« L’académie de Versailles a vu ces dernières années ses résultats scolaires baisser progressivement. Depuis la fin des années 1990, elle s’est peu à peu écartée de la moyenne nationale avec un décrochage particulièrement préoccupant des résultats de la fin du collège et du baccalauréat technologique et professionnel. Rien, pourtant à première vue, n’explique une telle situation. Sa population est nettement plus favorisée que la moyenne, elle bénéficie d’équipes d’encadrement et d’enseignement formées et expérimentées, elle a une longue tradition d’innovation administrative et pédagogique ». Le rapport d’évaluation de l’enseignement dans l’académie de Versailles, rédigé par l’Inspection générale, concerne la première académie de France avec un million d’élèves et un budget de près de 4 milliards d’euros. Il cherche à expliquer et à remédier à ce paradoxe. Les causes semblent à la fois locales et nationales.
Nationales d’abord : Dieu est loin et Paris est si proche. Lors de la création de l’académie, Versailles a été mal dotée. Cela a pu être compensé localement par des interventions politiques fortes qui ont creusé des inégalités dans l’académie. Mais, si proche de Paris, l’académie est pourtant délaissée par le ministère : « à leur arrivée, les recteurs successifs, pour la plupart, ont adressé au cabinet du ministre un diagnostic académique et des propositions d’action. Aucune réponse ne leur est parvenue, aucune feuille de route ne leur a jamais été donnée ».
Il y a aussi des facteurs internes. « Dans l’académie de Versailles, le référent implicite et assez bien partagé de la réussite scolaire est celui de l’intégration dans la voie générale et plus particulièrement dans la série scientifique. En résulte un surinvestissement sur le LEGT et plus particulièrement sur la seconde générale et technologique, niveau clé de l’orientation vers la voie générale, au détriment, d’une part du premier degré et du collège (et par conséquent de la voie générale) et d’autre part des deux autres voies de formation. En dehors de ce modèle dominant de la réussite, non adapté à l’extrême diversité de la population scolaire, le discours se focalise sur la réparation (améliorer les résultats, fluidifier les parcours et rééquilibrer les flux) et non sur l’ambition ».
Beaucoup d’énergie semble dépensée au bénéfice de la discipline scolaire et de la surveillance avec, semble-t-il une certaine contre-productivité éducative. Le rapport cite le cas d’un collège de 500 élèves, éloigné des caractéristiques ZEP, qui a distribué 122 sanctions, allant du blâme à l’exclusion en 2003-2004. Dans certains établissements « Il n’est pas mis fin à des vexations ou à des humiliations ou parfois à de fortes incitations à la démission ».
Les recommandations du rapport répondent-elles aux difficultés académiques ? Le rapport souhaite un rééquilibrage des académies franciliennes. Il demande davantage de pilotage académique et « une grande marge d’initiative maîtrisée » pour les différents acteurs, « un micro pilotage permanent ».
Rapport (en pdf)
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