Par François Jarraud
Bac 2006 : Année record ou stagnation record ?
« Avec 639 000 candidats et 524 000 lauréats, le taux de réussite à la session 2006 du baccalauréat atteint 82,1 %. Ce taux est supérieur à ceux de toutes les sessions précédentes ». Les résultats définitifs du bac 2006 publiés par la Depp (ministère) montrent une année exceptionnelle. « La réussite dans la filière générale atteint 86,6%(+ 2,5 points par rapport à la session 2005). C’est aussi le cas au baccalauréat professionnel (+ 7 300 bacheliers depuis 2005), la réussite s’y élève à 77,3%; taux également atteint au baccalauréat technologique, où, bien que le nombre de candidats recule (- 2 800 par rapport à 2005), celui de lauréats est stable.… La proportion de bacheliers dans une génération est en hausse. En 2006, 64,2%des jeunes d’une génération obtiennent le baccalauréat : 34,6%dans une série générale, 17,2%dans une série technologique, 12,3%dans une série professionnelle ».
Mais tout est affaire de perspective.
La proportion de bacheliers dans une génération avait déjà atteint 63% en 1995. Elle a donc gagné 1 point en 11 ans… En 1995, il y avait 492 000 bacheliers dont 287 000 au bac général contre 283 000 en 2006. Par contre, de 1990 à 1995 la proportion de bacheliers dan une génération était passée de 43% à 63%.
L’année exceptionnelle est donc peut-être seulement la 11ème année de stagnation. Encore faut-il souligner le maintien des inégalités entre académies et séries. 9 candidats sur 10 ont obtenu leur bac en série S. Grenoble, Rennes, Nantes et Strasbourg flirtent avec 87% à 88% de reçus quand Créteil et les Dom en comptent 74 à 75%. Depuis 2002, l’inégalité devant l’accès au bac n’a pas diminué…
Etude Bac 2006
http://www.education.gouv.fr/cid4966/resultats-definitifs-de-la-session-2006-du-baccalaureat.html
Carte scolaire : L’Angleterre craint la ségrégation raciale dans ses écoles
» C’est une bombe à retardement prête à exploser. Quand un enfant musulman est éduqué dans une école où la grande majorité des enfants sont aussi musulmans, comment peut on espérer qu’il travaille, vive et interagisse avec des personnes d’autres cultures quand il quitte l’école ? » L’image est forte, d’autant que ces propos sont tenus par la Commission pour l’égalité raciale (CRE), un organisme officiel.
Cette ségrégation résulte de la liberté de choisir une école offerte aux parents. Certaines écoles, pour s’assurer de bons résultats aux indicateurs, sélectionnent les élèves issus des classes moyennes blanches. « Cela créé une culture d’éducation ethnique » estime le CRE. L’étude du CRE montre que, sur 25 districts scolaires, 40% ont un haut niveau de ségrégation et 60% un niveau modéré. A Birmingham par exemple, une ville secouée par des émeutes ethniques, la majorité des enfants issus des minorités fréquentent des écoles où 90% des élèves appartiennent aux minorités. Le CRE propose que les établissements qui luttent contre la ségrégation reçoivent des aides supplémentaires.
Si le libre choix des établissements facilite la ségrégation, la carte scolaire règle-t-elle pour autant le problème ? Il faut rappeler ici les travaux de G. Felouzis sur la ségrégation ethnique dans le système éducatif français. Il avait montré en 2004 que dans l’académie de Bordeaux 10% des collèges scolarisaient 25% des élèves étrangers. Plus qu’une volonté de discrimination, s’interrogeait sur les politiques locales. « Ce n’est pas le fruit du racisme. C’est diffus : la cause principale en est la ségrégation urbaine. Ces collèges recrutent dans des zones caractérisées ethniquement. Il faut être clair : ce n’est pas parce qu’il y a du racisme à l’école qu’il y a ségrégation mais parce que des mécanismes sociaux entraînent mécaniquement le rejet de l’autre. Par exemple les familles sont rarement racistes. Mais elles craignent la violence pour leurs enfants. Elles veulent un bon niveau. Et donc elles ont des stratégies de contournement de certains établissements. C’est cette situation qui crée le racisme car elle impulse des identifications… Plus que l’Etat, ce sont surtout les politiques locales qui sont en cause. Par exemple la gestion académique des dérogations ».
Article BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/6594911.stm
La CRE
Dans le Café 49 article de G Felouzis
http://www.cafepedagogique.org/disci/article/49.php
Quand les délégués s’en mêlent
Les délégués d’élèves au Lycée François Mauriac d’Andrézieu Bouthéon ont vu récemment leur activité mise en images et diffusée par la chaîne CAP CANAL (chaîne initiée depuis 15 ans par la mairie de Lyon et diffusée sur le cable et sur Internet). Jeudi 4 mai au soir, les responsables de la chaîne et la réalisatrice ont donné rendez vous dans l’établissement à tous ceux qui le souhaitaient pour participer au « retour » d’émission, c’est-à-dire à une rencontre débat à propos du documentaire au sein même du lieu ou il a été tourné.
Le reportage
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/070507Quandlesdéléguéss’enmêlent.aspx
Les lycéens veulent plus de démocratie
« Aujourd’hui, de nombreux disfonctionnements entachent la Démocratie Lycéenne ». L’Union nationale lycéenne souhaite un renforcement des pouvoirs des élus lycéens et une formation pour tous les élus lycéens.
Unl
http://unlyceens.jexiste.fr/actu_view.php?id=200
Choisir son école ou faire monter le niveau ?
« Les universités vont devoir faire des sessions de mise à niveau pour les nouveaux étudiants », s’inquiète dans BBC News, le président de la Société royale de chimie britannique. Il met en cause les lycées. Obsédés par le souci d’obtenir un bon score de réussite dans l’indicateur des lycées, les établissements secondaires décourageraient les lycéens de présenter les mathématiques, jugées difficiles, au bac. Le libre choix des parents peut aussi faire baisser le niveau…
Dans BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/6588695.stm
Kenya : La prison pour garantir l’éducation pour tous
Fait rare en Afrique, le gouvernement kenyan a adopté en 2003 la gratuité de l’enseignement primaire. Cette décision s’est traduite par un doublement du nombre d’enfants scolarisés ! Mais il reste encore environ 300 000 enfants qui ne sont pas scolarisés et traînent dans les rues.
Pour les conduire à l’école, le gouvernement kenyan a décidé d’appliquer une loi de 2001 qui prévoit 2 ans de prison et une amende pour les parents qui s’opposent à ce que leur enfant aille à l’école.
http://fr.allafrica.com/stories/200705030197.html