Par François Jarraud
Le fichier des absences est critiqué à la fois sur le plan technique et éthique. Punir les parents est-il une solution fiable ?
« Le SNPDEN appelle les responsables d’établissements scolaires à ne pas utiliser SCONET absences ni un futur logiciel interface pour éviter la remontée des informations standardisées ». Le Snpden, principal syndicat des chefs d’établissement, est aux premières loges dans la lutte contre l’absentéisme. Il réagit au projet d’une nouvelle circulaire sur la lutte contre l’absentéisme et à l’installation d’un logiciel chargé de faire remonter les chiffres sur l’absentéisme. Pour lui, le logiciel n’offre pas une vision réaliste de l’absentéisme. « La notion même d’absence injustifiée peut être différente d’un établissement à l’autre » estime le Snpden qui craint aussi « une mise en concurrence absurde des établissements si un organe de presse demande au ministère ou aux rectorats et inspections académiques par l’intermédiaire de la CADA (commission d’accès aux documents administratifs) la transmission des bases de données ».
La circulaire projetée prévoit la transmission au maire des absences injustifiées dès la 4ème absence. Le maire peut alors demander « un contrat de responsabilité parentale ». Le Snpden demande un dispositif qui « respecte l’autonomie des établissements ».
La Fcpe s’oppose également au transfert de fichiers sur l’absentéisme. Mais elle craint particulièrement ce contrat de responsabilité parentale. « La FCPE dénonce qu’à nouveau les familles soient sanctionnées par la suspension des allocations familiales, en cas d’absentéisme de leur enfant ». Pour l’association de parents « la première responsable de l’absentéisme scolaire est l’institution elle-même quand elle ne remplace pas les enseignants ; elle oriente les élèves sans tenir compte de leurs choix ; elle ne met pas en place des mesures pour éviter le décrochage…; elle permet la mise en place d’emplois du temps incohérents ».
Ce qui est sûr c’est que les politiques qui font payer aux familles l’absentéisme des enfants n’ont pas fait leurs preuves. Utilisées en Angleterre depuis plusieurs années, avec des peines qui peuvent aller jusqu’à la prison ferme, elles n »ont pas empêché l’absentéisme de battre un nouveau record en 2007.
Communiqué Fcpe
http://www.fcpe.asso.fr/ewb_pages/a/actualite-fcpe-2121.php
Sur le Café, Absentéisme en Angleterre
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2006/09/index220906_[…]