à vrai dire, on aimerait qu’elles ne l’aient plus. Alors, les temps auront changé en profondeur, les femmes seront des humains comme les autres. A salaire égal, travail égal, certes l’équation est juste dans l’éducation. Prof au masculin, prof au féminin, la paye est la même pour peu que l’échelon soit identique. Mais pour les unes, la journée est encore trop souvent double, la maison est un gouffre d’activités qui leur sont souvent majoritairement dévolues. Sphère professionnelle, sphère privée, les femmes éduquent au quotidien sans que leur présence soit égalitairement acquise à tous les échelons du monde éducatif.
Alors oui, le Café salue cette année l’engagement des femmes dans l’éducation. Leurs visages affichés dans nos pages composent une belle mosaïque, reflet des questionnements de l’école d’aujourd’hui. Du forum des enseignants innovants de Rennes, à celui de Lyon, l’innovation s’est accordée au féminin, les quatre palmarès en témoignent. Elles s’appellent Annie, Florence, Monique, Laurence, Christine, Françoise, Zéhira, Ange. Elles ont des parcours différents, des approches différentes mais se rejoignent toutes sur la nécessité d’inventer au quotidien la classe pour inclure chacun et ouvrir les horizons de tous. Il y a aussi celles qui s’engagent, qui s’investissent dans les débats, politiques, militantes associatives, celles qui s’exposent pour des idées ou qui donnent de leur temps pour que l’école reste un lieu d’humanités. Et puis, nous ne pouvions oublier les chercheuses. Elles viennent nous rendre visite pour éclairer nos débats. En feuilletant les pages du Café, on les devine minoritaires. Combien de tribunes masculines au regard des contributions féminines ? La proportion illustre ce qui demeure une inégalité même si celle-ci s’estompe.
Regarder la présence des femmes dans le système éducatif, scruter la corrélation ou son absence entre leur implication et l’exposition de leur parole c’est s’interroger aussi sur leur place dans l’éducation et sur la place que l’école leur construit. Les traces d’un monde où le genre masculin était le genre dominant subsistent, dans les manuels scolaires comme dans tous les clichés qui se nichent au fil des pubs. Alors oui, pour que l’égalité hommes-femmes délaisse les bonnes intentions pour se faire réelle, l’éducation a fort à faire. Et tant que le 8 mars demeurera, le Café saluera les femmes en particulier celles qui enrichissent nos pages, de leurs idées et de leurs initiatives.
Au sommaire du dossier :
L’école peut elle éviter la guerre des genres?
A quand une ministre de l’Education nationale ?
Les femmes et les TIC en éducation : Rejet ou exclusion ?
Gérer intelligemment la mixité et non la rejeter
Les manuels scolaires véhiculent-ils des images sexistes ?
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2012_L[…]
Comment lutter contre les inégalités basées sur le genre ? L’Onisep invite à travailler sur les stéréotypes grâce à un nouveau site « Le Chemin de la mixité » inauguré aujourd’hui.
Le sapeur-pompier s’appelle Virginie et l’orthophoniste Nicolas. A travers ces portraits de professionnels, le site montre aux jeunes la diversité réelle des métiers exercés par les femmes, une diversité singulièrement absente des manuels scolaires. Le site s’appuie aussi sur des données statistiques et des études. Ainsi les femmes ingénieures sont rares mais elles s’insèrent mieux que leurs collègues masculins et 72% ne sacrifient pas leur vie de couple à ces perspectives professionnelles. Le site peut être utilisé pour un travail en classe (lycée) sur les stéréotypes dans l’orientation. Les nombreuses vidéos parlent directement aux élèves.
Pour les enseignants, il apporte aussi des informations précieuses sur le rapport entre l’orientation et le genre, par exemple en soulignant l’absence de parité en ST2S ou STI.
Le Chemin de la mixité
http://surlechemindelamixite.onisep.fr/
Sur le site du Café
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