Dans le 93, près d’une jeune fille sur trois déclare avoir subi des violences physiques dans les douze derniers mois. Une sur huit des violences sexuelles.
Lundi 5 mars, étaient présentés à la presse les premiers résultats d’une enquête sur les comportements sexistes et les violences envers les jeunes filles, commandée par le conseil général de Seine-Saint-Denis et suivie par l’observatoire départemental des violences envers les femmes. Cette enquête, la première du genre, prolonge une enquête nationale réalisée en 2000 sur les violences envers les femmes de 20 à 59 ans en France ; elle a porté sur un échantillon représentatif de 1600 jeunes filles âgées de 18 à 21 ans résidant ou exerçant leurs activités en Seine-Saint-Denis.
Editorial :
« Le professeur pourra compter entièrement sur l’aide et le suivi des services de l’Éducation nationale« . La phrase est maintenant devenue routinière. A chaque incident grave relevant de la violence scolaire, pour peu que la victime soit enseignante, le ministre l’assure de son aide. La formule est médiatique. Mais nous voulons ici souligner qu’elle est surtout creuse.
Ce dont ont réellement besoin les acteurs de l’Ecole, qu’il s’agisse des enseignants ou des élèves, c’est d’une véritable politique de lute contre la violence scolaire. Or les interventions du ministre en ce domaine sont déconcertantes. Elles se limitent à la publication, en septembre dernier, d’opuscules qui aident les enseignants à qualifier pénalement les actes dont ils pourraient être victimes et qui apprennent aux chefs d’établissement les méthodes efficaces de fouille. S’agissant d’un thème aussi important que la violence scolaire, on peut dire que c’est indigent.
Le système
» Le rétablissement des emplois qui ont été supprimés dans l’éducation nationale permettra de diminuer le nombre d’élèves par classes et d’autoriser des expérimentations pédagogiques pour prendre en charge les élèves les plus difficiles. La culture fera une entrée massive à l’école. Sur tout cela, l’organisation d’Etats généraux en définira les contours avec les enseignants, auxquels je garantirai la reconnaissance de la Nation ». Dans un entretien accordé au Monde, Ségolène Royal promet de rétablir le budget de l’éducation nationale en cas de victoire aux élections.
« Il s’est écoulé 6 mois depuis le début de l’année scolaire. A ce stade votre enfant de CP doit avoir atteint un niveau minimum en lecture et en écriture« . Sos Education, une organisation particulièrement réactionnaire en matière d’éducation, s’offre des placards publicitaires dans certains titres de la presse quotidienne régionale pour relancer sa campagne en faveur des méthodes traditionnelles.
Misant sur les angoisses des parents elle leur propose un exercice traditionnel. Si l’enfant échoue, Sos Education invite à « prendre rendez-vous avec le professeur pour trouver une solution« . A nouveau, l’association sème le trouble entre parents et enseignants.
« La situation dans cette école est sérieuse et inacceptable. Son futur doit être envisagé et le district doit étudier sa fermeture complète ». Le rapport des inspecteurs britanniques sur l’école Riding School d’Halifax invite clairement à fermer les lieux.
Cet établissement secondaire avait déjà été fermé temporairement en 1996 alors qu’une cinquantaine d’élèves y semait le désordre. La mesure est contestée par le chef d’établissement et certains parents qui signalent des améliorations.
En Angleterre, les inspections concernent l’établissement (et non les enseignants individuellement) et les rapports sont publics avec une version spéciale accessible aux élèves. Le rapport de l’Ofsted, l’inspection britannique, souligne également des progrès mais révèle des résultats nettement insuffisants. Il insiste sur l’absentéisme et les incidents qui se produisent dans certains cours.
La classe
Organisé par le CDDP du Val d’Oise le 21 mars, Art(é)fac souhaite faire se rencontrer et échanger les enseignants et les professionnels du secteur culturel. Le matin des débats sur l’action culturelle sont programmés. L’après-midi ce sont des ateliers qui prendront le relais.
L’élève
« Premièrement, toute bonne école respecte tes droits. Elle est censée coopérer avec les autres services pour l’enfance, avec tes parents et ceux qui t’élèvent, ainsi qu’avec ta communauté, pour s’assurer que tes droits sont respectés. Elle est aussi censée respecter ton droit de recevoir une éducation de qualité ». Ton école protège t-elle tes droits ? Te considère-t-elle comme un tout ? T’apporte-t-elle soutien et protection ? L’Unicef invite les jeunes à noter leur école.
L’exercice pourrait être périlleux et on en a connu d’autres qui s’y sont cassé les dents. Qu’on se rassure : l’exercice de l’Unesco n’est pas racoleur mais invite les enseignants et les élèves à prendre un peu de hauteur.
Deux ans après le vote de la loi du 11 février 2005, le Snuipp propose de faire le point sur l’intégration des élèves handicapés. Le syndicat organise le 20 mars à Paris un colloque qui réunira Jean-Marie Schléret, président du Conseil national consultatif des personnes handicapées, et des spécialistes. Parmi les questions abordées : les troubles du comportement, les Itep, la coopération avec les associations, etc.
Organisé par l’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie, ce colloque réunira le 12 mars à Paris, sociologues et chercheurs. Un thème central : le rôle des parents dans les familles originaires de Turquie. A vrai dire la manifestation va bien au-delà des familles turques mais invite à réfléchir à la parentalité dans le contexte migratoire et à l’ouverture d l’Ecole à la diversité. Parmi les intervenants, Françoise Lorcerie, Pierre Périer, Fabienne Messica, Laurent Ott, etc.
Citoyenneté
De 1940 à 1943, le ghetto de Varsovie est isolé du monde, assailli par la faim, le froid, la maladie et la terreur. Pourtant, autour de l’historien Emmanuel Ringelblum, un petit groupe accumule des documents sur la vie du ghetto. Ces « archives Ringelblum » sont parvenues jusqu’à nous. Près de 6 000 pièces originales sont présentées par le Mémorial de la Shoah jusqu’au 29 avril.
A l’occasion de cette exposition exceptionnelle, le Mémorial organise un cycle de projections conférences.
Selon Le Monde, l’église espagnole appelle les parents à « l’objection de conscience » contre la dernière réforme éducative du gouvernement espagnol. En jeu la nouvelle éducation à la citoyenneté introduite par Madrid au primaire et au secondaire. Elle est accusée « d’introduire dans la conscience des jeunes une idéologie propre à déstructurer l’identité« .
Disciplines
Du 17 au 20 août, c’est à Paris que le Mouvement Freinet réunira ses partisans. Nul doute qu’on y parlera du nouveau ministre et de l’avenir d’une école « qui donne à chaque enfant les moyens de construire ses apprentissages ». On peut s’inscrire et transmettre l’invitation dès maintenant.
Le 24 mars, invité par l’Afef (Association française des professeurs de français), à Paris, Tzvetan Todorov évoquera son dernier ouvrage, La Littérature en péril (Flammarion, Café Voltaire), dans lequel il brosse un panorama de l’enseignement de la littérature au fil des siècles. Partant de la surprise qu’il a rencontrée, en arrivant en France, d’une approche par siècles et genres méconnaissant et dédaignant toute démarche formelle, il s’inquiète du coup de balancier qui a ensuite propulsé dans les classes les techniques linguistiques et stylistiques qui, reconnues pour avoir fait sortir la lecture d’un esthétisme réducteur, ont pu faire oublier, parfois, la priorité du sens.
Gratuit, interactif, tout public et de qualité : c’est ainsi que l’agence de presse Naja définit son nouveau quotidien électronique sur le développement durable. Il sera en ligne à partir du 23 mars. Le Journal du développement durable diffusera une information vérifiée et sera financé par des partenaires.
« Au début du XXI° siècle, notre culture historique ne peut plus demeurer celle de nos parents. Les enfants d’aujourd’hui sont de plain pied dans le one world pour le pire mais aussi peut-être pour le meilleur. Cela, notre éducation nationale ne l’a pas assez pris en compte. La formation des enseignants l’ignore presque entièrement. Il est indispensable d’ouvrir un débat sur ces problèmes dont dépend l’avenir de notre discipline« . Répondant aux questions du Café pédagogique, Claude Liauzu justifie ainsi la publication du Dictionnaire de la colonisation française.
Le sujet est particulièrement difficile à aborder en classe tant les enjeux de mémoire encombrent le débat historique (rappelons-nous une récente loi finalement annulée). L’ouvrage, publié par Larousse, est annoncé pour le 3 avril. Il offre près de 700 notices qui permettent de rechercher directement une information, de passer d’un thème à l’autre ou de dégager les principales étapes du passé colonial. Il aborde aussi bien la première colonisation (16ème – 18ème) et la traite des esclaves et l’impérialisme des 19ème et 20ème siècles. 220 biographies font revivre les acteurs de la colonisation. Les articles ont été rédigés de telle sorte qu’ils soient accessibles au grand public et aux élèves du secondaire.
Pour Claude Liauzu, le Dictionnaire devrait donner la possibilité au grand public d’accéder à une information sérieuse, éloignée de la repentance ou de la glorification de l’œuvre coloniale. « Opposer aux mémoires conflictuelles, particularistes, un état des connaissances, établir les faits, surtout les plus controversés, avec rigueur, fournir des repères, c’est assumer la fonction sociale de l’histoire. Il y avait un vide à combler. De manière plus ou moins marquée, cette obligation morale a été partagée par tous les auteurs. C’est vrai aussi pour les historiens étrangers, confrontés dans les pays hier colonisés à une tyrannie de la mémoire officielle, comme en Algérie ou au Vietnam. Croiser les points de vue des historiens, de part et d’autre de la barrière, mais aussi dans l’espace » mixte » constitué par la situation coloniale, est un but indissociable du premier. Il est impossible, désormais, de soliloquer sur le destin de l’Occident en ignorant les acteurs des autres sociétés et leur voix« .
Dictionnaire de la colonisation française, 2007, Larousse, Claude Liauzu (dir.), conseil scientifique : Hélène d’Almeida Topor, Pierre Brocheux, Myriam Cottias, Jean-Marc Regnault.
Le Café
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