Depuis le début des années 2000, le gouvernement britannique a publié un certain nombre de textes de cadrage touchant plusieurs domaines de son système éducatif, et à plusieurs reprises cela a débouché sur de nouvelles lois.
Par exemple, le livre vert Every Child Matters publié en 2003 a proposé toute une panoplie de mesures en s’appuyant sur les cinq points suivants, les plus importants en ce qui concerne les enfants et les jeunes : être en bonne santé, en sécurité, trouver du plaisir et réussir, apporter une contribution positive, se trouver dans une situation économique favorable .
Il a débouché d’abord sur une loi, le Children Act (2004), dont l’objectif était de mettre en synergie tous les services qui s’occupent l’enfant en les centrant mieux sur les besoins des enfants, des jeunes, et des familles. Puis, fin 2007, sur un Plan à long terme qui vise à la fois à améliorer le système scolaire et à offrir aux familles un bouquet de services d’appui à l’horizon 2020.
Rapprocher tous les services qui contribuent au bien-être de l’enfant :
Parmi les points clés de ce Plan, on trouve l’idée de faire en sorte que l’école soit au centre de la communauté, que les liens entre les parents, l’école, les services de santé et les autres services d’aide à l’enfance, fassent disparaître tout obstacle à l’apprentissage, à la santé, au bonheur, de tous les enfants. Cela passe par la création ou l’amélioration des cours de récréation, d’endroits où les jeunes puissent passer leur temps libre, la possibilité d’une aide gratuite à l’enfance pour les familles défavorisées, la révision du programme de primaire dans le but de faciliter la transition entre le pre-school et le primaire, un accent mis sur les mathématiques et la langue, et davantage de souplesse pour les professeurs dans la journée d’école.
Des objectifs chiffrés sont donnés, tels que par exemple 90 % des jeunes devraient obtenir l’équivalent de cinq GCSEs de niveau A* à C au plus tard à 19 ans, et au moins 70 % d’entre eux l’équivalent de deux A-level . En effet, en 2006 par exemple, seulement 12 % des enfants dans les écoles relevant des autorités locales (local authorities) avaient obtenu cinq GCSEs de niveau A* à C (ou équivalent) contre 59 % des enfants, tous types d’écoles confondus.
C’est pourquoi aujourd’hui (livre blanc de 2007, Care Matters, Time for Change), dans le but de réduire l’écart entre les faibles résultats des élèves des écoles publiques et les autres élèves, il est demandé aux élèves de ne pas changer d’école pendant les deux dernières années de la scolarité obligatoire (Key Stage 4, équivalent des classes de troisième et de seconde en France, 14-16 ans). Un professeur référent est mis en place qui s’occupe des enfants ; l’obligation est désormais faite aux autorités locales d’offrir une bourse aux élèves qui quittent le système public et poursuivent leurs études dans le supérieur (Higher education).
Le redoublement n’existe pas :
mais il y a un système de subventions gouvernementales ciblées en fonction des priorités nationales et locales, y compris pour la « personnalisation de l’apprentissage » . Les écoles ont toute latitude pour utiliser ces subventions pour atteindre leurs objectifs d’amélioration, à deux exceptions près : le Ethnic Minority Achievement Grant qui doit servir à aider les élèves des minorités ethniques à mieux réussir, et le School Lunch Grant pour les repas, et une nouveauté à partir de 2008-09 : le Area-based Grant que les autorités locales auront toute liberté de dépenser de la manière qu’elles jugent la plus utile pour atteindre les objectifs nationaux dans leur zone, pour par exemple mettre en place des extended schools (voir plus bas), améliorer l’éducation des 14-19 ans.
Les 14-19 ans :
C’est surtout la tranche d’âge 14-19 (en gros, de la classe de troisième à la classe de terminale en France, voire un peu plus) qui fait l’objet ces dernières années de débats à répétition et de changements importants.
Déjà une Loi a, en 2002, introduit une distinction législative entre les 3 premiers Key Stages (5 à 14 ans) et le 4è, 14-16 ans, avec pour but d’introduire plus de flexibilité dans le programme des 14-16 ans.
La réflexion qui a débuté en 2003 vise à établir un programme et un cadre de qualifications pour les 14-19 ans plus souples et donc à augmenter les possibilités d’un « apprentissage personnalisé », à offrir un soutien supplémentaire aux décrocheurs , à élargir l’offre de qualifications et de diplômes. Des mesures sont prévues, telles que l’augmentation des possibilités de mise en apprentissage (apprenticeships), notamment pour les 14-16 ans (young apprenticeships) qui peuvent passer jusqu’à 2 jours par semaine dans une entreprise s’ils ont motivés et y apprendre un métier, et des incitations financières à l’égard des plus de 16 ans issus de familles à faibles revenus. Un programme spécial a été mis en place pour les décrocheurs de 16-18 ans pour les préparer à l’apprentissage et à l’emploi (Entry to Employment (E2E) or Pre-Apprenticeships).
Très récemment, en 2007, un projet de loi (Education and Skills Bill) et une loi (Further Education and Training Act) ont introduit de nouvelles qualifications pour les jeunes de cette tranche d’âge, ainsi que l’obligation pour eux de rester à l’école ou en apprentissage au-delà de l’âge actuel de fin de scolarité obligatoire de 16 ans.
• Le relèvement de l’âge de fin de scolarité obligatoire :
Ce qui est visé, c’est que tous les jeunes soient au moins à l’école à temps partiel, ou en apprentissage, jusqu’à l’âge de 18 ans – ceci sera rendu obligatoire en 2015 mais se fera progressivement, et l’âge de fin de scolarité obligatoire sera relevé à 17 ans en 2013 pour commencer.
• La mise en place de nouveaux diplômes :
Le QCA (Qualifications and Curriculum Authority) est depuis 1997 l’organisme public non-ministériel qui a en charge tout ce qui concerne les programmes, les examens et les évaluations, et donc l’accréditation des organismes externes qui font passer ces examens (payants) à 16 et 18 ans, et délivre les qualifications aux étudiants dans l’enseignement secondaire général, dans l’enseignement post-secondaire (further education) et/ou dans l’enseignement professionnel (vocational education)
Les qualifications actuellement existantes sont les suivantes (les niveaux vont de 1 à 8 actuellement – ci-dessous seulement les niveaux qui correspondent habituellement à la tranche des 14-19 ans) :
Level 3 – advanced level, e.g. GCE (General Certificate of Education Advanced-level) A-levels in general and applied subjects (ce qui correspond à peu près aux Baccalauréats généraux et technologiques français) and NVQ (National Vocational Qualification ) level 3
Level 2 – intermediate level, e.g. GCSE (General Certificate of Secondary Education – Brevet en France) in general and applied subjects, grades A*–C and NVQ level 2
Level 1 – foundation level, e.g. GCSE grades D–G and NVQ level 1
Entry level, e.g. National Curriculum levels 1, 2 and 3.
A noter : les NVQ (National Vocational Qualifications) niveau 1 et GNVQ (Foundation General National Vocational Qualifications) ne sont pas considérés comme des qualifications CITE 3 .
Il n’existe pas de critères officiels pour être admis en classe terminale d’une école secondaire (en Angleterre et au Pays de Galles) mais les écoles ont généralement leurs propres critères. Très souvent, il faut avoir obtenu un minimum de 5 GCSEs A*-C pour être autorisé à suivre dans les même matières les cours de GCE A-level (préparation à l’équivalent du Baccalauréat français).
Autre changement important : de nouveaux diplômes (diplomas) pour les 14-19 ans, sanctionnant une combinaison d’apprentissages théoriques (traditional (general) learning) et pratiques (work-based (vocational) learning), seront mis en place à partir de la rentrée prochaine de septembre 2008, à côté des qualifications déjà existantes, couvrant tous les secteurs de l’économie en 14 domaines avec 3 niveaux . Il s’agit de sortir des schémas traditionnels academic pour offrir à tous les jeunes des perspectives plus attrayantes, à la fois en termes de contenus et de possibilités de qualifications. A partir de 2013, tous les jeunes devront pouvoir prétendre, localement, aux 17 diplômes qui vont être mis en place.
La mise en place de ces diplomas suscitent des craintes , liées notamment au fait que l’évaluation s’appuiera essentiellement sur le travail réalisé dans l’année (coursework), et que cela pose des problèmes d’harmonisation entre les écoles, également à l’obligation de 10 jours de stage en entreprise (work experience), pas nécessairement en lien étroit avec les matières professionnelles étudiées.
Selon Christine Blower, la secrétaire générale du syndicat national des enseignants britannique (National Teachers Union, NUT ), les enseignants soutiennent les diplomas mais s’inquiètent des possibilités concrètes de leur mise en place ; ils ont besoin de temps et de ressources – ce qui est le cas lors de l’introduction de tout changement .
En outre, une expérimentation a été menée en 2006-08 pour un nouveau système, de crédits (Qualifications and Credit Framework), et une décision devrait être prise cet été (2008) à ce sujet. Ceci est probablement lié à l’adoption toute récente (23 avril 2008) par le Parlement et le Conseil (co-signature) de l’UE d’un Cadre Européen des Certifications (CEC) qui va permettre une reconnaissance des diplômes et certifications dans tous les pays de l’Union Européenne par un système d’équivalences. Ce Cadre s’étend à l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et l’éducation pour adultes et s’inscrit donc dans le double objectif de faciliter la mobilité d’une part (travailler à l’étranger) et de l’éducation et la formation tout au long de la vie d’autre part. [Note en bas de l’article]
• La modification des programmes et des évaluations :
Rendre les perspectives plus attrayantes pour 14-16 ans passe également par un nouveau programme pour l’enseignement secondaire, pour les Key stages 3 and 4 (11-14 ans et 14-16 ans) qui va être mis en place sur 3 ans en commençant par la Year 7 Key Stage 3 (11-12 ans, l’équivalent de la 6ème en France) dès la rentrée prochaine de septembre 2008 et en 3ème (Key stage 4) à la rentrée de septembre 2009. Il est conçu pour offrir plus de souplesse aux professeurs en étant moins prescriptif, avec plus de latitude pour s’adapter aux besoins individuels des élèves. Il mettra davantage l’accent sur lire, écrire, compter, ainsi que sur le développement des compétences individuelles d’apprentissage et de raisonnement .
Les jeunes Britanniques pourront désormais choisir une partie des matières dès l’âge de 14 ans, en fonction de leurs centres d’intérêt et de leurs aspirations. L’idée, c’est de les encourager ainsi à poursuivre au-delà de 16 ans. Tous les jeunes de 14-16 ans (Key Stage 4) devront désormais apprendre des choses liées au monde du travail (cela semble s’apparenter à la « découverte professionnelle » mise en place ces dernières années en France). Ainsi, le nombre de matières obligatoires va être réduit et constituer un tronc commun (core) avec langue (de scolarisation, au RU, l’anglais), technologies d’information et de communication, maths, sciences, citoyenneté, éducation physique, éducation religieuse, incluant également « éducation aux choix » (careers education) et éducation sexuelle.
Le rythme d’apprentissage des élèves sera également mieux pris en compte. Cela devrait leur permettre de développer des compétences essentielles dans la vie de tous les jours et au travail, telles que l’analyse, le raisonnement, la résolution de problèmes, le but étant qu’ils gagnent en assurance lorsqu’il s’agit de fournir des explications, d’argumenter .
Il s’agit donc bien d’augmenter et d’élargir l’offre de formations professionnelles , et cela, les écoles ne pouvant le faire seules, feront donc appel aux entreprises et au secteur économique local plus largement – l’engagement de ces dernières sera recherché, les liens seront renforcés. L’introduction de souplesse est aussi recherchée dans l’emploi du temps des 14-16 ans, afin qu’ils puissent étudier une partie de leur temps dans une établissement local d’éducation post-secondaire (further education) et avoir la possibilité de découvrir le monde du travail sur site (work experience) – une formation en et par alternance, en quelque sorte.
Il est intéressant de regarder ce qui, désormais, selon le cycle (Key stage), est obligatoire et ce qui ne l’est pas , ou plus (par exemple, depuis septembre 2004 une langue étrangère n’est plus obligatoire au passage en Year 10 (équivalent 3ème) et donc sur tout le cycle (Key stage 3, 14-16 ans, soit équivalents de 3ème & 2nde). Parallèlement, on note un développement des langues étrangères en primaire (2002), sur Key stage 2 (7 à 11 ans, équivalents du CE1 au CM2) d’ici 2010 et des mesures pour encourager les 14-16 ans à suivre volontairement des cours de langues étrangère menant à une qualification reconnue . L’étude d’une langue étrangère devrait être intégré au prochain nouveau programme de primaire et les exigences liées au GCSE (équivalent Brevet) devenir plus attrayantes pour les jeunes, plus proches de leurs préoccupations.
Des modifications devraient également intervenir au niveau des évaluations de cycle (Key stage) qui permettraient aux élèves de passer ces évaluations quand ils sont prêts et non plus uniquement en fin de cycle. Une expérimentation est en cours depuis septembre 2007.
Dans le cadre de ces réformes, il est également prévu le transfert, aux autorités locales de la responsabilité de l’offre éducative pour les 14-19 ans, dont l’abondement – ce qui n’était pas le cas auparavant.
• Further Education (c’est-à-dire après la fin de la scolarité obligatoire, 16 ans, habituellement traduit pas « enseignement post-scolaire ») :
La formation (scolarisation) à plein temps des 16-19 ans existe dans la plupart des écoles secondaires (mais pas toutes), et dans des Further Education Institutions – on trouve dans les deux du général (general academic) et du professionnel (vocational). Une Loi de 2000 en a élargi le champ d’action au-delà de l’âge de fin de scolarité obligatoire et cible désormais toutes les personnes qui s’engagent dans une formation, à temps partiel ou complet, que ce soit dans des écoles secondaires ou des Further Education Institutions, mais aussi des centres de formation d’adultes, la formation sur le lieu de travail, ou dans des organisations privées ou associatives. Celle de 2007 ajoute la nécessité de prendre en compte les besoins et les points de vue des employeurs (y compris la reconnaissance de leurs propres programmes de formation) et des apprenants, et fait obligation aux chefs d’établissement d’être qualifié pour cet emploi .
Cette Further Education est gratuite pour les moins de 19 ans, y compris pour les étudiants européens qui résident au RU depuis 3 ans. Pour les autres cas, il existe différentes aides (des employeurs ou de l’état). Les cours suivis dans le cadre de cet enseignement post-scolaire permettent l’obtention des qualifications habituelles (académiques, professionnelles générales ou liées à des métiers particuliers).
En Angleterre (uniquement là), se développe également un réseau de National Skills Academies (NSA) – il devrait y en avoir au moins 12 en fonctionnement en 2008. Ce sont des centres de formations à l’initiative des employeurs qui forment les jeunes selon les besoins de certains secteurs de l’économie (construction, fashion retail, financial services, manufacturing, food and drink manufacturing, process industries and nuclear sectors – hospitality and creative and cultural sectors en préparation).
Enfin, pour les personnes de plus de 16 ans qui travaillent (ceci inclue les adultes, 19+), mais qui sont sans qualification ou à faible niveau de qualification, et qui ne peuvent pas suivre une scolarité traditionnelle, LearnDirect a été mis en place. Il s’agit d’un réseau de points d’accès aussi divers que des bibliothèques, des clubs de sport, des centres commerciaux, des églises et des gares, qui s’appuie largement sur internet et le téléphone.
Une modification, un élargissement, de l’offre scolaire :
La Loi de 2002 avait déjà introduit : la possibilité pour les écoles de se regrouper en school companies pour gérer en commun leurs biens et leur offre de services, et faire ainsi des économies d’échelle (quitte à vendre leurs services à d’autres écoles d’ailleurs), un mode de gouvernance plus flexible, des changements dans la manière d’employer le personnel (administratif et d’enseignement), la possibilité également de s’ouvrir à d’autres publics en dehors des strictes heures d’école en offrant une variété d’activités et de services (protection infantile, services médicaux et sociaux, apprentissage tout au long de la vie, soutien scolaire , activités sportives et artistiques, accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication), pour lesquelles ces extended schools reçoivent des fonds supplémentaires du gouvernement.
Celle de 2005 promeut davantage d’autonomie et de diversité dans le système éducatif : par exemple, des budgets sur 3 ans, l’introduction d’un School Profile, sorte de projet d’établissement où l’école met en avant ses indicateurs de performance, un résumé du dernier rapport d’inspection de l’école , ses particularités, ses priorités pour l’avenir – au passage, le champ de compétences de la formation professionnelle s’est élargi au-delà des seuls enseignants pour englober tous les personnels (administratifs et de service).
• Un accroissement de la variété de l’offre scolaire à travers des partenariats public-privé : La possibilité pour les écoles secondaires de se spécialiser dans une partie du programme national tout en poursuivant l’intégralité de celui-ci a été ouverte en 1994 (Technology Colleges) et on trouve aujourd’hui des Specialist Schools dans 10 domaines : les arts, les affaires et l’entreprise, les sciences de l’ingénieur, les humanités, les langues, les maths et l’informatique, la musique, les sciences, le sport, et la technologie. Il est possible de combiner deux spécialisations, également d’ajouter une option rurale. Ces Specialist Schools incluent même aujourd’hui les besoins éducatifs particuliers (special educational needs). Ces écoles qui se spécialisent, si elles reçoivent des fonds supplémentaires pour cela du gouvernement, doivent également être sponsorisées de manière privée. En septembre 2007, on comptait 2 807 écoles spécialisées, soit 86 % de toutes les écoles secondaires – il y en a dans tous les coins d’Angleterre, au moins une par autorité locale. Le gouvernement attend de ces écoles qu’elles contribuent à élever le niveau et s’attend à ce que 95 % des écoles secondaires se soient spécialisées en 2008.
Le programme des city academies qui, lui, concerne les écoles secondaires en zones urbaines, a été lancé en 2000. Il s’agit d’écoles qui accueillent tous les élèves sans distinction de capacités, qui sont sponsorisés par des entreprises, des religions, des associations, en partenariat avec le gouvernement central et les partenaires éducatifs locaux. Elles doivent s’installer dans des zones défavorisées, soit en remplacement d’une école en difficulté soit parce qu’il manque de places pour scolariser les élèves de cette zone, et ne doivent pas être payantes. Depuis 2002, ces écoles s’étendent du primaire à la classe terminale (sixth form). En septembre 2007, on en comptait 83.
Par ailleurs, depuis un livre blanc publié en octobre 2005 (Higher Standards, Better Schools for All), le gouvernement britannique s’efforce de diversifier son offre scolaire en permettant la création de trust schools. Il s’agit de foundation schools qui tout en étant abondées par les autorités locales sont également financées par des organismes caritatifs extérieurs fondés par des universités, de grandes entreprises, des entreprises locales, des associations de parents, ou d’autres organismes du secteur associatif – un partenariat public-privé en quelque sorte, pour utiliser le vocabulaire français. Ces écoles reçoivent leur dotation du gouvernement britannique comme les autres, mais le trust est propriétaire du terrain et des bâtiments, et l’instance qui dirige l’école s’occupe du recrutement du personnel ainsi que des conditions d’admission. Ces écoles ont l’obligation de suivre le programme national (National Curriculum).
Depuis 2007 toutes les écoles peuvent faire une proposition pour devenir une trust school, et d’ailleurs un Schools Commissioner a été désigné en soutien au développement de ces trust schools et pour aider les parents dans leur choix localement.
• Une modification des rôles : parents, autorités locales, système d’inspection :
Un autre pan de ces réformes concerne le rôle des parents, leur information, leur implication dans l’école, avec par exemple la possibilité pour eux de se constituer en conseils de parents pour avoir leur mot à dire dans la vie de l’école, et de nouvelles obligations pour les local authorities qui doivent mieux informer les parents, qu’il s’agisse des possibilités de garde d’enfants ou de suivi des résultats de leurs enfants – l’idée étant de promouvoir le choix, la diversité, et l’égalité d’accès.
Toutes ces réformes ont également induit des changements au niveau du système d’inspection qui a été unifié en avril 2007 et a vu son champ d’intervention élargi, jusqu’à traiter désormais des plaintes de parents contre des écoles.
• Une modification au plus haut niveau de l’état :
Enfin, le 28 juin 2007, le nouveau gouvernement de Gordon BROWN a créé 2 departments pour remplacer l’ancien DfES (Department for Education and Skills) :
le DCSF (ex-DfEE, Department for Education and Employment ) : Department for Children, Schools & Families, qui a en charge tout ce qui concerne les enfants et les jeunes, la famille
le DIUS : Department for Innovation, Universities & Skills, lequel a Further Education (16+) dans ses attributions car il doit développer l’éducation et la formation des plus de 16 ans, réduire les manques de qualifications, et faire en sorte qu’il y ait plus de gens en maths, sciences et techniques, sciences de l’ingénieur.
Jeanny PRAT
Professeur d’anglais en collège et formatrice à l’IUFM de l’Académie de Lyon (Université Claude Bernard LYON 1) sur le Site de Bourg-en-Bresse, Ain
(on trouvera sur la version en ligne un appareil de notes qui n’est pas reproduit ici)
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[Note] http://ec.europa.eu/news/culture/080423_1_fr.htm et http://ec.europa.eu/luxembourg/news/frontpage_news/174_fr.htm sur le site de la Commission Européenne (23 avril 2008) : « Les pays de l’UE sont maintenant encouragés à établir des correspondances entre leurs systèmes de qualifications nationaux et le CEC d’ici 2010. Et en 2012, toute nouvelle qualification délivrée par des établissements d’enseignement supérieur dans l’UE devra indiquer à quel niveau du cadre européen de certifications elle correspond. » (ces travaux avaient débuté en 2004)
Egalement http://www.etuc.org/a/2997 sur le site de la Confédération européenne des syndicats (CES) (31 oct 2006)
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Annexe : Les enseignants en France et en Angleterre :
En 2002/03, au RU, le temps de présence (temps d’enseignement compris) à l’école était de 32,44h/semaine, et de 190 jours sur l’année (38 semaines).
Ceci n’est pas comparable avec la situation en France puisqu’en France, il s’agit de temps d’enseignement seulement (18h/semaine ou 15h/semaine, et 180 jours sur l’année)
Sources :
Chiffres clés de l’éducation en Europe 2005 – Eurydice – Commission Européenne, 2005 http://www.eurydice.org/portal/page/portal/Eurydice/[…]
The Education System in England, Wales and Northern Ireland 2007/08 – Eurybase – Commission Européenne, 2007/08
http://www.eurydice.org/portal/page/portal/Eurydice/EuryContents[…]
Pour aller plus loin quelques sites institutionnels britanniques :
http://www.teachernet.gov.uk/teachingandlearning/14to19/
le site du Times Educational Supplement (TES) :
le site du National Union of Teachers (NUT – syndicat national des enseignants) :