La circulaire sur la grammaire
» À l’école 3 heures minimum hebdomadaires, au collège 1 heure 30 hebdomadaire, doivent être consacrées à l’enseignement de la conjugaison, de la grammaire et de l’orthographe grammaticale, du vocabulaire. Les élèves doivent acquérir des savoirs structurés. Qu’il s’agisse de découverte, d’exercice ou de synthèse, la leçon de grammaire constitue un temps pédagogique spécifique dévolu à l’étude d’un fait de langue particulier. L’enseignement de la grammaire obéit à une démarche organisée et programmée qui invite l’élève à l’analyse, à la manipulation d’éléments linguistiques divers (des sons et des graphies, des mots, des phrases puis des textes). Cette démarche de découverte permet d’opérer des classements, de dégager de façon précise des ressemblances et des différences, de repérer des régularités. Elle doit se prolonger par une série d’exercices d’application-y compris des dictées pratiquées régulièrement-soigneusement corrigés par le maître ».
Le texte annonce une nouvelle terminologie qui cadre bien avec le caractère rétro du texte. « Les arrêtés modificatifs des programmes qui seront prochainement publiés fixeront une terminologie commune avec un souci de simplification qui n’exclura pas la rigueur, mais aussi avec un souci de continuité tout au long du cursus de la scolarité obligatoire… Cette terminologie commune, simple et constante, répondra par ailleurs au souhait des parents d’accompagner leurs enfants durant l’apprentissage de la grammaire de la langue française ». Les parents et grands parents sont électeurs, eux.
Sur cette circulaire on pourra lire les avis des experts sollicités par le Café. » Disons d’emblée que beaucoup de ces prescriptions seront agréées par les enseignants : qui pourrait s’opposer à une injonction prescrivant d’établir une progression rigoureuse ? d’utiliser une terminologie claire et stable ? de faire faire des manipulations par les élèves ? de les amener à reconnaître les catégories grammaticales et fonctionnelles ? d’accorder de l’importance à l’orthographe ? C’est bel et bien ce qu’on attend de la grammaire. C’est pourquoi toutes ces injonctions figurent déjà en bonne et due forme dans les programmes actuellement en vigueur » nous dit Sylvie Plane.
» Tout le monde est d’accord pour que la terminologie soit claire, stable et partagée. Mais doit-on pour autant, comme le demande le rapport, se calquer sur les souvenirs des grands-parents et reprendre la terminologie d’antan ? Cette injonction qui fait partie des recommandations finales sur lesquelles insiste le rapport est en contradiction avec les autres points développés dans ce même rapport. En effet, le rapport préconise l’apprentissage de notions qui n’étaient pas enseignées autrefois et qu’il faudra bien dénommer (les notions de » chaîne » p.23, d’ » anaphore » p. 25 etc.) et recommande l’utilisation d’une terminologie qui n’était pas non plus en usage lorsque les grands-parents actuels étaient encore des écoliers (par exemple, p. 26, le terme technique » connecteur « ). Il aurait fallu avoir le courage de résister à la tentation démagogique peignant les temps passés comme un monde meilleur où tout était simple, où tout allait pour le mieux. Il aurait fallu oser dire que les sciences, les connaissances évoluent, et avec elles le vocabulaire qui sert à les enseigner ».
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/3/MENB0700097C.htm
http://cafepedagogique.net/dossiers/grammaire06/index.php
L’écriture au cycle 2
« Les pratiques d’écriture permettent aux jeunes élèves de clarifier ce qu’est la langue écrite. Ils comprennent que l’écriture note le langage. Ils perçoivent mieux ce qu’est la lecture. La situation d’émetteur donne à comprendre la position du récepteur. Du point de vue de la graphophonologie, en écrivant, les enfants sont amenés à repérer des régularités (ex: mer, merci, mercredi) et acquièrent ces principes de manière active et durable. Quand l’enfant écrit, il accorde une attention précise à la langue ». Dans Fenêtres sur cours, André Ouzoulias participe à un dossier sur l’écriture au cycle2.
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/294.pdf
B. Devanne :
http://cafepedagogique.net/dossiers/devanne/index.php
http://cafepedagogique.net/dossiers/contribs/devanne2.php
La Journée ONL en direct
Le ministre fut fidèle à son habitude : ouvrant le 24 janvier la journée de l’Observatoire National de la Lecture consacrée à la production d’écrit, Gilles de Robien alla chercher Zidane pour convaincre la salle que c’est forcément l’entraînement qui fabrique l’expert. Des mauvais esprits pensèrent que c’est d’abord parce qu’il avait beaucoup tapé dans la balle « pour de vrai » qu’il avait pu accepter les sacrifices de l’entraînement pour devenir expert…
Mais le zélé poursuivit le couplet en vantant l’œuvre inégalée de son ministère pour remettre au premier plan les fondamentaux de l’Ecole, appelant à une nouvelle étape, après la syllabique, la grammaire et les quatre opérations, par l’enseignement du vocabulaire. Puis il disparut, laissant place aux experts. S’il était resté, peut-être aurait-il pu entendre que les savoirs de la recherche disponibles au XXIe siècle nous apportent quelques éclairages qui complètent utilement ceux du XIXe…
Ces éclairages, Patrick Picard les reproduit dans son reportage. Machel Fayol, Madelon Saada-Robert, Claudine Garcia-Debanc, Claire Boniface et François Quet réfléchissent sur l’apprentissage de l’écrit.
http://www.cafepedagogique.fr/dossiers/onl/index3.php
Une expérimentation sur la conjugaison
Antoine Fetet, maître-formateur vosgien à l’origine de deux sites passionnants sur la maîtrise du français à l’école élémentaire, propose à des enseignants volontaires de cycle III (primaire) une expérimentation sur la conjugaison, à partir d’un outil qu’il propose de tester.
Chaque chapitre comporte de 3 à 6 activités mêlant lecture, écriture, ORLF, mais toujours dans la perspective de travailler en parallèle sens et forme. Pour plus de détails, voir le descriptif précis.
http://orlf.free.fr/verbe_cycle3.htm