LE FAIT DU JOUR
Illettrisme : les chiffres
ÉDITORIAL
Libérez le B.O. !
LE SYSTEME
30 000 à 40 000 fonctionnaires de moins en 2008.L’E.N. en première ligne l Darcos veut renforcer l’éducation artistique l Québec : nouveaux programmes du secondaire l Certif et examen d’entrée en 6ème au Sénégal l Pologne : l’ordre moral.
L’ÉLÈVE
Consultation juridique gratuite au Cidj l Faut-il créer un capital jeune ? l Délinquance juvénile : des paroles aux actes … l Belfort : Chevénement instaure le couvre-feu.
LA CLASSE
L’esprit du wiki l L’Ecosse réduit le nombre d’élèves par classe.
LA RECHERCHE
Ecouter l’enfant, aider l’élève
LES DISCIPLINES
EEDD : Développement durable et tourisme l EEDD : Le rapport Keller invite la France à changer de méthode ou à payer ! Professionnel : Capet et Caplp esthétique.
Le fait du jour
Illettrisme : Les chiffres
« Un mot que l’on voudrait voir disparaître. Un mot qui fait réagir, mais un mot qui doit surtout inviter à agir » écrit M.-T. Geoffroy, directrice de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. L’Anlci publie les résultats d’une enquête nationale qui permet pour la première fois de situer les illettrés.
Selon elle, 3 100 000 personnes sont en situation d’illettrisme, soit 9% de la population âgée de 18 à 65 ans vivant et ayant été scolarisée en France. Plus de la moitié ont plus de 45 ans. Ainsi si 4,5% des 18-25 ans sont illettrés, le pourcentage augmente avec l’âge : 6% des 26-35 ans, 13% des 46-55 ans et 14% des 56-65 ans. Une progression qui donne une idée de l’efficacité des méthodes traditionnelles et de l’école obligatoire des IIIème et IVème Républiques.
Et ce n’est pas le fort taux d’immigration de l’après-guerre qui explique ces taux. 74% des illettrés ne parlaient que français chez eux quand ils avaient 5 ans. Le taux d’illettrés est plus fort chez ceux qui parlaient une langue régionale que les locuteurs étrangers.
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Libérez le B.O. !
Calme plat sur le B.O. Depuis l’arrivée aux affaires de Xavier Darcos, le Bulletin officiel de l’éducation nationale, qui publie toutes les circulaires et actes administratifs du ministère, est pratiquement vide. Le numéro du 21 juin ne comporte que 25 pages essentiellement des avis de nominations et vacances de postes. Le numéro précédent du 14 juin ne pèse pas plus et son contenu est tout autant insignifiant. Cette vacuité reflète celle du Journal Officiel. On y chercherait en vain la rubrique « éducation nationale ». Le ministère a disparu des sommaires du J.O. et semble comateux. Le contraste est saisissant avec les autres administrations, même plus modestes comme l’enseignement supérieur.
D’un côté, ce silence est un soulagement. L’ère Robien avait vu les textes se multiplier. Le ministre sautait d’un thème médiatique à l’autre et abreuvait le B.O. d’un flot de circulaires qui semblait intarissable. Ainsi en mars, la moyenne des B.O. est de 50 pages, mais il peut monter à 75. Parfois ces textes étaient de pure complaisance, inapplicables, des sortes de « village Potemkine » administratifs. Parfois ils semblaient plus propres à alimenter une carrière politique qu’à faire fonctionner l’éducation nationale. Au moins apportaient-ils à l’éditorialiste la matière qui lui est nécessaire. Avec Darcos, tintin !
Evidemment cette anémie administrative interroge. Elle contredit la promesse de tout changer vite faite par le président. A la différence de son prédécesseur, Xavier Darcos a-t-il conscience de la complexité de l’Ecole ? Prend-il le temps de consulter et de laisser mûrir sa décision ? Ou doit-il composer avec l’Elysée sur tout, y compris les détails, au point que cela ralentisse le processus décisionnel ? S’agit-il de satisfaire les enseignants en mettant fin à la course réglementaire de ces dernières années ?
Et si le gouvernement avait du mal à administrer ? Jusque là le président et ses ministres se sont attachés à promettre et à satisfaire. L’atmosphère de la campagne électorale semble encore flotter alors que les dés sont jetés. Une position qu’il est peut-être difficile à abandonner pour simplement gouverner.
30 à 40 000 fonctionnaires de moins en 2008. L’E.N. en première ligne.
« Globalement 70 000 fonctionnaires partiront en retraite d’ici à l’année prochaine (…), donc c’est un sur deux, à peu près la moitié, qui ne seront pas remplacés » a déclaré E. Woerth, ministre de la fonction publique, au Monde.
Quelle sera la part de l’Education nationale ? Elle sera sans doute plus que majoritaire. D’abord parce que l’éducation nationale « pèse » à peu près la moitié de la fonction publique d’Etat. Ensuite parce qu’elle est plus âgée que la moyenne de celle-ci. Ensuite parce qu’elle représente environ les deux tiers des postes mis au concours.
La question va donc concerner les enseignants et les élèves. Mais tout autant les étudiants qui pourraient voir les débouché s’amenuiser.
Les chiffres de la Fonction publique
Darcos veut renforcer l’éducation artistique
« Je souhaite que l’on renforce la présence de l’histoire des arts dans l’enseignement obligatoire dès le plus jeune âge ». Xavier Darcos a affirmé à Sarcelles sa volonté de développer l’éducation artistique et culturelle.
Ce qui est plus intéressant c’est qu’il propose deux pistes. « Il me semble important de développer les classes à horaires aménagés danse et musique qui sont proposées aujourd’hui dans 80 établissements de l’enseignement élémentaire et 110 collèges. Ce système original est prometteur et il pourrait être élargi aux autres disciplines artistiques. Par ailleurs,… d’ici la fin de l’année scolaire prochaine, le nombre de collèges « ambition réussite » ayant un partenariat dans le domaine artistique sera doublé. Plus largement, je souhaite que d’ici cinq ans, tous les établissements scolaires aient noué un partenariat suivi avec une institution culturelle ».
On reste donc dans la philosophie du plan Robien qui fait reporter l’effort sur des partenaires extérieurs.
Québec : Nouveaux programmes du secondaire
La ministre de l’éducation du Québec a dévoilé le 20 juin les nouveaux programmes du deuxième cycle du secondaire. Il est marqué par une diversification des cheminements, accompagnée de passerelles. « Le Programme de formation de l’école québécoise pour le deuxième cycle du secondaire permettra aux élèves d’accéder, dès la troisième secondaire, à des parcours scolaires diversifiés… : un parcours de formation générale et un parcours de formation générale appliquée, donnant tous deux accès à la formation professionnelle, collégiale et, éventuellement, universitaire; un parcours de formation axée sur l’emploi, caractérisé par une alternance travail-études, qui peut mener directement au marché du travail ».
Certif et examen d’entrée en sixième au Sénégal
A Dakar, le certificat d’études élémentaires et l’examen d’entrée en 6ème ont commencé le 21 juin, avec rédaction, dictée, opérations etc. Ils dureront deux jours. Ces examens, dont rêvent les conservateurs français, existent dans la plupart des pays d’Afrique de l’ouest.
Les résultats sont éloquents. Il y a près de 190 000 élèves en dernière année du primaire. Et seulement 95 000 en première année du secondaire. Seulement 10 000 jeunes arrivent en terminale sur une génération d’environ 300 000 jeunes. Est-ce sans rapport avec le sous-développement ?
Pologne : L’ordre moral
Faut-il brûler Goethe, Dostoïevski et Kafka ? Un groupe d’intellectuels français posent la question dans une lettre ouverte. Ils accusent le ministre de l’éducation nationale polonais d’avoir voulu les rayer des auteurs présentés au bac. Finalement, « seuls » Gombrowicz et Witkiewicz ont été rayés des listes le 13 juin au profit d’auteurs « porteurs des valeurs patriotiques ».
Consultation juridique gratuite au Cidj
Le Cidj de Paris ouvre une consultation juridique gratuite et confidentielle tous les après-midi du lundi au vendredi. Il s’agit d’aider les jeunes dans leurs problèmes juridiques.
Faut-il créer un capital jeune ?
Face à la montée des études supérieures et aux difficultés d’entrer dans la vie adulte, faut-il doter tous les jeunes en capital ? Le Centre d’analyse stratégique, une organisme officiel, étudie la question. « Les innovations relatives à l’accompagnement de l’entrée des jeunes dans la vie adulte prennent, on l’a vu, des formes diverses. Elles peuvent schématiquement emprunter deux voies, celle de la responsabilisation individuelle (par l’intermédiaire des dotations en capital) et celle du soutien fléché à la formation (droits de tirage). La France, dans ce paysage, mène actuellement des politiques hybrides. Son système de bourses et de prêts n’est pas d’une parfaite efficience, il se caractérise par sa complexité et son illisibilité pour ses destinataires. Il n’assure pas non plus l’égalité des chances ».
Une seule certitude. « Tout ceci n’a de sens que si ces sommes affectées aux jeunes sont explicitement liées à un investissement dans le capital humain : financement de tout type d’étude (supérieure et/ou professionnelle), financement de dépenses de soutien (logement notamment). En définitive, une éventuelle mise en œuvre de dispositifs de ce type supposerait que soit pensée leur articulation avec l’existant et que soient reformulés les principes de gouvernance du système de formation ».
Délinquance juvénile : des paroles aux actes…
« On a beaucoup parlé des réponses à apporter à la délinquance juvénile, mais en vérité on n’a rien dit de la réalité des difficultés rencontrées au quotidien par les intervenants judiciaires pour disposer des moyens qui leur seraient utiles quand déjà, par nature, leur tâche est rude » écrit sur son blog Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny.
Il souligne trois contradictions dans la chaîne judiciaire. « Une première difficulté tient dans l’absence d’une partie des éducateurs de la PJJ qui devaient être affectés dans ces structures… Mais – nul ne l’ignore – une autre difficulté existe qui tient notamment au mode de gestion des professionnels de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse). J’apprends aujourd’hui que sur 278 postes de la PJJ en Seine Saint-Denis – toutes causes confondues – 70 seront vacants au Ier septembre. Pas moins! Nous aurons entre autres un déficit de 38 éducateurs sur 118. Seront notamment visés les postes créés lors de la ” polémique” sur la justice des mineurs en Seine Saint-Denis. Ils ont bien été créés mais les personnels n’ont pas été affectés ».
JP Rosenczveig demande si il ne « serait pas temps, dans cette idée de gouverner autrement, d’avoir la démarche de maîtriser la chaîne quand on annonce un renforcement des moyens, surtout quand il s’agit d’acheter la paix sociale comme ce fut le cas en septembre 2006. C’est quand même un paradoxe que les moyens PJJ de la Seine Saint -Denis vont finalement diminuer quand on nous dit qu’on allait faire un effort exceptionnel pour les augmenter! »
Belfort : Chevènement instaure le couvre-feu
Selon l’AFP, J.P. Chevènement, maire de Belfort, a instauré le couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans dans un quartier de la ville.
La classe
L’esprit du wiki
Bastien Guerry est thésard en sciences cognitives, passionné par la question des rapports entre les TIC et l’éducation, et membre du groupe de réflexion Compas constitué de chercheurs venus de divers horizons et qui s’interrogent sur la contribution possible des sciences cognitives au domaine des TICE. De la rencontre avec quelques membres des Clionautes – Caroline Jouneau-Sion, Caroline Tambareau et Christophe Dijoux – est née l’idée de WikiProf, un site ouvert à tous et visant à explorer ensemble les potentialités pédagogiques du Wiki.
Après plusieurs mois de pratique intensive impliquant des enseignants et des classes en nombre toujours croissant, cet article propose un premier bilan. Et d’abord, un rappel sur ce qu’est le Wiki.
L’Ecosse réduit le nombre d’élèves par classe
Pas plus de 18 élèves par classe au primaire. L’Ecosse a décidé d’embaucher 550 maîtres pour diminuer le ratio élèves / enseignant. La France compte en moyenne 22,5 élèves par classe du primaire.
La recherche
Ecouter l’enfant, aider l’élève
« Mais qui sont ces élèves qui résistent à tous les apprentissages et à toutes les aides ordinaire ? Comment les aider ? » L’ouvrage de Jean-Jacques Guillarmé, professeur de psychopathologie, veut aider les enseignants et les professionnels de l’aide spécialisée à accompagner ces enfants. Pour cela il propose 30 outils d’aide au diagnostic et pour construire et mener un projet d’aide personnalisée.
Ainsi il définit 6 profils de jeunes en difficulté : appartenance diaphane, tyrannique, rompue etc. Pour chacune il décrit les symptômes et one ne sera pas surpris de reconnaître tel ou tel de nos élèves. Pour établir plus sûrement le diagnostic il propose des outils simples.
Neuf outils permettent de dresser un diagnostic. Onze outils concernent l’aide fonctionnelle tandis que 10 autres s’intéressent à la dominante relationnelle.
La grande force de l’ouvrage c’est de s’appuyer sur des analyses de cas précis ainsi que sur des guides très concrets. On dispose ainsi,par exemple, d’un guide pratique pour rééduquer l’écriture ou pour améliorer la lecture.
L’auteur est critique sur l’institution. Il juge les PPRE et l’accompagnement scolaire incapables e répondre aux attentes de ces enfants. Son ouvrage aidera directement les enseignants de l’aide spécialisée. Il fera réfléchir tous les autres enseignants.
Jean-Jacques Guillarmé, Ecouter l’enfant, aider l’élève, Paris, 2007, 238 pages.
EEDD : Développement durable et tourisme
Le développement durable tend à devenir l’alpha et l’oméga de la gestion de nos modes de vie. En cette fin d’année scolaire et pour faire écho aux vacances, le Café mensuel propose un dossier sur l’une des activités majeures de ces temps de loisirs : le tourisme, et le développement durable.
Pourquoi le tourisme ? Il s’agit d’une des activités dont la croissance ne se dément pas d’une année sur l’autre, d’une activité dont les acteurs, consommateurs comme producteurs, étendent leur toile sur l’ensemble de la planète et, enfin – on peut suivre en cela Jean-Pierre Lozato-Giotart – l’activité touristique ne se conçoit pas sans son environnement, environnement dont elle dépend pour son existence.
Ce dossier se compose des habituelles rubriques et d’un compte-rendu sur l’ouvrage de Jean-Pierre Lozato-Giotart : Le chemin vers l’écotourisme, impacts et enjeux environnementaux du tourisme d’aujourd’hui.
EEDD : Le rapport Keller invite la France à changer de méthode ou à payer la note
Suspendue au-dessus de nos têtes, la facture pèse 500 millions d’euros. Elle représente le montant des amendes auxquelles la France pourrait être condamnée par la justice européenne pour irrespect de ses obligations en matière environnementale.
Ainsi la France a été condamnée en juillet 2005 à 20 millions d’amende et une astreinte de 58 millions par tranche de six mois pour des infraction en matière de pêche. Elle encourt une sanction de 42 millions pour non-transposition de la directive sur les OGM. 40 millions pourraient sanctionner la pollution des eaux par les nitrates, d’autant que la directive qui n’est pas respectée date de 1975…. C’est 400 millions qui pourraient pénaliser le pays pour un traitement insuffisant des eaux résiduaires urbaines.
La sénatrice F. Keller invite donc le gouvernement à « changer de méthode ou payer ». Et elle propose une série de mesures susceptibles d’améliorer le fonctionnement de l’administration, comme « renforcer la coordination interministérielle ».
Evidemment la limite de ce dossier est là. On aura du mal à croire que depuis 1975 c’est un manque de coordination qui explique un taux de nitrate trop fort. Ou que ce sont les lacunes en droit communautaire qui sont responsables de la surpêche. Ou encore que les eaux urbaines ne sont pas valablement traitées simplement parce que les relations entre les parlements français et européen ne sont pas assez étroite.
Bien sûr, derrière chacun de ces cas, on trouve la légèreté avec laquelle l’administration nationale traite parfois l’Europe. Mais on y repère surtout le poids des lobbys et des satrapies à la française.
Professionnel : Capet et Caplp esthétique
Une note modifie le programme et les épreuves du capet et caplp esthétique – cosmétique.
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