Loin de se cantonner aux glaciers du Groenland ou aux lointaines barrières de corail, les effets du changement climatique se font d’ores et déjà sentir en France, comme le prouve par exemple la hausse de la température moyenne de 1 % enregistrée dans l’Hexagone en l’espace d’un siècle, avec une nette accélération constatée à partir du milieu des années 1970.
Les experts ont également pu observer un accroissement des sécheresses estivales, des crues plus fréquentes et plus fortes en hiver ou encore une récession des glaciers alpins à un niveau jamais atteint au cours des quatre derniers siècles. Les glaciers français situés à moins de 2 900 m d’altitude sont d’ailleurs dès aujourd’hui irrémédiablement condamnés.
Enfin, les scientifiques de Météo-France estiment qu’à l’avenir, les vagues de chaleur estivales seront très probablement plus fréquentes, plus fortes et plus longues sur le pays. Selon le scénario A2 du GIEC, la France pourrait ainsi connaître une élévation de 3° à 3,5 °C de sa température moyenne d’ici la fin du siècle et subir des niveaux de chaleur comparables à ceux de la canicule de 2003 un été sur deux.
Les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) se sont réunis à Paris du 29 janvier au 1er février (voir le reportage sur le site du ministère de l’Environnement). Près de 500 experts du climat du monde entier, désignés par les gouvernements et les organisations internationales, en ont approuvé le résumé à l’intention des décideurs : « Bilan 2007 des changements climatiques : les bases scientifiques physiques ».
Le GIEC a été créé en 1988 par le Programme des Nations Unies pour l’environnement et l’Organisation météorologique mondiale. Depuis c’est lui qui élabore des rapports de consensus qui influent sur les décisions des politiques. Ainsi le second rapport, en 1995, a mené au protocole de Kyoto.
Le Groupe de travail I du GIEC, réuni au début de l’année 2007 à Paris, évalue les aspects scientifiques du système climatique, et notamment l’évolution du climat observée et prévue, ainsi que le rôle de l’homme dans cette évolution. Les Groupes de travail II et III examinent respectivement les conséquences des changements climatiques et les possibilités d’adaptation, et les solutions envisageables. Chacun de ces groupes mobilise des centaines de spécialistes pour la préparation de ces rapports.
À noter que cette conférence est neutre en carbone [.pdf] : les émissions de gaz à effet de serre produites y sont compensées.