LE FAIT DU JOUR
L’Inspection générale veut définir un temps spécifique pour l’éducation aux médias au collège
ÉDITORIAL
Les exocets pleuvent sur le vert savoir
LE SYSTEME
Pisa ne dit pas l’essentiel…l Quand le ministre cache les fermetures de classe…… l La commission Pochard rendra son « livre vert » plus tard
L’ÉLÈVE
L’école anglaise sera aussi parentale l A Toulouse, on veut garder Bijou l Le 93 met en place le « coupon informatique »
LA CLASSE
« Vie pédagogique » revisite la réforme québécoise l La vidéosurveillance : efficace ?
LA RECHERCHE
Garçons – filles : l’inégalité commence par les compétences émotionnelles
CITOYENNETE
La défenseure des enfants et la CIDE
LES DISCIPLINES
EDD : Création d’ungroupe de travail
Le fait du jour
L’Inspection générale veut définir un temps spécifique pour l’éducation aux médias au collège
« Jamais l’École n’avait été interpellée de manière aussi forte et aussi urgente que depuis le développement d’Internet, qui apparaît comme une des plus grandes mutations techniques de l’histoire humaine – au même titre que l’invention de l’imprimerie ou celle de l’électricité ». Pour les inspecteurs généraux Catherine Becchetti-Bizot et Alain Brunet, auteurs d’un rapport de l’Inspection générale, non encore publié mais que le Café s’est procuré, sur l’éducation aux médias, Internet vient affirmer l’urgence de redéfinir l’éducation aux médias. « Internet présente, en effet, cette particularité d’être un « méta-média » rassemblant et combinant sur un même support tous les médias traditionnels, leur apportant de la profondeur et de la complexité, les concurrençant sur leur propre terrain, les rendant accessibles pratiquement à toute heure et en tout lieu et transformant rapidement les comportements et les pratiques sociales….Une illusion de surpuissance et de liberté se dégage de ces pratiques, alors même que les risques de dépendance et de manipulation sont considérablement accrus. Mais c’est surtout l’influence de ces nouveaux outils sur les modes d’apprentissage (la manière dont se construisent les savoirs) et sur la circulation des connaissances et des idées qui interroge l’École : « De l’enfant éduqué au sein d’une communauté fermée dans une logique d’héritage culturel et de tradition orale, nous sommes passés à l’enfant surexposé à l’information fragmentée accessible à travers des moyens technologiques ». Jamais la possibilité de collecter, de traiter et de diffuser une telle quantité d’informations n’avait été mise à la disposition des élèves. Ce sont les canaux d’accès au savoir qui se sont déplacés. Cette situation engendre de nouveaux risques et implique de nouvelles responsabilités, vis-àvis desquelles l’École a très certainement un rôle important à jouer ».
Le rapport souligne l’action du Clemi auprès des élèves et des enseignants. Il propose de « réaffirmer au plus haut niveau les principes généraux, les enjeux et les objectifs d’une éducation aux médias dans le cadre de l’École : en clarifier la définition, en rappeler l’obligation et en circonscrire le champ ». Pour cela, l’inspection demande que l’éducation aux médias traverse les disciplines mais qu’un espace, un temps, un enseignant référent soient identifiés dans tout collège.
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Les exocets pleuvent sur le vert savoir
Les mauvaises nouvelles pleuvent sur l’enseignement agricole. Un jour on devine entre les lignes de la circulaire de préparation de la rentrée des suppressions de classe, de postes, des regroupements d’établissements. Un autre, on apprend, par la voie de l’autorité académique qu’une baisse des dotations horaires de 3% sera appliquée pendant cinq ans. Le rapport budgétaire sur l’éducation présenté au Sénat se réjouit de la qualité de l’enseignement agricole tout en prônant une rigueur budgétaire sur l’enseignement public. Et puis, cerise sur le gâteau, arrive l’annonce des Bac Pro en trois ans. L’enseignement agricole étant un enseignement professionnel, il est de plein fouet touché par ce missile : que vont devenir les Bep Agricoles ?
Les attaques sont ciblées mais leur provenance varie : ministère de l’agriculture, autorité académique régionale ou encore pouvoir législatif. La mobilisation est aussi éparse : on réagit, dans les conseils d’administration des établissements, dans les réunions paritaires, dans des lettres ouvertes, sur le net. A Rivesaltes, un site est mis en ligne pour protester contre la fermeture de classes dans deux établissements. Pour mettre en musique ces réactions une semaine de mobilisation est annoncée du 10 au 14 décembre avec comme point d’orgue un rassemblement le vendredi à Paris sous les balcons de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche.
Pourquoi ces attaques, répondent elles à une stratégie réfléchie ou sont elles le résultat d’une recherche effrénée d’économies ? On n’y comprend goutte. L’enseignement agricole traite des questions vives de notre société : le développement durable, l’alimentation, la gestion de l’eau ou à fortiori les modes raisonnées d’agriculture. Ses pratiques pédagogiques sont reconnues. Au Sénat, il a été déclaré : « L’enseignement agricole a été une nouvelle fois présenté comme une illustration particulièrement remarquable des résultats que pouvait atteindre le système scolaire lorsqu’il mobilisait tous ses acteurs autour d’un projet clair et fédérateur, fondé en particulier sur le souci de répondre aux besoins, aux attentes et aux problèmes singuliers connus par chaque élève. » Ce sont les rapporteurs du projet de loi de finances pour l’éducation en 2008 qui le disent. Alors pourquoi ces attaques?
Peut-être parce qu’il est petit et divisé, donc plus difficile à défendre. Petit, avec 175 000 élèves dans 847 établissements, il équivaut à une petite académie. Divisé, les élèves se répartissent pour à peu près 60% dans le privé et 40% dans le public. Les personnels des établissements publics dénoncent les restrictions accentuées pour leur secteur tandis que ceux du privé réclament plus de moyens. Déjà que sa taille ne le prédispose pas à une exposition médiatique importante, la division de ses troupes entre public et privé offre peu de chances à l’enseignement agricole d’attirer l’attention sur lui. Et pourtant, on ne peut s’empêcher de penser qu’il sert à nouveau de laboratoire, pas pédagogique cette fois, mais politique. Il serait temps que le monde de l’éducation nationale s’intéresse à ce qui se passe chez son petit frère de l’enseignement agricole, avant que les missiles n’aient détruit cette belle frégate et s’attaquent ensuite plus sérieusement au navire amiral.
Monique Royer
Dans le Café, les inquiétudes de l’enseignement agricole
Le rapport du Sénat pour le budget de l’éducation 2008
L’appel intersyndical à la mobilisation
Pisa ne dit pas l’essentiel…
« PISA n’est qu’un « thermomètre », contestable comme tout thermomètre. Il confirme cependant ce que nous avançons depuis un certain temps ! Mais l’essentiel n’est pas là… Qu’ont réellement appris les élèves en fin de scolarité obligatoire ? En termes de connaissances bien sûr, mais également en termes de démarches ou d’esprit scientifique ? Qu’en font-ils ensuite sur un plan personnel, professionnel ou sur un plan citoyen, face aux enjeux d’une société transformée par les sciences et les techniques. Sur ces plans, PISA est muet ; or le bilan est plus dramatique et les savoirs importants ne sont pas à l’école. » André Giordan réagit à la publication de Pisa pour appeler à une réflexion sur l’enseignement des sciences. « La priorité n’est plus d’enseigner les sciences pour elles-mêmes, mais au travers des sciences et des techniques d’introduire chez l’apprenant une disponibilité, une ouverture sur les savoirs, une curiosité d’aller vers ce qui n’est pas évident ou familier. S’approprier des démarches de pensée prend alors une place prépondérante. L’individu doit pouvoir mettre en oeuvre à côté des démarches expérimentales (observation et classification comprises), des démarches systémiques ou pratiquer la modélisation, l’argumentation et la simulation ».
Sur le Café,lire l’article d’André Giordan
Surle Café, autre article d’A. Giordan
Surle Café, autre article d’A. Giordan
Quand le ministre cache les fermetures de classe…
« 11 200 suppressions de postes annoncées pour l’Éducation nationale dans le budget 2008, évidemment ça se voit sur le territoire ! » Le Sgen Cfdt n’est pas le seul à dénoncer la décision du ministre de reporter à après les municipales l’annonce des fermetures de classe.
Alerté par les syndicats d’inspecteurs, le Café avait donné cette information le 29 novembre. Pour éviter que les fermetures de classes ou d’écoles ne soient connues avant les élections municipales, le ministère de l’Éducation nationale a donné consigne aux inspecteurs d’académie de retarder l’annonce de la carte scolaire pour la rentrée 2008.
Le Sgen-CFDT dénonce un scandale. Pour le Se-Unsa, « cette mesure est totalement inédite. Jusqu’à présent, la non-superposition du calendrier électoral avec celui de la carte scolaire se faisait par un avancement des opérations administratives. On conciliait ainsi un principe républicain avec l’intérêt des élèves et des personnels. Aujourd’hui, le politicien a pris le pas sur le républicain ». Le Snuipp parle d’instrumentalisation.
Les élections auront lieu en mars. Cette manœuvre a aussi des conséquences sur l’Ecole : en retardant le mouvement elle met les personnels dans une situation difficile.
La commission Pochard rendra son « livre vert » plus tard
La commission sur le métier d’enseignant aura un mois de retard. Son rapport sera remis fin janvier seulement.
L’école anglaise sera aussi parentale
L’école des enfants et des parents au même endroit ? Selon BBC News, le gouvernement britannique devrait annoncer aujourd’hui un nouveau plan visant à renforcer l’offre de services proposés aux parents par les écoles anglaises. Partant du principe que les écoles sont une des rares administrations qui arrivent à toucher les parents, le gouvernement veut y installer de nouveaux services.
Ainsi les écoles devraient accueillir des services sociaux d’aide à la parentalité et proposer davantage d’informations aux parents. Les directeurs mettent engarde : l’école ne peut pas guérir tous les maux de la société.
A Toulouse, on veut garder Bijou
Chacun met la main à la pâte. Mona, Valentine et Agathe, des « petites » de 6ème, lisent du Victor Hugo. Cyril et Florian entament un duo au saxo et à la flûte. Une chorale chante Armstrong. Et puis les profs s’y sont mis aussi. Et les parents. Quand tout un collège se mobilise pour soutenir un élève menacé d’expulsion ça fait du ramdam. C’est ce qui est arrivé au collège Marengo à Toulouse, où Bijou, 12 ans, élève de 3ème est menacé d’expulsion. Bijou est le frère de Miora (voir L’Expresso d’hier). Allez voir ce que ça donne un collège où on apprend l’humanité…
Le 93 met en place le « coupon informatique »
« Facteur nouveau de la réussite scolaire, il est important que chaque collégien puisse également avoir un ordinateur à la maison ». Pour lutter contre la fracture numérique, le Conseil général de Seine-Saint-Denis met la main à la poche. Il accorde une aide pour l’achat d’un ordinateur aux collégiens de 6ème. Les familles percevront de 20 à 400 euros pour l’achat d’un modèle à 750 euros.
La classe
« Vie pédagogique » revisite la réforme québécoise
« La réforme nous permet de trouver ce que l’on aime faire, ce qui peut être utile pour les choix qui seront à faire au cégep (université). … Un des avantages de la réforme, c’est que ça nous rend plus autonomes, car les projets nous demandent de chercher, de nous impliquer… Au secondaire, les différentes matières nous aident à développer des stratégies, à nous responsabiliser, à gérer la liberté qui nous est donnée… Il faut s’assurer que les échéanciers soient respectés ». Alors que le gouvernement québécois semble hésiter sur la réforme pédagogique en œuvre depuis une dizaine d’années, « Vie pédagogique« , une revue ministérielle, a décidé d’interroger les acteurs de la réforme. Pas les institutionnels. Pas seulement les profs. Mais, on est au Québec. Donc on interroge aussi… les élèves. Et c’est à eux qu’on doit ces remarques. A noter qu’ils sont aussi critiques sur la réforme : ils trouvent qu’elle laisse trop de liberté aux profs et que la transmission des connaissances peut parfois en souffrir.
Les profs ne sont pas oubliés qui montrent comment la réforme a repris des pratiques qui préexistaient et aussi ce qu’elle a amené de mal-être dans les établissements :sentiment de solitude, peur d’être dépassé etc. La aussi il faut écouter cette instit pour saisir que l’Atlantique est large. « 1995 : Généralement organisé à partir de manuels scolaires et des cahiers qui les accompagnaient, l’enseignement des sciences humaines prenait déjà une allure différente avant la réforme, dans la pratique d’Helen. Pour inciter les élèves à chercher de l’information, à l’interpréter et à l’organiser, le contenu était réparti et pris en charge par des équipes de travail qui avaient pour mandat de le présenter de façon originale et signifiante. Cette intention se traduisait par des présentations théâtrales, des maquettes, des dépliants touristiques pour présenter une région, et ce, afin que l’élève s’approprie le contenu selon différentes modalités. Dans sa pratique, l’intention d’Helen était alors de rendre l’apprentissage des sciences humaines plus vivant et d’y intégrer une dimension culturelle plus importante. 2007 : Surprenant pour plusieurs, le programme d’univers social a permis à Helen de maintenir sa même approche pour aborder de nouveaux thèmes (les systèmes politiques de différentes cultures, la démocratie, etc.). Du manuel (qu’elle utilisait déjà en guise de ressource), elle est passée aujourd’hui à la trousse pédagogique qui, dans un format plus souple, permet de reconduire des démarches de recherche ouvertes et stimulantes. Pour Helen, ce n’est pas tellement le matériel qui fait la différence, mais la façon dont elle l’utilise ». Bien d’autres articles donnent à voir l’évolution des pratiques en classe, celle des relations enseignant- élèves, induite aussi par la réforme. Un changement de perspective qui vaut la peine d’être découvert.
Le numéro se termine par un « Petit Littré des idées reçues sur le renouveau » que l’on ne peut qu’inviter les enseignants à copier. Un exemple ? « Les jeunes gens sortent des collèges aussi ignorants de leur langue maternelle que s’ils avoient été élevés chez des étrangers ». Pierre Restaut, Principes généraux et raisonnés de la grammaire françoise, 1730…
La vidéosurveillance : efficace ?
Alors que près de deux lycées franciliens sur trois sont équipés de caméras de surveillance, l’IAURIF a enquêté sur leur efficacité. Selon cette étude, « limpact de la vidéosurveillance est limité sur les atteintes aux biens et aux personnes ainsi que sur la lutte contre les intrusions. Elle peut en revanche exercer un rôle d’appui utile pour garantir la tranquillité au sein de l’établissement, sous réserve qu’elle s’accompagne d’une politique de communication et qu’elle soit clairement intégrée au système organisationnel de régulation de l’ordre scolaire du lycée. Il existe un écart important entre la croyance des personnels en l’efficacité d’une technologie qui les rassurent, renforçant ainsi le sentiment de sécurité, et ses effets «réels», souvent surestimés ». C’est que les caméras s’avèrent inefficaces à empêcher les intrusions ou les vols. Elles ne remplacent pas les surveillants.
La recherche
Garçons – filles : l’inégalité commence par les compétences émotionnelles
« Les garçons et les filles n’entrent pas dans les situations d’apprentissage de manière identique… et se construisent différemment de par l’éducation sexuée dès leur plus jeune âge. Dès lors ils ne sont pas préparés de manière identique aux différentes orientations scolaires ». Pour Bénédicte Gendron (Cerfée, Montpellier III) , les garçons sont mieux adaptés à la compétition et l’agressivité ce qui favorise leur orientation dans les filières scolaires compétitives.
Citoyenneté
La défenseure des enfants et la CIDE
La défenseure des enfants, D. Versini, a remis son rapport annuel à X. Darcos. Elle souligne ses interventions surle terrain scolaire : 9% des réclamations saisies par elle concernent l’école :élèves non affectés, problèmes d’orientation etc. Le rapport présente aussi l’action éducative de la défenseure : ses « jeunes ambassadeurs » ont présenté la Convention internationale des droits de l’enfant à près de 8 000 collégiens.
Surle Café, la souffrance des ados et la défenseure
Les disciplines
EDD : Création d’un groupe de travail
Le ministère annonce la nomination de Jacques Brégeon à la tête du groupe de travail sur l’EDD. Le groupe devra réfléchir à la pédagogie de l’EDD et à la formation des personnels.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
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