Par Monique Royer
L’association Kokopelli, favorise depuis quinze ans la diffusion de semences anciennes, contribuant ainsi à la préservation d’espèces végétales, autrefois familières de nos potagers mais aujourd’hui en voie de disparition. Or, les semences diffusées doivent être obligatoirement inscrites au catalogue officiel des variétés et des semences, procédure parfois lourde et coûteuse pour des voies de diffusion hors des circuits de commercialisation habituels.
Le Gnis (Groupement National Interprofessionnel des Semences et des plants) était opposé à Kokopelli faisant valoir le rôle formalisateur du catalogue et la garantie apportée aux acheteurs sur la qualité des récoltes obtenues à partir des semences référencées. Alors, assistons nous à un affrontement entre pari sur l’aléas créatif de la biodiversité contre procédure d’homogénéisation pour la protection du consommateur ou à un combat entre circuits industriels contre des modes de diffusion hors des sentiers commerciaux. Sans doute les deux et si le procès a donné raison au Gnis, les débats sur les Ogm et lors du Grenelle de l’Environnement ont donné l’occasion de saluer l’action de Kokopelli. A commencer par la secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui reconnaît que cette association contribue à la biodiversité et que les semences qu’elle diffuse n’ont pas vocation à être cultivée de façon commerciale. Une évolution de la loi est donc à prévoir, à condition qu’elle reste dans le cadre réglementaire européen. Pour Guy Kastler, président des « semences paysannes » la solution est sans doute à trouver dans la complémentarité de deux systèmes : celui du catalogue des semences et un cadre réglementé mais plus souple pour l’échange de proximité. En attendant, l’association Kokopelli est condamnée à 35 000 euros d’amendes.