» L’internet est devenu le terrain d’action privilégié des « voleurs d’innocence. » Les pédocriminels usent des sites pour tisser leurs sordides filets ; ils profitent de l’anonymat des chats et des forums pour entrer en contact avec leurs jeunes – parfois très jeunes – victimes… Dès lors, il convient d’être irréprochable dans la mise en sécurité des élèves. A aucun moment, ceux-ci ne doivent être approchés par un quelconque racolage, pas plus qu’ils ne doivent être les destinataires de messages de haine ou de violence… Afin de ne pas être pris au dépourvus, ils doivent être éclairés sur les risques, ils doivent être en mesure de les décrypter pour mieux les esquiver ». François Fillon rappelle les risques du net et lance mercredi 18 un plan de sensibilisation aux risques d’Internet, « Sur la toile méfies toi des pièges ! ».
De quoi s’agit-il ? « Le 25 mai prochain, lors de la Journée internationale des enfants disparus, chaque élève de CM2 recevra un tapis de souris assorti des dix commandements du jeune internaute prudent… Plus de 800 000 jeunes seront ainsi alertés des pièges de l’internet et responsabilisés à ses règles et ses usages ». Une phrase pour le moins malheureuse. La distribution de tapis à souris dans les écoles doit avoir au moins la même efficacité pour l’éducation à Internet que les brumisateurs pour le sauvetage des personnes âgées en temps de canicule.
Certes, dans son discours, le ministre a rappelé l’existence du B2i. Mais cette campagne médiatisée semble davantage faite pour inquiéter d’abord, puis rassurer les parents que pour construire une politique sérieuse d’éducation à l’Internet. Pire encore, venant à la suite du déplorable « Tour de France des collèges », elle pourrait décrédibiliser le travail sérieux d’éducation aux médias qui est fait dans nombre d’établissements.
L’éducation aux médias est une affaire trop importante pour la limiter à la distribution de gadgets ornés des logos de grandes entreprises. Elle doit être faite par l’Ecole dans l’Ecole dans le respect des élèves et sans arrière-pensées commerciales. Aujourd’hui, plusieurs années après son lancement, le B2i n’est encore mis en place que dans deux collèges sur trois pour le ministère, et plus probablement, selon l’enquête du Café, dans environ la moitié d’entre eux. C’est là, dans l’éducation nationale, que doit être porté l’effort.
Discours de F. Fillon
Rappel : le B2i
Rappel : Odebi et le « Tour de France »