L’Elysée a-t-il réellement fait quelque chose en matière d’éducation ces quatre dernières années ? A en croire le président de la République, rien ne va. Le candidat à la présidence Nicolas Sarkozy propose de rouvrir les dossiers…
Un président inefficace ? Rappelez-vous c’était pile il y a un mois, le 19 janvier. « Je pense qu’il faut que nous remettions sur le chantier des éléments de formation… Passer d’un niveau licence à master ne suffit pas. Il y a toute la question de la formation pratique. ». Après la publication d’un rapport interne montrant les difficultés des nouveaux enseignants, le président de la République annonçait qu’il allait revoir la formation des enseignants. Depuis on a annoncé des expérimentations sur l’évaluation des enseignants, l’enseignement des sciences, des langues. En dehors de la réforme du lycée, tout ce qu’a fait le parti majoritaire en 4 ans est remis en question. Et pour enfoncer le clou, des rapports internes de la Depp, des études de l’OCDE critiquent vertement la politique ministérielle en ce qui concerne la carte scolaire, les suppressions de poste, l’école maternelle. A croire que le président de la République Nicolas Sarkozy est assez inefficace…
Oui mais le candidat Nicolas Sarkozy arrive avec une forte volonté de débat. « Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de reconnaitre qu’il faut améliorer notre système », dit-il à propos de la formation des enseignants. Et le parti majoritaire multiplie les propositions. Il vote la suppression du Haut Conseil de l’Education puis dans la foulée son maintien… La dernière nouvelle c’est deux propositions de loi sur les regroupements au primaire et l’école du socle commun. Et finalement il invite les syndicats au dialogue sur l’évaluation des enseignants, les rythmes scolaires (encore un fiasco !), etc. Tout, sauf les suppressions de postes qui restent intouchables. Une nouvelle figure politique est née : l’autocritique irresponsable. On laissera aux spécialistes le soin de la distinguer de l’insuffisance, de la chienlit et du spectacle destiné aux électeurs.
Pendant ce temps là les profs sauvent les meubles. Des exemples ? Dans ce numéro du Café mensuel de février, David Mourey, un professeur de S.E.S., explique pourquoi il invite de grands économistes à rencontrer ses élèves ; Florence Aulanier montre comment former à la lutte contre les discriminations ; les collègues de SVT et physique-chimie se penchent sur l’enseignement intégré des sciences et celui d’allemand sur l’histoire des arts. Dans chaque discipline, les enseignants inventent de nouvelles ressources pédagogiques. Mais il est vrai qu’ils travaillent le fond, pas la forme.
François Jarraud