Par Frédérique Yvetot
En février 2011, Google a lancé un nouveau service baptisé Art Projet. Visites virtuelles dans des musées et numérisations d’œuvre d’art… une fois de plus, Google montre qu’il est très fort et a plein de bonnes idées.
Google a utilisé sa technologie «Street View » pour nous faire visiter des musées du monde entier, comme si nous y étions : belles promenades virtuelles, avec des vues à 360°, au Musée d’Arts Modernes de New-York ou à la National Gallery de Londres, au château de Versailles ou au Musée de la Reine Sophia à Madrid. Dans chacun d’eux, on peut errer de salle en salle ou au contraire s’aider d’un plan. Et pour apprécier les œuvres de plus près, il suffit juste de « s’approcher ». Mais la visite peut devenir très décevante ! En effet, la qualité de certaines œuvres n’est vraiment pas à la hauteur et ne laisse pas voir grand chose.
En fait, seules 1000 œuvres ont été numérisées avec une résolution à couper le souffle. A côté de celles-ci, un petit plus (+) s’affiche, un petit clic et on en prend plein les yeux. La résolution est tellement haute (on parle de 7 milliards de pixels pour certains tableaux) que l’on peut scruter le moindre détail de chaque œuvre, juste en zoomant. On peut voir la corde cassée du luth sur « Les Ambassadeurs » de Hans Holbein le jeune ou voir les moindres craquelures ou coups de pinceau sur une toile, on peut même compter le nombre d’assiettes (mais est-ce des assiettes ?) dans le panier des pique-niqueurs sur « Les Moissonneurs » de Bruegel l’ancien, ou lire le journal sur « La Bouteille d’Anis » de Juan Gris.
N’hésitez surtout pas à cliquer sur le « >> i » , à droite de votre écran. Vous aurez accès à des informations sur chaque musée ou œuvre : localisation géographique, plan des musées, histoire, les œuvres du musée en question, les œuvres d’un artiste en particulier, visite audio ou vidéo sur les musées et les œuvres. Et petit service fort pratique, il est aussi possible de créer sa propre collection personnelle d’œuvres, y ajouter des notes, sauvegarder des gros plans ou partager sa collection (mail, twitter, facebook…). Mais bien sûr, il faut avoir une compte Google ou s’en créer un. Google tente de nous attirer dans ses griffes et c’est de bonne guerre.
Pour résumer le service offert : 9 pays, 17 musées, plus de 1000 œuvres, plus de 400 peintres, 7 milliards de pixels : un régal pour tous.
Mais comment Google se débrouille-t-il avec les droits ? Les numérisations en haute résolution (+) sont la propriété des musées d’où les œuvres proviennent. Les numérisations en mode Google Street View (floues) sont la propriété de Google. Donc concrètement, on ne peut rien faire avec, juste les montrer et les regarder via Google Art Project. Pourtant, beaucoup de ces œuvres appartiennent au domaine public ! Oui, mais ce sont les numérisations qui sont protégées. Pour télécharger et utiliser les œuvres, il faut donc se replier sur des sites proposant des photographies libres de droit. C’est dommage, bien sûr, mais Google Art Project vaut quand même le coup d’oeil. On pourrait même espérer que d’autres musées collaborent à leur tour avec Google, et nous ouvrent leurs portes.
Google Art Project
http://www.googleartproject.com
Pour en savoir plus…
Google Art Projet a mis trois vidéos en ligne, sur Youtube : une présentation du projet, un guide de visite et les coulisses du projet (vidéo qui permet de comprendre le travail de fourmis que cela a du être).
Google Art Project sur Youtube
http://www.youtube.com/user/GoogleArtProject