Par Frédérique Yvetot
Ce mois-ci un chiffre issu d’une étude dont le titre dit tout (ou presque) : Dépenses culture-médias des ménages en France au milieu des années 2000 : une transformation structurelle. Elle a été réalisée par le Département des études, de la prospective et des statistiques qui s’est attaché aux années 2001 et 2006. Nous allons donc découvrir comment les Français dépensent leur argent quand il s’agit de culture et de médias.
3,6% ! Les dépenses retenues au titre de la culture et des médias (hors communication) représentent 3,6% du budget disponible des ménages français en 2006.
En comparaison, en 2001 ces dépenses étaient de 4,4%. Cette baisse peut s’expliquer par la dégradation du moral des français dans un contexte économique difficile (c’est la crise et que plus rien ne va !). Et non seulement les dépenses culture-médias ont sensiblement baissé, mais en plus, leur structure a aussi changé. Certains postes de dépenses sont plus fortement touchés par la baisse et il y a en 2006 plus de postes qui sont sous-consommés (trop chers ou d’accès limité). Alors, concrètement, comment les français dépensent-ils ? Tout d’abord, ils s’équipent moins pour le son et consomment moins de musique (mais la consommation payante de biens et services en ligne n’a pas été prise en compte et le développement des échanges de fichiers numériques entre particuliers a eu un impact sur les dépenses culturelles). Les ménages dépensent aussi beaucoup moins pour leurs pratiques en amateur, notamment pour les pratiques artistiques et associatives. Les budgets consacrés aux sorties et à l’écrit restent quant à eux équivalents (mais la presse perd du terrain… est-ce un effet d’Internet?). Enfin, les écrans occupent toujours une belle part du budget culture-médias. Les postes « informatique et multimédias » et « images » sont d’ailleurs les seuls qui progressent. Les ménages français font donc l’achat de micro-informatique, d’équipements télévisuels et pensent par la même occasion aux abonnements télé.
Bien évidemment, l’âge, le sexe, le niveau d’étude, la catégorie socioprofessionnelle ou encore la taille de la commune de résidence ont une influence sur les dépenses. Mais la présence d’enfants dans les ménages influe également, c’est une bonne nouvelle ! En effet, les élèves qui peuplent nos établissements ont le pouvoir d’accroître cet part du budget, notamment parce que « beaucoup des dépenses culturelles se trouvent à leur maximum au moment de la jeunesse» (CD, DVD, sorties, informatique, pratiques en amateur). Mais le pouvoir de persuasion de ces enfants auprès de leurs parents, doit aussi y être pour quelque chose…
L’étude
http://www2.culture.gouv.fr/culture/deps/2008/CE-2011-3-site.pdf