Par François Jarraud
« Il ne fait donc pas de doute pour les rédacteurs de ce rapport que l’enseignement de la philosophie en lycée professionnel, tel qu’ils ont pu l’examiner en fonctionnement dans l’académie de Reims, a fait la preuve de son opportunité et de sa faisabilité. Ils estiment que les avantages éducatifs, mais aussi culturels et sociaux, l’emportent très largement sur les coûts collectifs, au bénéfice des élèves parmi les plus démunis et, qu’à ce titre, son développement doit être encouragé. » C’est un rapport très favorable qu’ont remis les inspecteurs généraux Alain Séré et Philippe Forstmann sur le dispositif d’enseignement de la philosophie en lycée professionnel. Disons tout de suite que cet enseignement est balbutiant. Alors que la philosophie est inscrite aux programmes des terminales technologiques et générales, elle est seulement expérimentée en lycée professionnel. Elle ne touche que 650 élèves de 50 classes.
Pourtant, les inspecteurs soulignent ses apports positifs. Les élèves sont sensibles au fait qu’ils font des études comparables aux autres bacheliers. Et cet enseignement « contribue à modifier indubitablement le rapport au savoir et au langage des élèves concernés, à installer (ou à développer) des attitudes face aux textes, aux concepts, aux autres, à l’exercice personnel de la pensée ». Les élèves maîtrisent mieux l’écrit, ils sont mieux préparés à suivre l’enseignement de culture générale de BTS, leur attitude envers l’école s’améliore.
Comment arrimer cet enseignement à la filière professionnelle ? Pour l’inspection générale il faut « mieux articuler l’enseignement de la philosophie au cadre pédagogique du lycée professionnel ». Et pour cela, les inspecteurs recommandent de s’appuyer sur les PPCP, un dispositif malheureusement généralement ignoré des professeurs de philosophie qui œuvrent en L.P… L’inspection souhaite également que cet enseignement soit évalué au bac professionnel. Enfin il conviendra de préparer les professeurs de philosophie à enseigner en L.P. car l’inspection estime qu’il « n’est pas pertinent de former des enseignants en vue d’une pratique exclusive en L.P. »
Le rapport demande donc des moyens pour cet enseignement, menacé par les réductions de postes, et un cadrage réglementaire. Deux conditions qui devraient impliquer l’inspection générale de philosophie à laquelle n’appartiennent pas nos deux auteurs.
Le rapport
http://media.education.gouv.fr/file/27/5/5275.pdf