Par François Jarraud
C’est une des plus importantes élections et pourtant elle est annuelle. Le 14 ou le 15 octobre, près de 15 millions de parents d’élèves vont désigner leurs délégués dans une certaine discrétion : la campagne promotionnelle consacrée à cet événement est des plus modestes… Ces contradictions témoignent d’un fait bien connu : la difficulté qu’a l’école française à accepter les parents. Pourtant des milliers de parents se portent cette année encore candidats. Ils vont s’investir dans une mission qui demande des connaissances techniques et de sérieuses compétences humaines pour se faire accepter. Qui sont ces gens ? Quelles sont leurs motivations ? Comment s’organise le dialogue avec les enseignants et l’administration ? Agnès van Zanten, sociologue, auteur de « Choisir son école » et de « L’école de la périphérie » dénude leurs aspirations, leurs contradictions et les conflits qui font vivre les associations de parents.
Peut-on dessiner un profil type du militant des associations de parents d’élèves ?
Il y a une sur représentation des catégories sociales supérieures, avec un profil qui est différent d’une association à l’autre. Les militants Fcpe appartiennent plutôt à la classe supérieure du pôle intellectuel. Ils sont proches du monde de l’école et s’investissent à la fois sur un plan instrumental, pour améliorer al scolarité de leur enfant, mais aussi avec une visée de justice sociale. Il y aussi des catégories supérieures du pôle économique qui vont s’investir davantage avec des visées instrumentales plus individualistes. Enfin il y a des personnes des classes moyennes du pôle culturel, proches de l’école : enseignants, conjoints d’enseignants. Ils s’investissent avec des considérations sur le climat de l’école, et des visées de justice sociale. On a une petite fraction de classes populaires, plutôt des employés, en ascension sociale et proches de l’école.
Il faut souligner qu’il y a beaucoup de femmes chez les militants. Cela s’explique évidemment par l’investissement éducatif des mères devenu si important pour la réussite des enfants, car elle dépend de plus de cet investissement, non seulement en terme de capital culturel mais aussi dans le fonctionnement de l’école. Mais ça peut aussi pour une fraction de femmes ca peut permettre une sorte de carrière compensatoire pour des femmes qui ne sont pas forcément à la maison mais qui travaillent à temps partiel ou comme enseignante qui utilisent cette participation car elles n’ont pas forcément une carrière satisfaisante. Ca devient une sorte de carrière bis. Elles mobilisent beaucoup leurs compétences pour la réussite de leurs enfants mais elles y trouvent aussi une compensation car elles exercent des fonctions d’encadrement.
Il y a la question de la disponibilité. Quand ils occupent des fonctions élevées, ca devient un métier à mi-temps. Du coup ca se passe souvent dans des couples où les tâches sont plus équilibrées que la moyenne.
Peut-on dégager des profils d’engagement ?
Il y a d’abord « le militant ». Il est en perte de vitesse mais il existe encore. Ce sont plutôt des gens des classes moyennes, souvent issus des classes populaires, de gauche, plutôt Fcpe. Ils s’engagent sur des thématiques relatives à l’égalité, la lutte contre les discriminations. Ils investissent localement. Ceux de la Peep sont plutôt investis sur la cause des enfants. C’est la différence avec la Fcpe.
Il y a les « professionnels ». Ce sont des parents qui font une sorte de carrière de parents d’élèves. Ils sont très compétents. Ils voient leur rôle come nécessaire pour les enfants et pour aider au bon fonctionnement de l’institution scolaire. Ils se voient au sein de l’institution.
Il y a les « amateurs » : des parents moins engagés, arrivés parfois par hasard. Ils sont plus centrés sur l’enfant que sur une motivation générale.
Il y a des différences entre militants Peep et Fcpe ?
Les militants de la Fcpe sont plus politisés. Les représentants Peep s’engagent plus au nom de la défense de la famille et de la cause de l’enfant. Mais dans les quartiers privilégiés, les militants Fcep développent aussi une logique consumeriste qui les rapproche des militants Peep. Il y a encore des différences entre les associations mais on voit une grande proximité chez les parents des catégories supérieures.
Comment s’exerce ce métier de parent d’élèves ?
Il n’est pas étonnant de trouver chez ces militants des gens qui ont des fonctions d’encadrement. Car il faut savoir lire les textes réglementaires, savoir prendre la parole, avoir un sens du contact, une certaine familiarité avec l’univers scolaire. Parfois ces compétences ont été acquises par un engagement associatif dans d’autres associations. Du coup, les relations avec les autres parents est souvent un problème. Il y a la distance sociale avec les parents de milieu populaire car ces militants sont souvent de classe supérieure ou moyenne Il y a des problèmes de communication ou des sujets dans lesquels les classes populaires ne se reconnaissent pas. Tout cela affaiblit le rôle des parents délégués auprès de l’administration. On leur demande toujours qui ils représentent du fait de cet écart entre le profil des représentants et celui des représentés. Par exemple les délégués adressent aux parents des fiches de préparation au conseil de classe, mais les parents de milieu populaire n’y répondent généralement pas. Les parents venus de l’autre extrémité court-circuitent parfois les délégués pour traiter directement avec l’administration. Dans certains cas ils peuvent détourner le rôle de l’association.
Comment s’organisent les relations avec l’administration ?
En France le rôle des parents est très limité vis a vis des enseignants. Dès la maternelle les enseignants essaient de les coopter pour obtenir leur soutien ou des moyens matériels pour l’école. On limite leur intervention dans le domaine pédagogique. Il faut bien comprendre que cela ne convient plus aux parents d’aujourd’hui qui ont souvent fait au moins des études secondaires et qui ont donc des compétences dans ce domaine. Les freins à l’intervention pédagogique des parents sont vécus aujourd’hui de façon très frustrante par les parents. Du coté de l ‘administration il y a effectivement une faible distillation de l’information vers les parents. L’administration ne la distribue qu’à la fin du conseil d’administration par exemple. Ce qui fait que sur des dossiers très techniques les parents sont plus manipulés que considérés comme des partenaires. Du coup les parents sont d’autant plus tentés d’être individualistes qu’ils ne peuvent pas avoir un rôle au plan collectif .
Globalement on évolue vers moins de militantisme et plus de consumerisme ?
Il y a eu un accroissement du besoin ressenti par les parents de s’investir dans la scolarité de leur enfant qui a détourné une activité exercée par un groupe plus important sur le plan politique. Aujourd’hui ce sont plutôt les parents ceux qui s’ investissent éducativement qui l’emportent. Mais je ne parle pas de consumerisme car ces parents s’investissent aussi dans l’idée de garantir le bien être des enfants. Ils ne voient pas que la seule réussite des enfants . L’idée de la réussite n’est pas unique. Il y a aussi des parents qui mettent en avant l’épanouissement de l’ enfant.
Cela doit générer des frustrations ?
Au delà de ce qui se passe dans les établissements, les rapports entretenus par l’administration et les enseignants avec les parents apparaissent comme décalés par rapport à d’autres évolutions. Par exemple avec l’élévation du niveau d’instruction des parents. L’école se comporte comme si elle avait affaire a des assujettis. Or aujourd’hui elle a à faire à des gens plus capables. Dans l’ école on ne débat pas alors que dans la société tout est débattu. Le corps enseignant est dans une posture de repli défensif et donc il y a peu de capacité à dialoguer. En conseil de classe on parle du papier dans les toilettes. Mais ce n’est pas le seul objet dont les parents pourraient débattre… C’est frustrant de ne pas pouvoir s’exprimer comme parent et citoyen. On sent une sorte de mépris de l’administration envers les parents Par exemple c’est souvent dans les 5 dernières minutes lors d’un conseil de classe qu’on demande aux parents s’ils ont quelque chose à dire… Il faut alors des parents qui ont du métier pour intervenir dans ces conditions et à jouer un rôle…
C’est une élection très importante. Pourquoi les sociologues ne s’ intéressent-ils pas plus a ces sujets ?
Il y a peu de travaux. On s’intéresse plus aux enseignants . C’est aussi une question de financement. Il y a peu d’appels à projets sur ces questions .
Propos recueillis par François Jarraud
Agnès van Zanten, Choisir son école, Le lien social, Puf,2009, 284 p.
Liens :
Sur « Choisir son école »
http://cafepedagogique.net/lemensuel/leleve/Pages/2[…]
Le guide 2009 des parents
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2009/10[…]
A quoi sert l’élection des dé légués parents ?
http://cafepedagogique.net/lemensuel/leleve/Pages/2[…]
Une circulaire sur les élections des parents d’élèves
Le texte définit les listes électorales et fixe les délais de contentieux.
Au B.O.
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_offic[…]
Le ministère explique comment voter les 14 et 15 octobre
http://www.education.gouv.fr/cid57589/parents-d-eleve[…]
Parent : emmerdeur public N°1 !
Par Bernard Collot
Bernard Collot analyse la place du parent d’élève dans l’école française : » Le parent est condamné par rapport à l’école à être ou un soumis passif, ou un emmerdeur »…
« Il faut éliminer totalement les parents de l’école ! », c’est ce que j’ai lu il y a quelques temps dans le blog de JP Brighelli. Heureusement que leur élimination ne concernait que l’école puisqu’il faut bien qu’ils lui fournissent de quoi exister, à cette école !
Bien sûr, pour la commodité, le parent est transformé en « parent d’élève ». Curieuse association sémantique. Dans le langage courant, le parent est un géniteur, celui qui donne naissance et qui protège. Un parent ne peut donc générer qu’un enfant, jamais un élève. Par contre qui peut, peut-être, générer un élève ? L’école et ses enseignants bien évidemment. La parente d’un élève, c’est l’école ! L’élève étant alors un objet à façonner. Le système éducatif est bien conçu comme une chaîne industrielle de production : détermination de l’objet à produire et de ses caractéristiques, découpage des opérations à effectuer (greffage des connaissances) dans une succession de maillons (programmes, matières, classes), vérification à chaque maillon de la conformité de la production, etc.). De par son essence, il ne peut logiquement « traiter » que des objets. L’enfant, pendant une partie de sa construction d’enfant en adulte, change quotidiennement de l’état enfant (sujet) à l’état d’élève (objet), son géniteur devant le laisser aux bons soins de professionnels, les yeux fermés.
L’élimination du parent en tant que personne n’est donc pas forcément une volonté délibérée de ceux qui font fonctionner le système éducatif, c’est le système lui-même qui le nécessite, aussi bien pour son fonctionnement que pour s’auto-protéger. Toute dérogation le perturbe ou risque de le perturber. Dans la logique de la transmission des savoirs dans une chaîne tayloriste, JP Brighelli a parfaitement raison ! Dans cette logique il a raison sur bien d’autres points ! Mais, paradoxalement, le système fait ressurgir le parent quand il n’arrive pas à produire les objets conformes à ce dont il a besoin, c’est-à-dire de « bons élèves ». Soit il lui demande de contribuer avec son pouvoir de parent (qu’alors il reconnaît) au façonnage de l’élève. Qu’il était bon le temps où la moindre punition était redoublée à la maison ! Soit il l’accuse d’être la cause de cette non-conformité ou se défausse sur lui de l’échec scolaire qui n’est qu’un écart de conformité avec la norme prédéterminée de la chaine scolaire. Et on instaure la « rééducation (1) »parentale !
Le système place alors le parent dans une position impossible. Par nature, par nécessité affective, par nécessité même biologique, la fonction du parent est d’être derrière son enfant, son soutien, le lien se relâchant peu à peu jusqu’au terme de la conquête de l’autonomie, l’état adulte. Ce lien se traduisant par la confiance de l’enfant vis-à-vis de son parent : le parent-recours Cette situation impossible est particulièrement visible dans cet exemple : Il est devenu courant de convoquer simultanément le parent et son enfant en cas de problème scolaire. Généralement l’intention est manifeste : obtenir ce que l’on peut appeler la complicité du parent avec l’école. Souvent il s’agit d’accentuer la pression. Or l’objet de ce qui peut quand même être une concertation n’est pas la même pour deux des protagonistes : pour l’enseignant, c’est un élève, pour le parent, c’est son enfant. Si le parent joue le jeu demandé, il cesse d’être dans sa fonction affective, c’est tout au moins pris comme cela par l’enfant. L’école contribue alors au délitement d’un lien affectif dont on se plaindra ensuite qu’il n’existe plus : la perte de l’autorité c’est aussi la perte de confiance. Si le parent ne joue pas le jeu et défend son enfant, ce qui est dans sa fonction, il rend la position future de celui-ci dans l’école encore plus difficile. Il y a donc une première contradiction impossible à résoudre dans le système actuel : tout le monde s’accorde pour considérer le parent comme totalement responsable affectivement, matériellement et même juridiquement de son enfant en même temps que responsable de son avenir, mais pendant un temps quotidien et pendant la plus grande partie du temps de la construction de l’enfant en adulte, le parent est rendu totalement impuissant, il cesse d’être parent. Dans le même temps, l’école se défend d’avoir le moindre rôle éducatif : « nous ne sommes pas des éducateurs ! ».
Cette impuissance parentale (ou la toute puissance de l’école) n’est pas une vue de l’esprit. On la voit se matérialiser tous les jours quand on voit la file de parents attendant sur le trottoir que les grilles s’ouvrent pour libérer des élèves qui vont redevenir enfants ou adolescents. L’école est bien un ghetto où même les parents ne peuvent pénétrer et ne peuvent alors qu’y abandonner leur progéniture. Sur le plan psychologique, ce problème d’abandon n’est pas à prendre à la légère, même s’il s’atténuera et disparaîtra au fur et à mesure que l’enfant grandira et deviendra autonome. On sait aujourd’hui l’importance de l’état sécure dans le développement cognitif. L’école est bien une enclave quand elle ne permet pas le droit de regard, de questionnement, de critique, voire de proposition. Quand les agir et les pouvoirs de ses enseignants sur les enfants n’ont pas à être questionnés au nom d’une « liberté pédagogique » par ceux qui en sont de facto ses prisonniers et n’ont, eux, aucun choix. L’école est bien un Etat dans l’Etat quand ceux qui y agissent n’ont aucun compte à rendre à ceux qui sont de fait condamnés à y laisser une partie d’eux-mêmes, leurs enfants.
Il y a bien des dispositions dans l’institution scolaire pour « faire une place aux parents ». Ce sont les conseils d’école, les conseils de classe, les conseils d’administration des établissements. Ces dispositions bien qu’apparemment démocratiques dans les textes qui les instaurent n’en sont le plus souvent qu’une parodie, et souvent aussi par la faute des parents qui y occupent une position. Ces derniers qui devraient y représenter leurs pairs n’y représentent qu’eux-mêmes. On ne peut trop leur en vouloir : pour une fois qu’ils peuvent pénétrer dans les lieux sacrés, savoir ce que font leurs propres enfants, pourquoi aller ennuyer l’établissement par des questions trop incongrues ou subversives qui risqueraient de porter tort… à leur descendance ? Ils se comportent rarement avec les pouvoirs, les droits et les devoirs que confère le fait d’être un représentant élu. Souvent, ils les ignorent. Et puis, si leur parole peut être écoutée et même sollicitée quand il s’agit de ce qui est annexe à l’école, la cantine, les manuels en mauvais état, le voyage scolaire, parler de pédagogie, donc de l’école, y est tabou. C’est interdit, bien qu’il soit difficile de trouver cette interdiction explicite dans les textes. Dans ces instances, les parents y sont encore dans les mêmes postures que… les élèves ! Jusque dans les associations de parents où là rien ne les empêche de s’affirmer comme parents vis-à-vis de l’école, on s’interdit de parler religion, politique… et de pédagogie ! L’état contre nature de « parent d’élève » est intégré par les parents, on les a fortement aidés à l’intégrer, comme il fallait bien que les esclaves intègrent leur état d’esclave. Tous les systèmes institués ne peuvent fonctionner sans l’intériorisation parfaite du système par chacun. L’impuissance conduit ou à la complicité, à la soumission inconditionnelle, ou à la rébellion, aux exactions. La totalité des affaires d’agressions verbales ou physiques d’enseignants par des parents ayant « pété les plombs », si elle ne s’excuse pas s’explique par contre parfaitement.
Le parent est condamné par rapport à l’école à être ou un soumis passif, ou un emmerdeur. Bien sûr tout cela n’est pas pris comme tel par bon nombre de parents. Il faut dire aussi que si l’école permettait à chacun de s’y impliquer comme parent, de choisir l’école où alors il pourrait « confier » son enfant, cela induirait aussi la coresponsabilité, donc une prise de risque. Le non-choix de l’école et le silence arrangent tout le monde. Cela permet les accusations réciproques, le défaussement réciproque, de proclamer réciproquement son… irresponsabilité. C’est la faute aux parents, c’est la faute à l’école… quand ce n’est pas par un ironique retour la faute à Rousseau et à Voltaire comme actuellement. Il est certain que beaucoup dans le système éducatif essaie d’atténuer cet état de fait. Il est évident que rester dans les accusations réciproques ne résout en rien un problème. Que l’on soit dans les pédagogies traditionnelles mais surtout dans les pédagogies modernes, l’amélioration de la relation parent/école est bien un souci de longue date, sans que celle-ci ne puisse jamais devenir facile et pérenne. On essaie en quelque sorte d’améliorer la carburation d’un moteur sans rien changer à la conception du moteur qui hoquète de plus en plus.
On connaît les arguments qui font tenir soigneusement le parent à l’écart de l’école. Le premier est le plus curieux : « On ne va pas se mêler de ce que fait le mécanicien qui répare votre voiture ! A chacun son métier et les poules seront bien gardées !». Certes ! Mais, lorsqu’une voiture est en panne, il y a une cause à cette panne, le fonctionnement de toutes les voitures du même modèle étant rigoureusement identique, tous les mécaniciens compétents trouveront la même cause et la répareront de la même façon. Ils rendront la voiture en état de marche. S’ils ne le font pas, vous changez de mécanicien. Peut-on affirmer que tous les enseignants rendront tous les enfants dans l’état et les délais successifs précisés dans des cahiers des charges dont les auteurs ne sont même pas ceux qui leur laissent de gré ou de force les « objets » à opérer ? Cet argument en lui-même démolit le professionnalisme de ceux qui s’en targuent. Le second est plus conforme à la logique de la chaîne scolaire. « S’il fallait tenir compte des uns et des autres, tout deviendrait ingérable ». Tel qu’est le système scolaire, ce n’est pas faux. Il n’empêche que plus les parents sont attachés à leurs enfants, à leur devenir, plus ils s’en préoccupent (ce qui est le cas depuis une trentaine d’années et démontré par de nombreuses études sociologiques), et plus ils sont un problème pour l’école et plus l’école est un problème pour eux. Les incantations à la confiance n’ont pas plus de sens que les incantations à la confiance… aux marchés !
Comme souvent le problème n’est pas là où on le situe. Le problème c’est celui des fondements de l’acte éducatif, du système éducatif et de ses finalités. Celui de sa conception. Tous les problèmes actuels de l’école sont produits par le système lui-même et sont insolubles dans ce système (l’échec scolaire et sa notion, l’évaluation, le redoublement, les rythmes physiologiques et cognitifs de l’enfant, la violence à mettre en relation avec la violence institutionnelle, etc.).
Dans une école du 3ème type le parent n’est pas un problème, il est une des données principales de la problématique de la construction de l’enfant en adulte social autonome. Mais nous ne sommes plus alors dans le paradigme de la transmission des savoirs mais dans celui de la construction des langages, et le terme de langages n’a lui-même plus le même sens. Nous n’avons pas la prétention de détenir la vérité. Mais nous avons démontré à la suite de beaucoup d’autres qu’en modifiant les bases conceptuelles de l’acte éducatif ou plus simplement en tenant compte de ce que l’on sait aujourd’hui sur les processus d’apprentissage et leurs conditions, tous les problèmes actuels de l’école disparaissent.
Bernard Collot
(1) Je force volontairement le trait : les REAAP (réseaux d’aide et d’appui à la parentalité) ne sont évidemment pas des camps de rééducation et je sais pour y être souvent intervenu l’honnêteté et la pluralité du travail qui y est effectué. Il n’empêche que dans l’arsenal juridique, il peut être donné aux « mauvais parents » le choix entre une sanction (suspension des allocations) et un « stage » de parentalité. D’autre part, « l’éducation des parents » est explicitement promue dans les récentes circulaires de l’EN.
Sur le même sujet
In « l’école de la simplexité » (http://pagesperso-orange.fr/b.[…] ) pages 235 à 266
Coéducation et parentalités partielles (http://pagesperso-orange.fr/b.collot[…])
De parent d’enfant à parent d’élève ( http://b.collot.pagesperso-orange.fr/b.collo[…])
La coéducation, une affaire de pouvoirs et d’espaces ( http://b.collot.pagesperso-o[…] )
Sur le site du Café
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