Par Julie ANNE et Blandine RAOUL-REA
Lecture
Le 23 septembre 2009 est la journée du refus de l’échec scolaire. Dans ce Refus de l’échec scolaire il y a la lecture. La lecture c’est certes l’affaire des enseignants du primaire, mais dans les CDI en individuel ou lors de projets pluridisciplinaires on touche de près à quel point cette acquisition peut poser problème dans la réussite scolaire… Une étude commanditée par la « Bibliothèque rose » auprès d’Ipsos a permis d’interroger 731 parents en mars 2009 et 6 groupes d’enfants et de parents en avril 2009. Evidemment on est conscient que l’école a un rôle très fort, mais on note que c’est la relation parents enfants, une relation forte et de plus en plus forte chez les lecteurs, qui importe. « Aujourd’hui le parent joue un rôle d’accompagnateur vigilant et sécuritaire, très loin du rôle démissionnaire face à l’enfant-roi tant décrié il y a encore quelques années et tout à fait non directif cependant ». Il convient de prendre conscience de cet appui des parents dans la lecture et d’agir avec ce levier.
Cependant, comme on peut le lire dans l’étude, cet appui des parents se lève à l’entrée au collège. Alors que nous déployons des trésors d’ingéniosité, des projets taillés sur mesure pour développer la lecture, il y a cette césure : au collège les parents ne sont plus prescripteurs de lecture. «[… ] avec la démocratisation de l’éducation scolaire, la lecture est devenue dans la société française « l’enjeu de la réussite ». Scolaire d’abord (que de pressions sur les apprentissages de lecture), aujourd’hui c’est un enjeu d’intégration sociale : il s’agit non seulement de s’intégrer à l’école, mais aussi de partager les enthousiasmes de la cour de récréation, se fondre dans le groupe, dans la norme et suivre toutes les modes. » On sera plus ou moins d’accord avec ces remarques issues de l’enquête… Le facteur social semblant assez déterminant à ce que l’on peut observer dans nos établissements. Sur quels titres s’appuyer ? Le retour des séries est inconstestable. C’est vrai et c’est vrai à tous les âges du secondaire. « Aujourd’hui la lecture sérielle passionne les plus jeunes, les adolescents et les jeunes adultes qui adorent les séries TV live, les films à plusieurs épisodes : Star Wars, Harry Potter, Twilight… ». On retrouve les critères plébiscités pour les séries : Retrouver le héros, un univers connu ; des parents qui adhèrent ; Un contenu qualitatif décomplexé : un produit beau et attractif…facteurs qui favorisent « un voyage initiatique vers la littérature » aux dires des commentateurs de l’enquête.
La lecture change nos cerveaux !
« Depuis plus de cinq cents ans, nous avons développé des capacités cognitives adaptées à l’écrit sur papier. Or, le texte prolifère aujourd’hui sur toutes sortes de supports électroniques : e-books, smartphones, ordinateurs…entraînant une révolution de notre rapport à la lecture. Et une modification de notre cortex »
Ce dossier fait un point sur les nouvelles pratiques de lecture : expérimentations scientifiques, avancées technologiques, hypothèses plausibles sur le devenir de la lecture « classique »…Loin de pleurer avec les Cassandre sur les bouleversements à venir, le dossier explore plutôt les changements liés à l’évolution de la « technologie de l’écriture »
Un très intéressant encart sur les évolutions des parcours de lecture au fil des époques : linéarité, place et importance de l’illustration, apparition de l’infographie.
Autre chose intéressante : des écrivains, tel Didier Van Cauwelaert, qui envisagent d’écrire pour ces nouveaux supports : texte présenté par épisodes, en format plutôt court…on redécouvre et réinvente le roman-feuilleton du XIXème siècle.
Des ressources sur curiosphere.tv
http://www.curiosphere.tv/ressource/22676-refus-de-lechec-scolaire-2009
L’enquête sur la lecture de la Bibliothèque rose
http://www.bibliothequerose.com/etude_ipsos.pdf
Dossier de la revue Science et Vie de septembre sur les nouvelles lectures
http://www.science-et-vie.com/
A (re)lire, le dossier du Café sur le livre numérique, qui abordait le sujet de la lecture numérique