Blair veut mettre fin à l’école à deux vitesses
« Notre but n’est pas d’installer une école à deux vitesses mais au contraire de la supprimer et d’aider les enfants, particulièrement ceux des milieux défavorisés, de surmonter leur désavantage ». Tony Blair intervient ainsi dans le débat qui agite le parlement où des députés travaillistes craignent que la réforme de l’Ecole promue par Blair augmente la sélection et la discrimination.
Les maîtres mots de ce plan sont : l’autonomie pour les établissements, y compris le développement de nouveaux établissements (academies) indépendants mais gratuits, l’augmentation des pouvoirs et de l’information des parents qui pourront influer sur les décisions des établissements; un effort d’adaptation des enseignements aux besoins personnels des élèves à travers des leçons de rattrapage et d’approfondissement. La nouvelle loi est attendue prochainement.
http://news.bbc.co.uk/1/hi/uk_politics/4742514.stm
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/europe_67_accueil.aspx
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/europe_69_accueil.aspx
Pas de sélection
« La sélection sera totalement illégale ». La secrétaire à l’éducation, Ruth Kelly, a affirmé que la réforme entreprise par le gouvernement Blair n’aggraverait pas la sélection. C’est qu’en rendant les écoles plus autonomes, le gouvernement ouvre la voie à bien des déviances qui lui sont reprochées par sa propre majorité. Ainsi pour le travailliste Lord Kinnock, « le problème c’est que, si nous assistons à la naissance d’écoles autonomes avec un système de gouvernance et de financement différent, il pourrait être contrôlé par des intérêts commerciaux ou religieux. On assisterait alors à l’éclatement du système éducatif ». En clair pour un autre député travailliste, « on autorisera les bonnes écoles à être meilleures et les plus faibles à être encore plus faibles ».
http://education.guardian.co.uk/policy/story/0,,1691167,00.html
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/europe_67_accueil.aspx
Comment recruter des profs de science ?
Selon une étude officielle, présentée par BBC News, un quart des professeurs de maths et sciences en Angleterre ne seraient pas qualifiés pour cet enseignement. L’étude précise qu’on les trouve surtout dans les établissements en difficulté qui ont du mal à trouver des enseignants qualifiés. Le gouvernement a pourtant fait un effort financier : des bourses exceptionnelles d’études et un salaire revalorisé.
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/4650748.stm
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/europe_64_accueil.aspx
La syllabique déconfite
« Je remarque d’ailleurs que je ne suis pas le seul à estimer que « le moment est venu ». Certains de nos amis étrangers ont pris très récemment les mêmes décisions : je pense… au gouvernement travailliste, en Grande Bretagne, qui a pris au mois de décembre exactement la même décision que moi ! » Le 5 janvier, Gilles de Robien citait en exemple la décision de Ruth Kelly, secrétaire à l’éducation, prise sous la pression des conservateurs, en faveur du retour à la méthode syllabique.
Cette décision est maintenant remise en question par un rapport officiel du Department of Education. Selon ce rapport, « il n’y a pas de preuves que la méthode syllabique améliore les capacités des enfants à lire ou à comprendre leur lecture ». Les experts anglais font donc les mêmes reproches à cette méthode que les spécialistes français. Et, comme eux, ils concluent en invitant les enseignants à utiliser des méthodes mixtes. « Le ministre devrait se garder de recommander une seule méthode » affirme au Guardian un responsable. « Croire qu’une seule méthode peut répondre à tous les problèmes de lecture des enfants démontre qu’on ne connaît pas la nature variée des enfants ».
http://education.guardian.co.uk/schools/story/0,,1699052,00.html
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/europe_68_accueil.aspx
Un rapport analyse les risques liés aux TIC à l’Ecole
« La recherche montre que là où les élèves sont informés des risques liés aux TIC, tous les usages interdits diminuent ». Charlotte Barrow et Gary Heywood-Everett, University of Central Lancashire, ont étudié les risques liés aux TIC dans 444 établissements anglais. Leur rapport dresse un portrait de ces risques et fait des propositions pour les réduire.
Il remarque qu’à tous les niveaux d’établissement ce sont les mêmes interdits qui sont attaqués (consulter des sites interdits par exemple) et que ce sont les élèves les plus âgés de chaque niveau qui les enfreignent le plus. Cependant certains risques sont plus liés à une tranche d’âge : les contacts indésirables via Internet touchent davantage les filles de 3ème, ce sont plutôt les élèves de fin de primaire, de 2de et de 1ère qui sont les plus enclins au plagiat : ce sont des années d’examen en Angleterre.
Le rapport invite les établissements à se doter de chartes et de coordinateurs Internet et à restreindre l’entrée des mobiles dans les établissements. Ils ont remarqué que le harcèlement par les pairs est plus fréquent dans les établissements qui autorisent les téléphones portables (ces téléphones sont utilisés pour harceler).
http://becta.org.uk/research/research.cfm?section=1&id=5005
http://becta.org.uk/page_documents/research/esafety.pdf
L’Ecole ne peut rien pour la mobilité sociale affirme une étude anglaise
Selon une étude de l’Economic and Social Research Council, il ne faut pas attendre d’une réforme scolaire qu’elle puisse changer la société. L’étude se base sur la réforme introduite en Ecosse où les écoles publiques sélectives ont disparu dans les années 1970. Selon l’ESRC cela n’a pas eu d’impact sur la mobilité sociale. Les parents des classes moyennes se débrouillent toujours pour donner un avantage d’une autre nature à leurs enfants.
http://www.esrcsocietytoday.ac.uk/ESRCInfoCentre/PO/releases/2006/february/social_mobility.aspx?ComponentId=13915&SourcePageId=13404
La formation des enseignants n’est pas assez pratique
Selon un rapport de l’Ofsted, la formation des jeunes futurs enseignants anglais est de bon niveau. Cependant l’Ofsted signale « qu’une attention insuffisante est accordée par les étudiants à l’impact de leur enseignement sur les progrès des élèves ». Les autorités demandent aux centres de formation d’améliorer l’encadrement par des professeurs expérimentés.
http://www.ofsted.gov.uk/publications/index.cfm?fuseaction=pubs.summary&id=4153
Des filles particulièrement violentes
Ce n’est plus « à nous les petites Anglaises » ! Selon le Guardian, les jeunes Anglaises et Ecossaises seraient 4ème et 6ème au classement international de la violence chez les 11-15 ans. Au Royaume-Uni, une fille sur trois a donné du poing dans l’année. Elles sont à peine dépassées par les championnes du monde : les jeunes Hongroises, puis les Estoniennes, Lithuaniennes et Belges.
http://education.guardian.co.uk/pupilbehaviour/story/0,,1692991,00.html