Par François Jarraud
Le ministre a présenté le 26 septembre le projet de budget pour 2008. Il confirme la réduction de 11 200 postes d’enseignants et, par suite, la réduction des postes aux concours. Les réactions sont évidemment négatives.
Le budget 2008
Le ministre a présenté le 26 septembre le projet de budget pour 2008. Il confirme la réduction de 11 200 postes d’enseignants et, par suite,la réduction des postes aux concours.
11 200 postes d’enseignants seront supprimés soit 12 040 postes supprimés dans le secondaire et 840 créés dans le primaire. Le ministre précise que 2 040 postes seront récupérés par la réduction des surnombres disciplinaires et l’amélioration des remplacements. 4 200 postes seront remplacés par un volume d’heures supplémentaires. Enfin 1 800 postes disparaissent dans le second degré ainsi que 3 000 poste sis aux concours. Un millier de postes administratifs disparaissent également.
Le ministre souhaite respecter deux engagements. D’abord le fameux « travailler plus pour gagner plus ». 75 600 heures supplémentaires années défiscalisées seront proposées aux enseignants. Ensuite, et c’est lié, la généralisation de l’accompagnement scolaire. Le ministre devrait y consacrer 140 millions dont 43 pour payer des H.S.E. aux enseignants. Au total le budget de l’éducation devrait rester stable à hauteur de 59 milliards, diminuant encore un peu sa part dans le budget de l’Etat.
Le Snes estime , dans Le Monde, que les coupes réalisées, y compris dans l’administration, met l’éducation nationale « au bord de la rupture ». Pour le Sgen Cfdt, » le projet de budget 2008 est bien le reflet de l’absence de politique ambitieuse pour le système éducatif ». Le Sgen « dénonce une politique de revalorisation du pouvoir d’achat à coups d’heures supplémentaires (l’équivalent de 4200 postes). Il rappelle la revendication légitime des personnels d’un véritable rattrapage du pouvoir d’achat par une négociation salariale auquel le gouvernement se refuse ». Il dénonce également la suppression de 145 emplois dans l’enseignement agricole.
L’enseignement catholique a également manifesté son opposition. « On ne voit pas comment on pourra faire face à la rentrée 2008 » déclare son secrétaire général dans Libération. Il devrait perdre 1 400 postes en 2008.
Le projet de budget
http://www.education.gouv.fr/cid5601/projet-de-budget-2008.html
L’enseignement catholique
http://www.liberation.fr/actualite/societe/280797.FR.php
Selon le Se-Unsa, le budget 2008 est plus restrictif qu’annoncé
« Travailler plus pour gagner plus » : ce n’est pas ce qu’on lit dans le projet de budget selon le Se-Unsa. Les restrictions budgétaires iraient bien au-delà des 11 000 postes annoncés. La lecture du projet de budget effectuée par le syndicat décrit une austérité renforcée.
Selon le Se-Unsa, il n’y aurait en réalité que 300 postés créés au primaire, contre 700 promis, soit un poste pour 123 élèves de plus.. Inversement , au secondaire, un poste est fermé pour 5 élèves en moins.
Résultat : les concours sont touchés. Dans le primaire 670 emplois de stagiaires sont supprimés, dans le secondaire 2150. » C’est la confirmation du remplacement de moins d’un enseignant sur deux partant en retraite » analyse Luc Bérille. » Compte tenu de la remontée attendue des effectifs, ces décisions auront pour corollaire une réduction importante de l’offre d’enseignement (horaires, options…). Quant aux étudiants qui, depuis quatre ans, se préparaient aux concours, ils voient se refermer cruellement des possibilités d’emplois importantes ».
Le budget ne permettra aucune amélioration salariale. « Le projet de budget 2008 ne prévoit aucune augmentation salariale collective pour les personnels. Le gouvernement scelle ainsi une perte de pouvoir d’achat qui atteindra 10 % cumulée depuis 2001 ! Pour la seule fraction d’enseignants qui voudra et pourra s’adonner au « travailler plus », un abondement massif en heures supplémentaires tiendra lieu de revalorisation salariale …
Communiqué
http://www.se-unsa.org/presse/comm/page.php?id=071009
La France dépense davantage pour son enseignement supérieur que la plupart des pays européens
Et si la France n’avait pas abandonné son enseignement supérieur ? Alors que les présidents d’université demandent des moyens et qu’un collectif budgétaire prévoit justement d’investir massivement pendant 5 ans dans les universités, la question peut paraître saugrenue tant la pièce semble jouée. Rappelons les chiffres du ministère : un étudiant « coûte » 7210 euros, un lycéen 10 140. Raison de plus pour y aller voir plus en détail.
La commission européenne vient de publier ses « Chiffres clés de l’enseignement supérieur 2007 », une base statistique qui permet de comparer les indicateurs des 27 pays de l’Union et de 31 pays du continent.
Surprise ! En terme de dépense par étudiant de l’enseignement supérieur, la France se trouve au dessus de la moyenne de l’UE, au 9ème rang sur 25 en dépenses annuelles brutes par étudiant avec 8 809 euros. Plus intéressant, ramené au PIB des différents états européens, la France est le 5ème pays sur 31 avec une dépense représentant 1,35% du PIB (1,18 dans l’UE). En clair : seuls les pays nordiques (Danemark, Suède, Finlande, Norvège), la Pologne et Chypre consacrent plus d’argent à leur enseignement supérieur.
Comment concilier ces points de vue divergents ? L’enseignement supérieur français ne manque pas d’argent. Les universités peut-être. Quand un étudiant « coûte » 7 210 euros, l’élève dune CPGE a besoin de 13 560 euros par exemple. La crise financière est aussi sociale…
Les chiffres clés de l’enseignement supérieur.
http://www.eurydice.org/portal/page/portal/Eurydice/showPresentation?pubid=088FR
Royaume-Uni : L’éducation rapporte 40 milliards
Selon une étude de l’université de Sheffield, les dépenses des étudiants étrangers, les ventes de matériel pédagogique représenteraient près de 40 milliards d’euros, bien davantage que les exportations de produits financiers.
Article BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/6999661.stm