« Comment l’évolution des TICE est-elle analysée par ceux qui l’ont vécue ? En quoi le devenir des usages pédagogiques dépend-il des outils, des dispositifs de communication, des grandes fictions à l’oeuvre ?.. Quel impact sur les pratiques non-Tice et sur les compétences des élèves ? » C’est un numéro bilan particulièrement riche que nous proposent les Dossiers de l’ingénierie éducative de mars 2005. Il s’ouvre sur un article d’Anne-Marie Bardi et Jean-Michel Bérard (IG) qui retracent 35 ans d’informatique à l’école. A-t-elle rempli toutes ses promesses ? « L’essence même des questions que les enseignants ont à résoudre depuis la naissance de l’Homme n’aura pas, elle, changé.. : comment construire mon enseignement pour que les élèves acquièrent au mieux l’ensemble des compétences.. qui leur permettront de devenir des citoyens actifs et responsables ?… Il n’est pas certain que l’ordinateur puisse aider le nouvel enseignant dans cette réflexion ».
Alors inutile, l’ordinateur ? Serge Pouts-Lajus semble répondre à cette interrogation. Rappelant que « la valeur réelle des TIC dans l’éducation n’a jamais cessé d’être mise en doute », il passe en revue les différents arguments avancés en faveur des TICE et souligne leurs limites. Pourtant l’ordinateur a bien sa place à l’école : « D’emblée la présence de l’ordinateur a été fondée sur un impératif culturel. La place des ordinateurs dans la culture est telle que l’éducation… ne peut plus se faire sans l’apprentissage et l’usage de ces machines. En vingt ans la démonstration a été faite qu’elles étaient nécessaires à l’éducation ».
Pour Gérard Puimatto, le multimédia éducatif a aussi sa place à l’Ecole parce qu’il est « une composante qui s’inscrit dans les 4 dimensions pédagogique, technique, sociale et économique et tisse des liens entre elles ». Il s’inscrit dans le faisceau de relations complexes entre les acteurs de l’école. Une vision nuancée par Jacques Richard qui montre les résistances du système éducatif aux TICE parce que porteuses de rénovation. « La véritable osmose entre pratiques pédagogiques et TIC s’est faite à l’occasion de la mise en place des TPE. A voir les protestations des enseignants, des syndicats…, de certains inspecteurs contre leur suppression en classes terminales, il y a des raisons d’être optimiste… Les derniers adversaires de l’intégration des technologies de l’information et de la communication finiront par comprendre le sens de la rénovation pédagogique qu’elles induisent ».
On nous pardonnera d’arrêter là le compte-rendu de ce riche numéro qui mêle analyses et retour sur expériences et retrace vingt ans de TICE.
Dossiers de l’ingénierie éducative, n°50,mars 2005.
http://www.cndp.fr/DossiersIE/accueil.asp?menu=sdl
Alain Chaptal
http://www.cndp.fr/tice/dossiersie/tribune200503.htm