Entretien avec Bruno Louis Pieretti, Projet passion en 2004-2005 pour la réalisation d’un court-métrage Quand est né votre projet ? Cela fait longtemps que j’ai un très fort intérêt pour le cinéma et que j’envisage d’en faire mon activité professionnelle. Au hasard des rencontres, surtout au lycée, mais aussi en retrouvant d’anciens camarades, je me suis lié petit à petit avec une vingtaine de personnes partageant ce même intérêt. Il y a deux ans, nous avons conçu le projet de réaliser un court-métrage professionnel, avec l’ambition de le vendre à une chaîne de télévision. De quoi parle votre court-métrage, Sœurs de jeans ? Il est né au hasard d’une remarque de deux copines qui portaient ce jour là un jean identique. Nous avions envisagé sérieusement un autre sujet qui devait se tourner dans le métro, mais les autorisations demandées à la RATP nous revenaient trop cher, 2000 euros. Nous avons donc construit un second scénario à partir de cette remarque. Deux jeunes filles, amies d’enfance qui s’étaient perdues de vue, se retrouvent un soir dans leur ancien terrain de jeux, après une dispute, l’une avec ses parents, l’autre avec son petit ami. Elles essaient de retrouver une relation. Le court-métrage dure 15 minutes 50. Comment en êtes-vous arrivé à le présenter dans le cadre de Projet passion ? En cherchant toutes les sources de subvention, car nous tenions essentiellement à utiliser du matériel semi-professionnel aussi bien pour le tournage que pour le montage ! Je ne sais plus si on a eu l’information par Internet ou au CDI de mon lycée, le lycée Becquerel de Nangis où j’étais élève.. Nous avions déjà recueilli une somme de 1500 euros par le biais d’une association et nous avons investi personnellement une somme équivalente. Nous avons donc demandé un complément de 2500 euros au Conseil régional. Le dossier vous a-t-il paru difficile à remplir ? Non, mais la fiche budget me semblait inadaptée pour une production cinéma. J’ai donc bricolé une réponse sur la fiche standard et j’ai joint une proposition de budget » cinéma » collant mieux à la réalité, avec une lettre explicative. L’audition devant la commission de validation s’est-elle bien passée ? Très bien. J’y suis allé avec un camarade, le chef opérateur du tournage et nous avions préparé une présentation sur ordinateur, avec des exemples des types de plans que nous voulions tourner. Comment s’est déroulée la réalisation de votre court-métrage ? Nous étions une équipe d’environ vingt-cinq personnes de 16 à 21 ans, toutes très motivées et lycéens dans leur grande majorité. Quelques-uns avaient déjà un peu l’expérience dans ce secteur. Nous nous sommes répartis de manière classique, une équipe image (4 personnes), une équipe son (3), une régie plateau (4), une équipe réalisation (4), les acteurs et une équipe post-production (3). Le tournage proprement dit a duré 6 jours, extrêmement fatigants, car nous avions des journées très longues et des nuits très courtes ! Mais l’ambiance sur le plateau était excellente, toujours joyeuse et énergique. La phase post-production a été assez longue, elle s’achève ces jours-ci. J’ai assuré la réalisation en chef du court-métrage et je suis président de l’association que nous avons constituée pour mener le projet à bien. Nous avons fait énormément de choses par nous-mêmes, mais nous avons aussi bénéficié de l’aide de professionnels comme deux des acteurs ou des conseils techniques de mon père, réalisateur de documentaires. Comment va être assurée la diffusion du film ? Nous avons passé des accords avec des salles de cinéma de Seine et Marne. Nous allons le montrer à différentes chaînes de télévision. S’il est acheté, il sera payé de 600 à 900 euros la minute, ce qui permettra de financer un second film. Et maintenant quels sont vos projets d’avenir ? Continuer ! Les membres de l’équipe qui ont quitté le lycée après le baccalauréat se retrouvent tous dans des filières très liées à l’audiovisuel et à la production. Nous sommes peu à l’université, mais la plupart envisagent ensuite des écoles de cinéma. Personnellement j’ai choisi le cursus Etudes anglophones de Paris 7 avec l’option cinéma. Je suis donc déjà en train d’écrire un scénario pour un projet que je dois présenter en juin. Entretien : Françoise Solliec Photos du tournage : Yannick Bougeret |
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