Par François Jarraud
Travaux et études résumées pour vous par le Café.
Comment sortir l’Ecole de l’inefficacité ? demande B. Suchaut
« L’ensemble de ces remarques conduit à s’interroger sur le fonctionnement actuel de l’école primaire française et ses modalités de gestion pédagogique, d’évaluation et de pilotage ». Bruno Suchaut (Iredu) a calculé l’évolution de l’efficacité du système éducatif français depuis les années 1970, en s’appuyant sur les résultats de l’enquête internationale Pirls.
« L’examen de la qualité des apprentissages des élèves français dans une perspective comparative ne permet pas de conclure à une amélioration du niveau global des élèves de l’école primaire française. La position de notre pays dans le contexte international s’est même plutôt dégradée au cours de ces quinze dernières années dans le domaine de la langue écrite. Quand on met en relation ce niveau d’acquisition avec les ressources allouées, on observe là encore une situation peu favorable de la France dans le contexte international. Cela se traduit par une faible efficience, à la fois qualitative et quantitative ».
Pour B. Suchaut, ces résultas montrent que l’Ecole n’arrive pas à » transformer efficacement les ressources en résultats ». Le système éducatif » parvient difficilement à mettre en place les réformes portant sur les activités d’enseignement et les pratiques pédagogiques au sein des écoles. Or, ce sont bien ces pratiques qui influencent directement les apprentissages des élèves ». La solution n’est donc pas dans le retour en arrière mais dans une meilleure gestion.
Etude
http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00204597/fr/
Le dossier Pisa Pirls du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007/P[…]
Pratiques d’enseignement de la lecture et performances des élèves
« Les moyens d’enseignement utilisés pour la lecture ne sont pas forcément les manuels « officiels ». En 1P-2P, à côté des Quatre saisons pour lire, on utilise d’autres brochures comme Ratus, Gafi, Mika voire La Planète des Alphas. Au cycle moyen, divers moyens coexistent : les séquences COROME, les séquences du secteur du français ou encore les recueils de texte « officiels » tels que Mille et un mots, A fleur de mots, etc. Au secondaire, on utilise plutôt différents moyens : séquences personnelles ou de collègues, ouvrages français ou francophones ». L’étude réaliséepar A. Soussi, F.Petrucci, F. Ducrey et C. Nidegger, sur les pratiques d’enseignement de la lecture dans le canton de Genève, analyse les pratiques déclarées par les enseignants pour mettre en évidence les continuités et les différences tout au long de l’enseignement obligatoire..
« Parmi les activités de lecture déclarées comme les plus fréquentes, certaines sont propres aux premiers degrés comme le travail sur les sons ou l’association des mots et des images, ou encore l’anticipation du contenu par le titre, les illustrations, la quatrième de couverture… D’autres encore se poursuivent tout au long des degrés et vont en augmentant, comme résumer ou répondre à des questions dont les réponses ne sont pas explicites ».
Mais l’étude montre aussi que les pratiques varient selon la formation suivie par les enseignants.
Etude (enpdf)
http://www.geneve.ch/sred/publications/docsred/2008/PratiqLecture.pdf
Remédiation et pratiques différenciées au primaire
» Cette lente transformation du système scolaire et l’évolution de la société placent les enseignants devant un problème majeur : enseigner un même programme dans des classes devenues très hétérogènes (au niveau scolaire, social et culturel) en respectant les idéaux « d’égalité des chances », de « lutte contre la relégation scolaire », « d’équité » et « d’égalité des résultats ». Face à cette volonté plus pressante et surtout face à une nécessité croissante, que font les enseignants ? Comment ont-ils intégré ces demandes dans leurs pratiques de classe ? Comment gèrent-ils au quotidien la nature des difficultés rencontrées (différences d’acquis, de comportement, de rythme de travail, d’intérêts, de profil pédagogique, etc.) ? Et surtout quelles solutions adaptées (nécessité d’optimiser leurs chances de réussite) ont-ils mises en place ? » S. Descampe, F. Robin, P. Tremblay et B. Rey,université libre de Bruxelles, ont suivi des enseignants qui tentent d’installer une pédagogie différenciée à l’école primaire.
« Tentent » car ce n’est pas facile. Le rapport insiste sur les risques : différencier c’est aussi « prendre le risque d’augmenter les écarts entre les élèves ».
L’étude
http://www.enseignement.be/@librairie/documents/ressources/116/index.asp
Quelle réforme pour l’Ecole ?
« Le collège unique à la française ne prévoit aucun moyen d’aider efficacement les élèves en difficulté, l’enseignement individualisé étant quasiment absent. De même, notre système de carte scolaire à dérogations est associé à des inégalités entre élèves qui sont très importantes, des phénomènes de ghettoïsation dont nous savons qu’ils sont un handicap pour les élèves les plus en difficulté ». Triste bilan dégagé par Nathalie Mons dans un article de Fenêtres sur cours. « Pour autant, adopter un libre choix total et sauvage conduirait à renforcer plus encore les inégalités scolaires » annonce-t-elle.
« Il nous faut donc un système médian qui est développé par certains pays et que j’ai appelé le libre choix régulé. Les familles ont le droit d’exprimer des vœux en ce qui concerne le choix de l’établissement mais les décisions finales sont prises par les autorités locales en fonction de considération d’intérêt général. Au-delà des choix politiques, ce sont également les valeurs de notre système scolaire qui sont en cause. Certains pays scandinaves et anglo-saxons sont fondés sur le concept d’éducabilité, tous les acteurs du système –depuis les enseignants, l’encadrement intermédiaire et les ministres — pensent que tous les élèves peuvent réussir au moins dans l’enseignement obligatoire. Ce n’est pas le cas chez nous, il y a une tolérance face à l’échec scolaire, on accepte un pourcentage de pertes ».
FSC 308
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/fsc308.pdf
Sur le Café, la France fait-elle un bon choix ?
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007/r2007_Ed[…]
Le bilinguisme familial ne nuit pas forcément aux apprentissages
« Cette recherche en contexte martiniquais confirme donc l’impact du bilinguisme sur les acquisitions scolaires. Il s’avère qu’un bon niveau de maîtrise, équilibré dans les deux langues, permet non seulement de développer la conscience phonologique, mais également la compréhension en lecture. A l’encontre de la représentation sociale assez répandue qui voudrait que le bilinguisme local constitue un obstacle à la réussite scolaire, les résultats de cette recherche sont plutôt favorables à l’encouragement d’un bilinguisme familial français/créole équilibré ». Sophie Genelot, Isabelle Négro et Dominique Peslages ont étudié les niveaux de compétences en lecture d’élèves martiniquais bilingues créole – français. Leur étude montre un impact positif du bilinguisme.
L’étude
http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00205048/fr/
Apprendre à tout âge avec XYZep
C’est un numéro tout à fait original que nous propose XYZep puisqu’il s’intéresse aux apprentissages avant et après l’âge scolaire. Déplaçant ainsi l’éclairage, XYZep met en évidence des mécanismes et des réalités sociologiques qui jouent sur les apprentissages.
Ainsi Annick Weil-Barais fait le point sur les recherches en cours sur les premiers apprentissages, ceux d’âge pré-scolaire. » Il me semble que les enseignants devraient être systématiquement bien plus attentifs aux compétences cognitives des enfants et vérifier leur acquisition », écrit-elle. C’est une question de professionnalité. Or, beaucoup d’enseignants travaillent avec les enfants comme si nombre de compétences étaient présentes, implicitement acquises, ils ne proposent aucune compensation. À propos, par exemple, de la conscience phonologique, une petite enquête a montré que la plupart des professionnels estiment que cette dimension n’est pas importante, pour eux, le plus important est lié aux émotions et aux affects : la motivation, le plaisir, l’intérêt… Il y a un grand décalage entre ces représentations et les résultats des travaux scientifiques. Il est bien sûr important que l’enfant soit heureux et motivé mais on observe que c’est justement quand l’adulte a un comportement adapté, ajusté aux besoins cognitifs de l’enfant que celui-ci semble le plus heureux » .
Véronique Leclerc, Hugues Lenoir s’intéressent eux aux apprentissages des adultes,par exemple via la VAE.
XYZep n°29 décembre 2007
http://centre-alain-savary.inrp.fr/CAS/publications/xyzep/
Efficacité pédagogique
Comment définir l’efficacité des enseignants ? Bruno Suchaut (Iredu) fait un tour d’horizon des dispositifs pédagogiques ou institutionnels (Zep, Rased, redoublements, dédoublements etc.) imaginés ces dernières années. Pour en tirer un bilan négatif : » Un premier élément commun est que globalement, la relation entre les moyens mobilisés et les résultats obtenus est loin d’être optimale. Les dispositifs échappent bien souvent au critère d’efficience et les efforts financiers et humains ne portent pas toujours leurs fruits en termes de niveau d’acquisition des élèves. Un second élément met en évidence des dysfonctionnements au niveau du pilotage à différents échelons. Les différences de fonctionnement d’un lieu à un autre et les écarts en référence aux objectifs initiaux sont fréquents, si bien qu’il est difficile de mesurer l’efficacité d’un dispositif en temps que tel, sans appréhender les spécificités locales. Un troisième point de consensus, complémentaire au précédent, a trait à l’équité. On observe en effet des différences sensibles de l’efficacité des dispositifs selon les caractéristiques scolaires et sociales des élèves ». Finalement que recommander ? « la planification de l’enseignement » ce qui laisse encore bien des pistes ouvertes.
L’étude
http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/22/13/74/PDF/08002.pdf
Sur le Café est-ce important d’avoir un bon prof ?
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007/r2007_AQu[…]
Surle Café, la science peut-elle proposer un enseignement efficace ?
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/larecherche/Pages/8[…]
Carte scolaire et aménagement des territoires
» Au moment où la France entre dans un processus de suppression de la carte scolaire, où les parents pourront choisir l’école de leurs enfants sur le « marché de l’éducation », nous avons tenté de répondre à un certain nombre d’interrogations. Qu’elle est l’attitude des familles vis-à-vis de la carte scolaire ? L’école amplifie-t-elle ou bien réduit-elle la ségrégation urbaine ? Quels sont les liens entre l’offre de formation et le territoire ? Comment s’articulent politiques urbaines et politiques éducatives ? La planification scolaire a-t-elle une place dans la planification territoriale ? » Les Dossiers d’actualité du Service de veille scientifique et technologique de l’INRP sont justement renommés. Le numéro de janvier,dédié à »la carte scolaire et l’aménagement des territoires » n’échappera pas à la règle puisqu’il présente une originalité : avoir été rédigé avec les urbanistes du Certu, un service du ministère de l’écologie. Cela nous vaut des éclairages originaux , comme ces chapitres sur politiques urbaines et politiques scolaires et aussi quelques curieux dérapages comme cette argumentation prise chez Sos Education mise au même niveau que les travaux des chercheurs…
Pour l’Inrp, » il apparaît qu’une simple modification de la sectorisation ne peut, à elle seule, être la solution aux inégalités scolaires. Hugues Lagrange et Marco Oberti (2006) insistent sur l’articulation de la redéfinition de la carte scolaire avec les politiques urbaines, qui agissent sur la population et sur la complémentarité avec une politique de mixité dans l’habitat. Dans le domaine du logement, Marie-Christine Jaillet ou Jacques Donzelot soulignent inversement la nécessité de ne pas se limiter à la vaine recherche d’une seule mixité résidentielle mais d’interroger plutôt les possibilités de lieux d’échanges et de mobilité dans l’espace urbain ».
Etude
http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/32_janvier2008.htm
La mémoire stimulée électriquement
Le Monde rend compte de l’expérience du professeur de neurochirurgie canadien Andres M. Lozano. En stimulant électroniquement une zone particulière du cerveau, il aurait fait resurgir des souvenirs très précis enfouis dans la mémoire du patient. On pourrait donc développer et stimuler sa mémoire.
Article du Monde
http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008[…]
L’entrée en maternelle
« De jeunes Européens âgés de 4 ans sont en classe, derrière leur bureau avec des livres et du travail à la maison… D’autres sont sur une balançoire et apprennent en jouant … Les enfants pauvres ou immigrés ou qui ont besoin d’une aide spécialisée peuvent être exclus de ces deux univers ». L’ouvrage du Cidree (Consortium of Institutions for Development and Research in Education in Europe) présente les modes d’éducation de 4 à 8 ans en Europe et force est de constater qu’ils sont variés !
Par suite, chaque système éducatif affronte à sa façon la question de l’entrée à l’école, celle de la préparation de l’enfant à l’école et de l’adaptation de l’école à l’enfant. L’ouvrage analyse la situation dans 10 pays européens : Angleterre, Ecosse, Irlande, Pays-Bas, Flandres belges, Hongrie, Autriche,Suisse,Italie et Espagne.
CIDREE, The Education of 4-8 Years Olds. Re-designing School Entrance Phase, Cidree, 2007, 144 p.
Présentation
http://www.cidree.org/nieuwsflits/134/
Grandir en 2000
La recherche belge « Grandir en 2000 » permet de suivre de jeunes élèves belges sur 20 ans. Elle élabore un profil type d’élèves en fonction de leur implication dans leurs études. En l’occurrence 4 grands profils se dégagent : les très positifs, les nuancés , les fatigués du secondaire et enfin des « mal ajustés ».
L’étude
http://www.enseignement.be/@librairie/documents/ressources/095/index.asp
Les acquis des élèves d’Aix-Marseille
Que savent les élèves de l’académie d’Aix-Marseille ? Il faut saluer l’effort de transparence. L’académie ne cache pas ses points faibles et diffuse les résultats des évaluations nationales et locales. Ainsi, à l’entrée en 6ème, « les résultats se situent en dessous de la moyenne de l’échantillon national ». On souligne les points faibles en français,particulièrement en écriture. Les résultats du B2i sont particulièrement inquiétants, alors que les Bouches-du-Rhône ont beaucoup investi en ce domaine avec un portable par collégien. La moitié des écoliers obtiennent le B2i et seulement 52% des élèves de troisième.
Les résultats
http://www.ac-aix-marseille.fr/public/jsp/site/Portal.jsp?artic[…]