Par François Jarraud
Après la lutte contre le harcèlement, Luc Chatel vient d’entrer en croisade contre un fléau souvent fui par ses prédécesseurs :le décrochage scolaire. Le 12 mai, Luc Chatel a visité une plateforme de coordination pour la prévention du décrochage scolaire à Châteauroux et annoncé que près de 180 000 jeunes sont « perdus de vue » par l’institution scolaire et sans diplôme. Ces plates-formes utilisent des listes de jeunes d’au moins 16 ans qui sont ni inscrits dans un établissement scolaire, ni en apprentissage et qui n’ont pas obtenu le diplôme de leur dernier cursus scolaire. Le maillage des 400 plates-formes vise à permettre un suivi de ces jeunes. 3 600 places nouvelles seraient offertes dans des établissements de la deuxième chance.
En effet, le décrochage met en cause l’efficacité de l’Ecole. Et pendant longtemps les ministres se sont bien gardés de donner des chiffres, ou alors en les triturant. Ainsi G Longhi rappelle dans son Dictionnaire de l’éducation que l’évaluation du décrochage a varié de 70 000 par an à la fin des années 1990 à 150 000 en 2005. Les données avancées par Luc Chatel semblent appuyée sur un repérage sérieux mais elles ne concernent que les plus de 16 ans alors que le phénomène débute bien avant cet âge.
Comment devient-on décrocheur ? L’importance du phénomène montre que les facteurs sont multiples. Une partie des décrocheurs quittent l’Ecole pour des raisons exogènes. Ils partent travailler, voire travailler pour leur famille. D’autres quittent l’Ecole pour des raisons psychologiques. On trouve là tous les troubles liés à l’adolescence qui parfois se transforment en problèmes avec l’institution scolaire.
Mais l’Ecole a aussi sa part dans le décrochage. D’abord parce qu’elle véhicule l’ennui au point que le nombre de décrocheurs passifs (présents mais ailleurs) doit dépasser de beaucoup le nombre officiel. Elle creuse aussi les difficultés cognitives en encourageant un enseignement transmissif de savoirs toujours plus encyclopédiques. Pour les élèves , l’enseignement devient plus inaccessible. Enfin l’offre éducative elle-même crée le décrochage. On le voit bien dans l’enseignement professionnel où les suppressions de postes se traduisent par des réorientations d’une formation vers une autre en laissant sur le carreau une partie des élèves.
Aussi lutter contre le décrochage engage le ministre bien au-delà de ce qu’il a montré. Ce n’est pas seulement en ouvrant des structures parallèles au compte goutte qu’on y répondra. C’est d’abord en proposant une riche offre de formation et un environnement pédagogique dans les établissements suffisamment varié pour rendre accessible à tous les enseignements. Sur ces terrains il reste beaucoup d eprogrès à faire…
Chatel promet de suivre les décrocheurs
http://cafepedagogique.net/lemensuel/leleve/Page[…]
Décrochage à qui la faute ?
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/0[…]
Communiqué
http://www.education.gouv.fr/cid56075/decrochage-scolair[…]
Sur Eduscol
http://www.eduscol.education.fr/cid55057/plates-formes-suivi[…]
Sur le logiciel Jasmin
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/05/Jasmin.aspx
Décrochage : La Fespi plaide pour les structures innovantes
» Le décrochage est un phénomène complexe qui ne peut se résumer à un processus d’orientation ». Pour Philippe Goémé, président de la Fespi, la lutte contre le décrochage passe par des écoles différentes. » Le phénomène de décrochage, devenu massif, est un symptôme du dysfonctionnement global de notre système éducatif. Il convient donc, non pas de rechercher des solutions extérieures palliatives, mais bien de développer des alternatives au sein même de l’école afin de faire progresser celle-ci pour la rendre plus efficace, juste et respectueuse de chacun ». La Fespi fédère des établissements innovants qui accueillant des élèves en rupture scolaire : comme le PIL (Paris), les Clept (Grenoble) ou les trois Microlycées de Créteil et à donc l’expérience de cette complexité. Tous établissements qui n’ont reçu aucun moyen supplémentaire…
La Fespi
L’absentéisme fait un nouveau bond en Angleterre
Le taux d’absentéisme aurait doublé depuis 2006 au primaire, soulignent des statistiques du Department of Education. On serait passé de 0,48% de demi-journées séchées à 0,75% au primaire. Dans le secondaire la hausse est moins sensible : de 1,28 à 1,37%. Près de 27 000 élèves seraient des abstentionnistes persistants c’est à dire absents au moins un jour par semaine. L’Angleterre a lutté contre l’absentéisme en mettant en place de fortes sanctions contre les parents : amendes mais aussi prison. Cette politique de sanctions, copiée en France par la loi Ciotti, ne fonctionne pas.
Article du Guardian
http://www.guardian.co.uk/education/2011/may/25/state-s[…]
Absentéisme quelle efficacité pou r la loi Ciotti ?
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2010/[…]
Sur le site du Café
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