Par Marjorie Lévêque et Robert Delord
Si l’enseignement de l’histoire des arts est obligatoire à l’école primaire, au collège et au lycée en pluridisciplinarité, cette année, tous les élèves de troisième devront se présenter à l’épreuve orale d’histoire des arts pour le brevet des collège qui était jusque là facultative. L’histoire des arts n’est donc plus une option, mais une obligation.
A ce titre, il est nécessaire pour tous les professeurs, quelque soit leur matière, de réfléchir à un travail commun puisque l’enseignement de l’histoire des arts est un enseignement de culture artistique partagée. Il est porté par tous les enseignants. Il convoque tous les arts.
– Le CRDP d’Alsace a mis en place un portail avec de très nombreux liens bien utiles pour les professeurs et élèves désireux de se cultiver :
http://www.crdp-strasbourg.fr/mini_cr/histarts/
…de même que le ministère avec 3000 oeuvres classées selon les niveaux et les programmes !
http://www.culture.fr/fr/sections/collections/histoire-arts
– Sur Educnet, quelques exemples de ressources pour les thématiques du collège :
http://www.educnet.education.fr/histoiredesarts/r[…]
– Arcyclopedia nous aide à localiser les oeuvres dans les musées:
http://www.artcyclopedia.com/index.html
– Pour plus de précisions sur les modalités de l’épreuve, ses finalités, les oeuvres convoquées, on peut consulter les programmes et BO proposés sur Eduscol:
http://eduscol.education.fr/cid45674/enseignement-d[…]
– Quel rôle joue le professeur de langues anciennes dans l’enseignement de l’histoire des arts?
C’est une question que vous êtes nombreux à vous poser, sans que les réponses ne soient très précises, pour l’instant. Une relative liberté est laissée aux professeurs, et les initiatives sont pour l’instant encore très locales, encore plus dans le domaine des langues anciennes.
– Dans l’encart du Bulletin Officiel n° 32 du 28 août 2008 consacré à l’organisation de l’enseignement de l’histoire des arts, le professeur de langues et cultures de l’antiquité est clairement mentionné comme acteur, de même que la période de l’antiquité est incluse dans les périodes historiques à aborder, mais essentiellement en classe de 6ème… où le professeur de langues et cultures de l’antiquité n’intervient pas a priori. En 5ème, 4ème et 3ème, ce sont les périodes postérieures qui sont à travailler.
http://www.education.gouv.fr/cid22078/mene0817383a.html
– Les nouveaux programmes de langues anciennes contiennent de nombreuses pistes et propositions pour intégrer l’histoire des arts dans nos programmes.
– Ce paragraphe sur la première page des nouveaux programmes des langues et cultures de l’antiquité au collège est très clair quant à l’implication que nous pouvons avoir dans cet enseignement :
« Tous les aspects de la culture antique sont abordés dans le cours : l’histoire des idées, des sociétés, le fait religieux, la culture scientifique et technique. Contribuant à faire émerger des interrogations et des thématiques porteuses de sens (Organisation de l’enseignement de l’histoire des arts, B.O. n° 32 du 28 août 2008), la rencontre et le dialogue avec les œuvres d’art occupent une place privilégiée du cours de latin et de grec.
L’art antique, grec et romain, constitue l’une des principales sources d’inspiration dans l’histoire de l’art occidental : la mise en perspective d’œuvres antiques avec des créations postérieures aide l’élève à acquérir des repères esthétiques et historiques.
Enseignant et élèves utiliseront avec profit des supports variés : documents imprimés, numériques et audiovisuels. Sur Internet, de nombreux sites d’institutions culturelles mettent en ligne des ressources abondantes et de qualité. La visite de musées, de sites archéologiques, d’expositions permet un contact sensible irremplaçable avec le patrimoine artistique.
Pour la mise en œuvre de cette étude, on se référera tout particulièrement aux exemples et aux ressources publiés dans le cadre des programmes par Eduscol, et aux sites institutionnels (Musagora, sites académiques…). »
– En clair, nous n’aurons donc pas grand-chose à changer à nos pratiques, puisque les professeurs de langues anciennes avaient intégré l’étude d’oeuvre d’arts dans leur cours depuis bien longtemps. En troisième, les oeuvres retenues pour l’épreuve sont souvent des oeuvres du XXème siècle, mais rien ne nous empêche de nous associer à leur étude de même que nos collègues, en mettant en perspectives oeuvres antiques et oeuvres modernes pour nourrir la réflexion des élèves.
– Le site Latine Loquere, a lancé quelques pistes de réflexion qui attendent des contributions. On y trouve entre autres des oeuvres commentées en version texte, audio ou vidéo :
http://www.ac-grenoble.fr/lycee/diois/Latin/spip.ph[…]
– Le site offre également la possibilité de confronter oeuvres antiques et modernes tout cela de façon contributive en rédigeant simplement un commentaire sur l’article comme on le ferait sur un blog. Ces commentaires contributifs sont ainsi ouverts aussi bien aux enseignants qu’à leurs classes :
http://www.ac-grenoble.fr/lycee/diois/Latin/spip.php[…]
– Musagora nous propose également de très précieuses pistes avec chacun de ses dossiers :
http://www.musagora.education.fr/
– Sur le site disciplinaire d’arts plastiques de l’académie de Rouen, un groupe de travail, intégrant une collègue de lettres classiques propose des exemples de séquences :
http://arts-plastiques.ac-rouen.fr/grp/histoire_des_[…]
– Sur le site de l’académie de Strasbourg, quelques pistes de réflexion peuvent donner des idées :
http://www.ac-strasbourg.fr/sections/enseignements/se[…]
– La base de données educnet est un outil à ne pas négliger, puisque son moteur de recherche intègre la possibilité de filtrer les résultats par matière (latin et grec donc) par niveau mais aussi avec le mot clé « histoire des arts ».
http://www.educnet.education.fr/bd/urtic/lettres/index.php
– On trouve ainsi quelques propositions de séquences alliant latin et langues anciennes, notamment :
en 3ème : Le pouvoir et la mémoire des pierres: architecture et propagande politique
http://www.ac-strasbourg.fr/sections/enseignements/s[…]
Pygmalion et ses réécritures :
http://www.lettres.ac-versailles.fr/spip.php?article1052
– Comme souvent, en grec ancien, tout reste à construire. D’ailleurs, récemment, une discussion sur la liste associée au site dictame portait sur les manuels de grec ancien adaptés à nos besoins qui sont toujours inexistants… Les professeurs qui y participaient concluaient sur la nécessité de tout inventer… Gageons que les éditeurs nous entendent et pensent à nous dans deux ans, pour le changement de programmes !