Deux collèges, une école, un lycée professionnel ont reçu le 16 novembre les Prix de l’innovation éducative des mains de Philippe Meirieu.
Initiative conjointe de la Ligue de l’enseignement et de l’association « Pour l’école », les prix de l’innovation éducative sont destinés à distinguer et à valoriser des actions innovantes dans les domaines pédagogique et éducatif conduites par des équipes d’écoles ou de groupes d’écoles du premier degré et des équipes d’établissements ou de groupes d’établissements du second degré de l’enseignement public ou de l’enseignement privé sous contrat d’association (enseignement général, technologique et professionnel).
Ces prix, décernés chaque année, permettent aux équipes éducatives primées de :
– présenter leurs actions par des représentants lors du salon de l’éducation ;
– recevoir une allocation d’un montant de 1500 € pour le développement de leurs projets.
Cette année, le jury « récompense les trans » précise P. Meirieu : transgénérationnels, transdisciplinaires, transculturels. En effet les 4 projets lancent des ponts entre les hommes.
P.Meirieu remet le prix à Mme Christiane Cristol, école maternelle P. Picasso de Perpignan |
L’école maternelle Pablo Picasso de Perpignan (P.-O.) a construit des jeux scientifiques pour des enfants aveugles en associant les parents à ce projet. Le collège Jean-Vilar de Grigny (91) a monté une exposition autour du « Pendule de Foucault » qui a inclus des élèves de segpa et permis un changement d ‘attitude des élèves envers les disciplines scientifiques.
L’équipe du collège Laplace de Créteil : M. Laudet, professeur d’éducation musicale, Mme Deranchi,professeur de français, Mme Lamblin, principale, Mme Henriette, professeur de français. |
Le collège Laplace à Créteil (94) a mené deux actions remarquables. Un premier projet relie l’établissement à une maison de retraite. Les élèves ont écrit des textes à partir des récits de vie des personnes âgées. L’autre projet amène les élèves de zep à travailler avec les artistes d l’Opéra : ils ont monté un spectacle.
Le lycée professionnel Croix Cordier de Tinqueux (Marne) a constitué un recueil des poilus reposant dans les cimetières communaux. Chaque élève a parrainé une tombe.
Derrière ces projets des enseignants, hommes et femmes, qui s’engagent et ne comptent pas leurs heures. Ainsi au collège de Créteil, le projet avec la maison de retraite a été imaginé par une professeure de français, Aïcha Deranchi, avec le soutien de ses collègues et de la principale, Mme Lamblin. Ils ont osé le pari de cette rencontre de deux groupes bien différents, des jeunes de cités et des personnes âgées. Pari tenu : ces deux groupes, plus ou moins mis à l’écart de la société, ont appris à travailler ensemble et à vaincre leurs préjugés.
Ce travail a changé les relations entre les élèves et leurs professeurs. Mais elle a également été utile pour les apprentissages scolaires. Les élèves se sont investis dans la lecture et l’écriture. Ils ont appris à s’exprimer oralement.
Philippe Meirieu a conclu la remise des prix en montrant l’importance de ces projets pour toute l’école. Marginales en apparence elles sont en fait au centre de l’Ecole parce qu’elles inventent des solutions aux difficultés de l’Ecole d’aujourd’hui. Plus que jamais « c’est la marge qui tient la page ».
François Jarraud
Page publiée le 17-11-2006