Par François Jarraud
Alors que les pays de l’ONU se sont engagés à assurer « l’éducation pour tous » (EPT) en 2015, où en est-on ? L’Unesco, qui publie son rapport mondial de suivi d’EPT, hésite entre la satisfaction et l’inquiétude devant le chemin qui reste à parcourir. L’EPT c’est cet engagement collectif d’atteindre la scolarisation primaire universelle, la parité entre les sexes, l’alphabétisation des adultes et une éducation de qualité.
Commençons par les bonnes nouvelles. « Alors que nous arrivons à mi-parcours de cette grande initiative, notre évaluation penche plutôt du coté positif » déclare le directeur général de l’Unesco, Koïchiro Matsuura. Ainsi le taux de scolarisation au primaire a remarquablement progressé depuis 1999, de 36% en Afrique subsaharienne et de 22% en Asie du Sud. Le nombre d’enfants scolarisés est passé de 647 à 688 millions, celui des non scolarisés de 96 à 72 millions. Les budgets éducatifs ont suivi. 17 pays supplémentaires ont réussi la parité, comme par exemple le Sénégal, la Mauritanie,le Ghana, poussant la parité à hauteur de 63% des pays.
Pour autant, le chemin vers l’EPT reste long. Sur 129 pays, 25 sont trop loin pour réaliser l’EPT en 2015. IL s’agit surtout de pays africains, mais c’est aussi le cas de l’Inde, du Bangladesh, du Maroc, du Pakistan. 53 pays sont dans une situation intermédiaire : la qualité de l’éducation ou les efforts d’alphabétisation sont insuffisants.
C’est que, pour K. Matsuura, il s’agit d’atteindre les populations les plus vulnérables et les plus défavorisées ». En clair, le plan EPT a du mal à toucher les populations rurales et les filles. La parité a énormément progressé enAsie du sud et substantiellement en Afrique subsaharienne,malgré les handicaps que représentent des environnements scolaire spas toujours sûrs et favorables et des matériaux d’apprentissage souvent sexistes. Mais elle a très peu progressé dans le monde arabe et reculé en Amérique latine ! Le Soleil ,un quotidien sénégalais, souligne les difficultés de l’EPT en zone rurale. » L’insuffisance d’enseignants en nombre et qualifiés, la pauvreté et les maladies comme le Sida et le paludisme constituent de grands obstacles aux efforts divers, parfois innovants, associant les ministères de l’éducation, de l’alphabétisation, de l’agriculture, etc. « L’une des difficultés est le maintien des enseignants expérimentés en zone rurale ».
Le rapport EPT 2008
http://portal.unesco.org/education/fr/ev.php-URL_ID=495[…]
Article du Soleil
http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=31195
Sénégal : Des manuels en 9 langues
Le Sénégal s’engage davantage dans la voie de l’intégration des langues nationales à l’école en distribuant le 7 décembre des manuels écrits dans 9 langues, en wolof, en sereer, en joola, en mandinka, en manjacku, en mancagn, en soninké, en pulaar et balant.
Article APS
http://fr.allafrica.com/stories/200711290958.html
L’éducation multilingue en Afrique
» Je suis convaincu que si l’on souhaite parvenir à une éducation plus juste en Afrique, il faut développer une éducation multilingue fondée sur la langue maternelle, une éducation dans les langues africaines de l’apprenant, en partenariat avec les langues européennes et internationales qui servent aujourd’hui de langues officielles dans la très grande majorité des États africains ; une éducation qui jette des passerelles entre la scolarisation initiale du secteur formel et l’alphabétisation de ceux qui ont dépassé l’âge d’entrer dans la filière scolaire ». Dans le Courrier de l’Unesco, Adama Samassekou, président de l’académie africaine des langues, défend l’idée de l’alphabétisation en langue locale.
Une idée qui fait son chemin. Le Soleil annonce que le Jalunka devient la 19ème langue codifiée au Sénégal. Les manuels d’écriture et de grammaire sont prêts.
Article du Courrier
http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=41198[…]
Article du Soliel
http://fr.allafrica.com/stories/200712040474.html
Lesotho : La faim bloque la scolarisation
» Cette année, la sécheresse a privé les familles [de ces] enfants de leurs cultures. Ils viennent à l’école le ventre vide. Honnêtement, je ne sais pas où ni quand ils sont nourris. Ce sont ceux-là qui s’endorment en classe ; ils n’ont pas d’énergie ». Le réseau IRIN publie ce témoignage de Francis Adewale, un Nigérian de 39 ans.
Dépêche IRIN
http://fr.allafrica.com/stories/200711221046.html