A l’université des instits
« Ce qui me fait du bien, explique Isa, enseignante en CLIS, c’est d’entendre mettre des mots sur des choses que je ressens tous les jours, de manière diffuse. C’est génial quand tu vois que l’autre arrive à mettre des mots sur ce que tu ressens ! ». Patrick Picard a participé pour le Café pédagogique à l’Université d’automne organisée par le Snuipp. Un moment assez unique où les enseignants peuvent échanger avec des chercheurs. Il rend compte de leurs interventions (Serge Boismare, Joëlle Gonthier, Erick Prairat, Laurent Mucchielli etc.) et du climat de ces rencontres. Un dossier à découvrir sur le site du Café.
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/UnivSnuipp05_index.aspx
Enseignement des sciences : des progrès à poursuivre
» Ainsi observe-t-on une activité expérimentale dans 57% des classes, ce qui marquerait un progrès certain ; mais on ne relève l’utilisation d’un carnet d’expériences que dans un gros tiers des classes ; les thèmes au programme ne sont que partiellement traités ». C’est ce bilan mitigé que dresse le séminaire du programme national de pilotage sur la rénovation de l’enseignement des sciences à l’école primaire.
Plusieurs interventions montrent les difficultés d’application des nouveaux programmes. Ainsi Jean-Michel Bérard, inspecteur général, invoque « l’empilement » des priorités accordées à l’école, « l’accent mis sur le lire-écrire-compter », ou l’insuffisance de la formation. Il demande à ce que le champ « sciences expérimentales » soit traité comme les autres. Pour Martine Safra, doyenne du groupe Enseignement primaire de l’Inspection, » l’enseignement des sciences, à condition qu’il ne soit pas formel et qu’il se fonde sur une réelle démarche d’investigation, constitue un domaine privilégié pour amener nos élèves à «vivre les yeux ouverts et à dialoguer». Il ne faut pas pour autant le concevoir comme un lieu isolé d’ouverture et de liberté intellectuelle. Il s’inscrit dans un projet éducatif global qui se construit au travers de bien des activités de l’école ».
http://eduscol.education.fr/D0027/actes-renovation-sciences-avril-2005.pdf
Les limites de l’équipe pédagogique
« La réussite de tous relève plus d’une injonction volontariste que d’une réelle prescription. Les critères de cette réussite ne sont pas clairement identifiés et les moyens pour y parvenir ne font pas l’objet d’une réflexion organisée. La responsabilité des enseignants est convoquée, mais sans possibilité effective d’exercer cette responsabilité dans la définition de leur travail. Du coup le travail en équipe pour réaliser une tâche prescrite, souvent perçue par les enseignants comme extérieure à leur activité, n’est pas productif ». Fenêtres sur cours 275 propose un intéressant dossier sur le travail d’équipe. Pour Frédéric Saujat, IUFM d’Aix-Marseille, celui-ci n’apporte pas forcément une solution aux problèmes des enseignants. » Pour qu’il y ait collectif de travail réel, il faut que le groupe se constitue autour d’un but en rapport avec les préoccupations issues du travail quotidien… Il ne suffit pas pour cela de prescrire le travail en équipe : dans les concertations par exemple, un soutien plus affirmé de l’institution est nécessaire pour accompagner les enseignants dans l’analyse de leur travail ».
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/fsc275.pdf
Portraits d’instits
« L’enquête a permis de construire une segmentation mettant en évidence quatre grandes attitudes des enseignants du premier degré. Une première attitude qui se caractérise par des appréciations très positives de sa situation et d’ouverture à toutes propositions d’innovation, portant notamment sur les mobilités de carrière; une deuxième attitude qui se caractérise par… un jugement moins positif sur leur propre situation… Très concernés par le malaise enseignant, ils sont sensibilisés aux questions d’évolutions de carrière et ouverts; … une troisième attitude qui se caractérise par une grande satisfaction… mais cette satisfaction induit une volonté conservatrice et donc une hostilité à toute innovation; enfin une quatrième attitude se caractérise à la fois par une satisfaction moindre de sa situation professionnelle et personnelle et une attitude plutôt hostile à tout bouleversement ». Au terme de cette enquête menée par la Direction de l’évaluation et de la prospective (DEP) du ministère et publiée dans un « Dossier », les enseignants du primaire sont croqués en 4 catégories d’importance à peu près égales.
Pour la DEP, cette dispersion illustre le rapport ambigu des instits au métier. Neuf sur dix s’estiment satisfaits de leur poste actuel, mais… ils sont aussi nombreux à évoquer un « malaise enseignant » et deux sur trois à le ressentir. Et isl évoquent le »manque de prise en compte des difficultés concrètes du métier,… une dégradation de l’image des enseignants dans la société ». Pour la DEP, « le malaise enseignant traduit moins une insatisfaction liée au métier qu’un décalage culturel entre des enseignants qui, compte tenu de l’utilité sociale de leur profession, attendent toujours reconnaissance ou prestige et une société qui les a banalisés et pèse leur mérite et leurs avantages à l’aune de la situation des autres salariés ».
L’enquête s’intéresse aussi aux pratiques pédagogiques des enseignants. Elle montre que près de la moitié enseigne dans une clase à cours multiples. Une proportion équivalente a du mal à être réellement polyvalent. Ils déclarent des difficultés en informatique, en langue ou en technologie. Une majorité serait favorable à une réforme de l’avancement et presque 4 sur 5 à la possibilité d’une seconde carrière à partir de 45 ans.
L’enquête montre aussi l’importance des TICE : la moitié des enseignants du primaire ont recours à Internet pour se former.
http://www.education.gouv.fr/stateval/dossiers/listedossiers2005d.html