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Oeuvres interactives «
» Art du récit et nouvelles technologies » dans le cadre de la programmation » Les cinémas de demain » au Centre Pompidou. le 28 avril. La conférence » Le récit comme expérience interactive « , proposée le 28 avril au Centre Pompidou par Les cinémas de demain » et Slowdive présentait des auteurs d’oeuvres interactives issus d’univers aussi différents que l’art contemporain, le cinéma, la télévision, le multimédia rassemblés pour discuter de la principale incidence des TIC sur la narration : l’interactivité. L’introduction de Serge Rosenzweig, directeur éditorial de Kalisto, a rejoint les propos du colloque » Enseigner la littérature à l’âge du zapping » : même vibrant plaidoyer pour l’émotion, même attention portée au phénomène d’identification : comme dans la lecture, l’identification est la partie dynamique de l’expérience interactive; l’appropriation individuelle de l’oeuvre, l’émotion qu’elle suscite chez l’interacteur, sont des ressorts essentiels du récit. Les TIC sont un extraordinaire outil pour démultiplier l’identification. Deux facteurs nouveaux, le contrôle, pour ce qui concerne l’action, et le temps réel, pour ce qui concerne l’interaction, viennent modifier la narration. Il faut, insiste Serge Rosenzweig » se redire des mots très simples sur l’oeuvre, qui reste la vision, la logique, la réflexion, la folie d’un seul homme ;, une oeuvre majeure ou mineure n’est-elle pas avant tout un partage, ce que le talent d’un homme permet de transmettre à plusieurs générations ? La notion de partage change les règles du jeu : le seul cheminement du récit ne constitue plus l’oeuvre, mais tous les éléments interagissants, toute l’arborescence . Fin 1999 il y avait 153 millions d’internautes dans le monde. En novembre 2000, on comptait 407 millions d’internautes. Tous ces gens voudront entrer dans le récit sur Internet. Le récit fait partie des fondamentaux de l’humanité : En ouverture et en exergue d’une des premières pages de » Trajectoires « , le roman policier interactif orchestré par Jean-Pierre Balpe et ses étudiants du département Hypermedia de l’Université de Paris 8, le groupe @graph, cette citation de Paul Eluard » Il nous faut peu de mots pour exprimer l’essentiel, il nous faut tous les mots pour le rendre réel « . Dans » Trajectoires « , modules et petits récits entrent dans le récit principal, constitué de 96 générateurs automatiques de textes. Le récit pénètre aussi chez vous, dans la réalité, puisque les » corbeaux » qui sont les malfaisants de l’histoire peuvent vous envoyer des méls anonymes si vous décidez d’être un lecteur actif. Vous pouvez même devenir un personnage secondaire, gravitant autour des personnages principaux. Trajectoires est pour l’instant en beta test mais vous pourrez bientôt vous inscrire en ligne. Stéphane Adamiak, » lead game designer » pour Kalisto conçoit actuellement les outils de narration dynamique du futur jeu en 3D » Highlander » dont la sortie est prévue en 2003. Surprise : chez ce jeune » game designer « , des références que ne renierait pas un agrégé de lettres : Greimas, Brémond, Barthes…Pour qualifier la position de l’internaute dans le récit interactif, il parle de » jouer une histoire « . Son expérience de multijoueur en ligne l’a conduit à l’ingénierie de mondes dans la cellule » Univers » de Kalisto.. Un très fort sens de la responsabilité l’amène à une réflexion éthique et à une regard critique sur le type d’interactivité générée dans certains jeux en ligne où la course à l’armement est le moteur du joueur…et après ? Où est le sens ? Donner du sens au jeu, y inclure des valeurs, tel que » on ne tue pas impunément » est l’un de ses objectifs dans la conception de jeux, – il est vrai que les adolescents eux aussi commencent à se lasser des héros préfabriqués et des histoires manichénnes et violentes -. Stéphane promet que » Highlander » sera romantique… Jerôme Duval a fondé le département » Nouveaux médias » de l’Ecole nationale Supérieure des Beaux Arts de Marseille. Un beau projet en route » Kilomètre zéro « , qui tient à la fois du documentaire de télévision et du cinéma sur Internet. Marc Miance, PDG d’Attitude Studio présentait Eve, jeune femme virtuelle et la méthode d’apprentissage encore en laboratoire des personnages de synthèse, qui vont peu à, peu développer les acquis humains. Eve est pour l’instant animée selon le principe de la » motion capture « , soit un acteur réel qui » bouge » à l’intérieur du personnage de synthèse grâce à des capteurs répartis en de multiples points du visage et du corps. On pouvait voir en consultation libre une des oeuvres de Joseph Lawlor et Christine Molloy, du collectif » Desperate Optimists « , » Map 50 « , dans la galerie interactive qui juxtaposait conférences et projections. Leur prochain film est un film communautaire à grande échelle » Framed London « . Egalement présent sur le stand le cédérom » Silent Passages « , » narration topographique « , de l’australienne Kyle Robertson, sélectionné au Milia 2000. |
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