Bonne nouvelle pour
tous les instits en fin de carrièreRobien : cure de jouvence gratuite
Patrick Picard« Avec le vocabulaire,
c’est un cycle de réforme qui se clôt ».
Voilà la philosophie du ministre, telle que présentée par lui-même le
14 mars à l’occasion de la publication du rapport de M. Bentolila sur
l’acquisition du vocabulaire à l’école élémentaire. Il a également
annoncé qu’ une circulaire sur l’acquisition du vocabulaire à l’école
primaire sera signée et publiée dans les prochains jours et «d’adapter rapidement les
programmes de l’école primaire à ces nouvelles orientations »
le 2 avril.
Le ministre a affirmé que
« l’École a le devoir de donner à chaque enfant les moyens de parler et
de penser en utilisant toute la gamme de sens dont notre langue est
riche ».
Beau programme.
« Oui, notre langue est belle,
elle est riche d’un vocabulaire précis, nuancé ».
Joli.
« Lorsque les mots précis
manquent aux élèves, c’est le sens qu’ils tentent de donner au monde
qui s’obscurcit ».
Magnifique
« L’Éducation nationale ne peut
condamner les élèves à cette pauvreté lexicale. »
Ah
non alors !
«
Quand j’ai réformé l’apprentissage de la lecture, beaucoup m’ont
reproché d’ignorer les questions liées au sens des mots. Eh bien, je
voudrais vous faire remarquer aujourd’hui que ce reproche était
parfaitement infondé ! Avec l’apprentissage du vocabulaire, je souhaite
bien au contraire élargir la sphère du sens chez tous les élèves. »
On
touche au sublime de la pensée.
« Il faut donc un enseignement
spécifique du vocabulaire, que vous appelez joliment des « leçons de
mots ».
Conclusion
logique, à la mesure de la puissance du penseur. Ma mère, qui est à la
retraite depuis quelques années, m’a appelé pour me dire qu’on allait
pouvoir ressortir les tableaux Rossignol des greniers. «
Tu te rends compte, la leçon de vocabulaire… Alors, ça c’est l’évier…,
ça c’est le lavabo, ça c’est le paratonnerre… Allez, Kevin, répète…
Même dans les années 60 on savait que ça ne servait pas à grand chose
pour ceux qui étaient les plus loin du langage de l’Ecole… »
«
Sur ce point, vous recommandez de faire appel aux outils les plus
modernes pour établir ces listes graduées de vocabulaire, fondées sur
des indices de fréquence scientifiquement établis. »
Ben oui,
parce
que c’est bien connu que les instits et PE ne connaissent pas les
échelles de fréquence. Dubois-Buyse se retournent dans leur tombe.
«
Preuve que l’enseignement du vocabulaire peut être aussi moderne que
celui du calcul ! »
CQFD !
«
Avec l’apprentissage du vocabulaire, je mets la dernière pierre à un
édifice qui s’est construit sur la base du socle commun de
connaissances. Et aujourd’hui, j’ai le sentiment que ce ministère, au
cours de ces deux ans, a vraiment fait oeuvre utile pour replacer
l’enseignement des savoirs fondamentaux au cœur de ses missions. »
Voici
donc entièrement décrit le monde rêvé de M. De Robien. Un monde hors du
temps, hors de la vie sociale, des évolutions de notre société depuis
30 ans. Peut importe ce qui existe, il suffit de rêver de ce qui n’est
plus : un monde où chacun était bien à sa place, les femmes à la
maison, les hommes à l’atelier, les élèves bien sages et le maître sur
l’estrade. La maison Rossignol, qui commercialisa longtemps les
tableaux dont les maîtres se servaient pour la « leçon de vocabulaire
», va pouvoir embaucher…
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