« On exige que l’enfant non seulement complexifie mais aussi parle comme un livre ». Analysant l’évaluation de grande section de maternelle, Philippe Boisseau, IEN honoraire et spécialiste de l’enseignement en maternelle, en critique les orientations.
« L’académisme forcené qui tente d’inculquer directement les formes de base de l’écrit dans l’oral enfantin coûte cher aux enfants des milieux défavorisés », écrit-il. « Au lieu de poser des interdits, de dire ce qu’il convient de ne pas dire, la pédagogie du langage doit encourager en permanence la construction qu’opère naturellement l’enfant, sans jamais contrarier le scénario dont il est porteur… Si la maternelle n’apprend pas à parler avec aisance aux enfants les plus défavorisés, ils ont très peu de chance de réussir leur scolarité, à peu près aucune d’occuper un jour leur juste place dans ce monde. S’ils ont le langage qui permet de se faire entendre, nul doute qu’ils se fassent aisément leur place au soleil ! »
Pour découvrir la tribune de Philippe Boisseau
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