« L’actualisation des connaissances dans l’enseignement et la prise en compte en classe de l’actualité et des questions vives s’accélèrent avec Internet. L’école s’ouvre davantage au débat, mais les thématiques issues de l’actualité exercent également une pression plus forte lorsqu’elles circulent en ligne. Les connaissances non encore stabilisées viennent plus facilement s’insérer dans les contenus enseignés avant même leur prise en compte dans les programmes, mais les modes de communication et de diffusion qui se mettent en place avec la Toile transforment aussi les modes d’élaboration de ces connaissances et déplacent les canaux d’accès au savoir et au patrimoine ».
Ces enjeux le dernier numéro des Dossiers de l’ingénierie éducative (n°52) les explore. Ainsi Jean Simoneaux (ENFA Toulouse) montre, en partant de l’exemple de la PAC, comment l’information actualisée disponible sur la toile modifie le savoir enseigné. « Cette quasi-simultanéité de l’enseignement avec les pratiques sociales ou la production de savoirs est source d’incertitude, cela conduit plus à enseigner la construction d’une problématique qu’une analyse validée par la communauté scientifique… L’introduction des questions vives dans l’école conduit à un changement des fonctions de l’enseignant, à un changement de rapports aux savoirs qui intègre l’incertitude et les controverses… et donc à un changement de pratiques enseignantes où l’argumentation et la construction de problématiques deviennent primordiales ».
Un peu plus loin, Pierre Thomas, Florence Kalfoun et Gérard Vidal en donnent un exemple avec la diffusion des images de Mars : c’est « comme si au XIXème siècle, tous les professeurs d’histoire naturelle avaient pu suivre Darwin dans son voyage autour du monde sur le Beagle ».
Bien d’autres expériences montrent comment utiliser l’actualité parfois là où on ne l’attend pas. Ainsi en lettres anciennes Marie Fontana-Viala utilise des actualités latines, en français Jean-Eudes Gadenne les dessins de presse, etc.
Les Dossiers se penchent aussi sur les usages des jeunes. Ainsi Evelyne Bévort et Isabelle Bréda présentent les premières conclusions d’une enquête européenne. « La place de la communication sous toutes ses formes n’a cessé de croître pour les filles et plus encore pour les garçons. La capacité de pratiquer en simultanéité et en interconnexion est de plus en plus marquée ». Dans cet univers les blogs et les wikis ont une place de choix : Caroline d’Atabekian montre comment s’en servir.
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