LE FAIT DU JOUR
La notation au bac interrogée par le médiateur
ÉDITORIAL
Quels enseignants pour demain ?
LE SYSTEME
Le rapport Guesnerie remis jeudi l Le brevet perturbé à La Rochelle l Action intersyndicale pour les AVS l Côte d’Ivoire : CEPE et concours d’entrée en sixième.
L’ÉLÈVE
Paris : la suppression de la carte scolaire a-t-elle favorisé le brassage social ? l La monoparentalité concerne tous les milieux
LA CLASSE
20ème semaine de la presse
LA RECHERCHE
Filles et garçons : quelle parité ?
CITOYENNETE
Les jeunes de 13 ans fichés par l’Intérieur
LES DISCIPLINES
E.D.D. : L’Antarctique absorbe moins de carbone l Technologie : Le groupe d’experts pour les nouveaux programmes
Le fait du jour
La notation au bac interrogée par le médiateur
La question des notes du bac rebondit là où on ne l’attendait pas : dans le rapport annuel du médiateur de l’éducation nationale, Jean-Marie Jutant.
« Depuis qu’il exerce son activité, le médiateur a été saisi de réclamations assez nombreuses concernant le baccalauréat » note M. Jutant. « Une copie d’examen peut être notée différemment selon le correcteur auquel elle est soumise. Afin de parvenir à ce que les notes soient attribuées selon des critères homogènes, les règlements et circulaires d’organisation du baccalauréat prévoient différents dispositifs destinés à homogénéiser les pratiques des notateurs » Or, estime-t-il, » le médiateur a constaté que ce dispositif (d’harmonisation) présentait parfois, dans son application, des insuffisances ». Il relève que, par exemple, les jurys n’examinent pas les copies des candidats « comment rectifier ne éventuelle erreur d’appréciation commise par un correcteur » interroge-t-il ?
Le bac de français est particulièrement ciblé puisque le livret scolaire du candidat n’est pas consulté et les correcteurs de français sont absents du jury de terminale.
Aussi recommande- t-il que le fonctionnement des commissions d’harmonisation soit fixé par décret ou arrêté et que le livret scolaire soit pris en compte lors des épreuves anticipées. « Les épreuves anticipées que les lycéens passent en fin de première devraient bénéficier d’un dispositif comparable à celui des épreuves de fin de terminale. Pour ce faire, il conviendrait que le ministère étudie la possibilité de rétablir l’examen du livret scolaire au moment de l’établissement de la note ».
Le médiateur va plus loin en demandant l’allègement des épreuves. « Partant du constat que le nombre des options proposées au baccalauréat (langues rares, sports, etc) est devenu excessif » et que « le résultat final au baccalauréat n’est quasiment pas modifié que le candidat passe cinq ou dix épreuves », il propose » d’étudier la possibilité d’alléger l’organisation de cet examen en le concentrant sur un nombre restreint d’épreuves portant sur les disciplines fondamentales dans chaque série ».
On sait que la notation au bac a fait l’objet d’un vif débat cette année après la publication par B. Suchaut d’une étude qui montrait de forts écarts de notation selon les correcteurs et même entre les copies d’un même correcteur. B. Suchaut parlait de « loterie des notes ». Certains, en réponse à ces critiques , avaient mis en avant le rôle des commissions d’harmonisation. Ce sont elles qui sont maintenant malmenées par le médiateur. D’autres, sous prétexte que la notation est imparfaite, souhaitent la disparition du bac et la mis en place de procédures sélectives à l’entrée de l’université.
Alors que la réforme du lycée est engagée, deux ans après la publication d’un rapport d’audit qui demandait la « simplification » du bac, la demande d’allègement de JM Jutant pourrait être entendue. Mais toucher au bac a toujours politiquement été dangereux…
Sur le Café, la notation au bac
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Quels enseignants pour demain ?
Lors de cette année scolaire, les chantiers de réformes se sont succédés. Il y en a un dont on perçoit difficilement le calendrier et qui nous paraît devoir intéresser tous les citoyens : il s’agit du métier enseignant. Certes, il convient de prendre en compte l’expérience acquise par les maîtres, les formateurs, les cadres de l’Education nationale pour définir des modalités précises de formation et de recrutement, les parcours possibles. Certes, il ne revient pas aux parents ou aux élus locaux de dire aux enseignants quelle méthode pédagogique ils doivent employer. Le demandent-ils d’ailleurs ? Mais il n’en reste pas moins qu’un certain nombre de questions vives et préalables concerne le projet de société et intéresse à ce titre les citoyens : quelles sont les missions des enseignants ? Quelles capacités attendues ? Dans dix ou vingt ans ? Comment les autres pays d’Europe recrutent-ils et forment-ils leurs enseignants ? Il faut, on le sait bien, dégager des priorités et les tenir, avoir une visée prospective et prévoir des étapes…
La Ligue de l’enseignement a bien noté que le président de la République et le ministre parlaient d’une même voix et envisageaient de lier ensemble la revalorisation du métier et la réforme du lycée. C’est dans ce cadre qu’en tant que mouvement complémentaire de l’enseignement public, elle a apporté sa contribution au débat en écrivant au ministre de l’Education nationale il y a un mois. Cela ressortira-t-il dans la feuille de route que le recteur Antoine de Gaudemar doit remettre au ministre le 10 juillet ? Sa lettre de mission ne parle que du lycée…
Ce débat ne doit pas être escamoté, car même si les enseignants qui prennent leur retraite ne sont pas tous remplacés, le renouvellement du corps enseignant est important et engage les générations futures…
Olivier Masson
Ligue de l’enseignement.
Le rapport Guesnerie remis jeudi
Le rapport de Robert Guesnerie sur les programmes et manuels de SES sera remis jeudi au ministre. Sa commission a été instituée alors que l’enseignement des SES et la filière ES dans son ensemble étaient violemment critiqués à la fois par les milieux conservateurs et au sein de la commission Pochard.
Le climat a évolué puisque la question des SES se pose maintenant dans le cadre dela réflexion globale sur le lycée. On suivra de près cependant la place de la microéconomie dans les nouveaux programmes.
Sur le Café, voir L’Expresso du 17 juin
Sur le Café, la réforme du lycée
Le brevet perturbé à La Rochelle
Les corrections du brevet ont été perturbées à La Rochelle par des enseignants du collège Pierre Mendès France qui protestaient contre des fermetures de classe. Le mouvement va-t-il être reconduit aujourd’hui ?
Action intersyndicale pour les AVS
« De nombreux personnels exerçant des missions d’AVS ne verront pas leur contrat renouvelé à la fin de l’année scolaire. C’est un véritable gâchis, une perte de compétences, pour ces personnels, mais aussi pour les jeunes en situation de handicap et leurs familles. Cette précarité est insupportable ». Le Snuipp, le Snes, la Fep et le Sgen Cfdt, la Fnaseph et l’Unaisse ont écrit au ministre d l’éducation nationale pour lui demander des mesures permettant de prolonger les missions.
Côte d’Ivoire : CEPE et concours d’entrée en sixième
Alors qu’un scandale se développe à propos des fraudes au bac (154 000 candidats), les épreuves du certificat d’études primaires élémentaires (CEPE) et du concours d’entrée en 6ème démarrent. Elles comptent 337 587 candidats.
Paris : la suppression de la carte scolaire a-t-elle favorisé le brassage social ?
Alors que les opérations d’affectation des futurs lycéens de seconde parisiens sont closes, tout le monde se félicite. Le recteur, M. Quénet, estime, dans Le Monde,que c’est « un très grand succès » et « une avancée républicaine ». Pour la FCPE de Paris, c’est l’aboutissement de « 10 ans de combat » et « un tournant ».
C’est qu’à l’occasion de la suppression de la carte scolaire, la FCPE a obtenu la fermeture du « marché aux élèves », l’ancien procédé d’affectation qui voyait les proviseurs des lycées prestigieux sélectionner, dans l’ombre d’un sous-sol du rectorat, les élèves qui pourraient entrer chez eux.
Pour la première fois, les affectations ont été traitées par informatique en fonction des critères de niveau et de proximité et des vœux des familles. 93% des élèves ont pu être affectés, souligne la Fcpe, « sur des critères clairs ».
Pour l’association de parents, « La page du marché aux élèves, générateur d’inégalités et de discriminations au sein du système scolaire parisien, et qui stimulait les demandes de dérogations dès l’entrée en 6ème, est définitivement tournée. Cela permettra d’atteindre l’objectif d’une plus grande équité entre les lycées parisiens et d’une amélioration non seulement des résultats des lycéens parisiens mais aussi de leur bien-être ».
Dans Le Monde, la sociologue Marie Duru-Bellat estime que « si l’Etat ouvrait des classes dans les écoles les plus attractives et fermait les établissements désertés, ce serait différent… En réalité c’est une mesure destinée à faire plaisir à une frange de consommateurs favorisés. » Dans cette académie qui tourne le dos à la banlieue, si 80% des élèves ont eu le lycée de leur premier vœu, cela veut-il dire pour autant que les lycéens défavorisés aient vu leur chances d’accéder en CPGE augmenter ? Réponse dans trois ans.
Sur le Café, le marché aux élèves
La monoparentalité concerne tous les milieux
« À Paris, une famille sur quatre est constituée d’un parent vivant seul avec ses enfants. Leur nombre a augmenté de 26 % en trente ans. À l’image de l’ensemble de la population parisienne, les parents seuls sont en moyenne relativement plus qualifiés, plus nombreux à avoir suivi des études supérieures et aussi plus aisés qu’ailleurs. Mais cette « monoparentalité » recouvre différents profils. En effet, les fortes disparités sociales entre les familles parisiennes se retrouvent au sein des familles monoparentales » déclare une étude de l’APUR . Ainsi les 10% le splus pauvres sont un revenu (8 400 euros par an) quatre fois inférieur aux 10% les plus riches (33 400 euros). On trouve 22% de femmes cadres dans ces foyers contre 25% chez les couples avec enfants.
L’hétérogénéité se lit géographiquement : on trouve 4 grands groupes de quartiers selon les caractéristiques des familles monoparentales.
La classe
20ème semaine de la presse
La 20ème semaine de la presse et de smédias aura lieu du 23 au 28 mars 2009. Le thème sera à nouveau « une info, des médias ».
L’édition 2008 a touché 1 750 médias. Plus d’un million d’exemplaires ont été offerts aux 4 767 419 élèves participant (14 791 établissements). Les écoles et établissements pourront s’inscrire à partir du 6 janvier.
La recherche
Filles et garçons : quelle parité ?
Parler du genre à l’Ecole c’est évidemment poser la question du fonctionnement de l’Ecole dans son ensemble. Au-delà des constats sur les inégalités de genre dans l’Ecole et dans le processus d’orientation, c’est ce que montrent les Actes du séminaire national du 28 mars 2008, publiés par la Dgesco.
Des nombreuses interventions, nous ne retiendrons que deux exemples. Catherine Vidal, Institut Pasteur, interroge les rapports entre le genre et le cerveau. « Avec les progrès des connaissances en neurosciences, on serait tenté de croire que les idées reçues sur les différences biologiques entre les hommes et femmes ont été balayées. Ce n’est manifestement pas le cas dans notre réalité quotidienne. Médias et magazines continuent de nous abreuver de vieux clichés qui prétendent que les femmes sont « naturellement » bavardes et incapables de lire une carte routière, alors que les hommes seraient nés bons en maths et compétitifs…. Il est temps de replacer le débat autour de la différence des sexes sur un terrain scientifique rigoureux au delà des stéréotypes et des préjugés. L’enjeux est de comprendre le rôle de la biologie mais aussi l’influence de l’environnement social et culturel dans la construction de nos identités d’hommes et de femmes. Car le cerveau, grâce à ses formidables propriétés de « plasticité », est en permanent remodelage en fonction de l’apprentissage et de l’expérience vécue. Le destin n’est pas inscrit dans notre cerveau ».
Une autre étude, celle de Pierre Huguet (CNRS) interroge les critères de réussite et le rôle du groupe dans l’échec. « Pour faire progresser l’apprenant en échec, il ne suffit pas de se concentrer sur ses lacunes, fusent-elles très spécifiques. Cet effort s’impose, naturellement. Mais pour avoir quelques chances d’atteindre son but, il doit être accompagné de réflexions et d’actions davantage en rapport avec le contexte même de l’apprentissage. Il en va des comportements scolaires comme beaucoup d’autres comportements : ils ne se modifient que si se modifient les conditions qui contribuent habituellement à leur occurrence. Ne pas apercevoir que certains échecs dépendent au moins autant de la situation sociale et émotionnelle de leurs auteurs (dans le seul espace de la classe) que des incompétences supposées les caractériser, c’est se condamner à leur répéter mille fois les mêmes choses ».
Citoyenneté
Les jeunes de 13 ans fichés par l’Intérieur
« Edvige » est une marâtre. Ce beau prénom désigne un fichier ouvert par le nouveau service de police qui remplace les anciens Renseignements généraux. Selon le décret publié au J.O. du 1er juillet, Edvige pourra recueillir des « informations ayant trait à l’état civil et à la profession ; adresses physiques, numéros de téléphone et adresses électroniques ; signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement ; titres d’identité ; immatriculation des véhicules ; informations fiscales et patrimoniales ; déplacements et antécédents judiciaires ; motif de l’enregistrement des données ; données relatives à l’environnement de la personne, notamment à celles entretenant ou ayant entretenu des relations directes et non fortuites avec elle » pour des mineurs de 13 ans.
Seule restriction : « les données concernant les mineurs de seize ans ne peuvent être enregistrées que dans la mesure où ceux-ci, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l’ordre public ».
Les données collectées « peuvent » être conservées pour une durée maximale de cinq ans à compter de leur enregistrement « ou de la cessation des fonctions ou des missions au titre desquelles l’enquête a été menée ». C’est dire que l’inscription à 13 ans dans un fichier de police peut laisser une trace durable.
Les disciplines
E.D.D. : L’Antarctique absorbe moins de carbone
La Nasa publie les résultats d’une étude de Corinne Le Quéré selon laquelle l’océan antarctique absorbe moins de carbone. Pour le chercheur, cette situation s’explique par la puissance croissante des vents elle-même résultant du trou dans la couche d’ozone.
Technologie : Le groupe d’experts pour les nouveaux programmes
L’Assetec publie le compte-rendu de la dernière réunion du groupe d’experts sur les nouveaux programmes de technologie.
Le groupe estime que la place de la technologie doit être réévaluée : « entre sciences et techniques, la technologie retrouve sa juste place au sein du pôle scientifique du collège. Loin d’être une application des sciences, comme j’ai pu le lire à maintes reprises », » écrit Luc Chevalier, « elle en devient le barycentre. Seule capable de faire percevoir les produits dans leur globalité technique, scientifique et socio-économique, elle contribue à égalité et en complémentarité avec les sciences physiques et chimiques et avec les sciences de la vie et de la terre, à la culture scientifique des jeunes de 11 à 15 ans. Réduire la technologie à une simple application des sciences relèverait d’une mauvaise lecture du projet ».
Le groupe demande que la technologie soit enseignée en effectifs réduits. Il appelle les syndicats à voter au CSE en faveur de ce projet de programme.
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