Lors du conseil des ministres commun du 26 octobre 2004, les gouvernements français et allemand ont adopté un plan stratégique pour développer l’apprentissage de la langue du partenaire. Celui-ci sera privilégié, dans un contexte plus général de promotion du plurilinguisme en Europe. Les gouvernements ont adopté le texte suivant :
1 – En janvier 2003, la Déclaration commune à l’occasion du quarantième anniversaire du Traité de l’Elysée soulignait la nécessité de rendre la France et l’Allemagne plus solidaires par une coopération plus intense dans le contexte d’une Union européenne qui allait continuer de s’élargir. La Déclaration proposait, pour atteindre cet objectif, de promouvoir un modèle d’éducation qui permette aux jeunes d’acquérir la maîtrise de deux langues étrangères européennes et de favoriser l’acquisition de la langue du partenaire de façon que les jeunes Français et Allemands trouvent en leurs deux pays un cadre unique pour l’accomplissement de leurs études et l’exercice de leur profession.
Le Communiqué final, lors de la première rencontre entre les Länder allemands et les régions françaises (Poitiers, 28 octobre 2003), soulignait à son tour l’importance de l’amélioration de la connaissance de la langue et de la culture de l’autre et fixait l’objectif d’une progression de 50% en dix ans du chiffre d’apprenants de la langue du partenaire.
Ces objectifs s’inscrivent dans la droite ligne du processus de Lisbonne et du programme » Education et formation 2010 » qui en est issu. La nécessité pour tout citoyen européen de connaître au moins deux langues européennes autres que sa langue maternelle y est en effet donnée comme une des priorités du programme de travail qui doit faire de l’Union européenne l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique.
2-Compte tenu de la situation différente de la langue du partenaire – recul de l’allemand en France, stagnation du français en Allemagne – nous avons décidé, pour atteindre les objectifs ci-dessus, d’oeuvrer de façon à privilégier la langue du partenaire dans les systèmes éducatifs en France et en Allemagne :
Des mesures structurelles communes seront prises en Allemagne et en France pour encourager l’apprentissage de la langue du partenaire.
Un lien étroit entre apprentissage linguistique, certification, échange et diplôme de fin d’études doit être établi au sein du curriculum scolaire, qui rende possible l’acquisition de compétences particulières ; les élèves des deux pays doivent, à l’avenir, gr’ce à l’acquisition de la langue du partenaire durant leur scolarité et aux possibilités d’échanges accrues , pouvoir mieux se qualifier et se positionner pour suivre une formation ou exercer une activité professionnelle dans le pays partenaire.
Dans ce cadre, les élèves, les parents et les enseignants seront systématiquement informés sur les avantages liés à l’apprentissage de la langue du partenaire. Cette information mettra en évidence que :
– le français et l’allemand sont les deux langues maternelles les plus parlées d’Europe,
– la France et l’Allemagne sont l’un pour l’autre le partenaire économique le plus important,
– l’apprentissage de la langue du partenaire facilite l’apprentissage d’autres langues,
– la connaissance de la langue du partenaire peut constituer pour tout jeune Français ou Allemand un atout décisif sur le marché du travail européen.
En outre et d’une manière générale, la journée franco-allemande célébrée chaque année le 22 janvier devra être utilisée de façon plus intensive qu’auparavant pour informer les parents sur la langue du partenaire et pour motiver les élèves à faire le choix de l’allemand ou du français en associant tous les acteurs de la coopération franco-allemande. Les établissements seront invités à avoir recours aux services des associations de parents d’élèves, des comités de jumelage des villes et des écoles, aux associations professionnelles et aux entreprises du pays partenaire implantées localement ainsi qu’aux médias.
Des mesures structurelles spécifiques en France permettront, tout particulièrement, de maintenir l’offre d’allemand sur l’ensemble du territoire des académies et d’assurer systématiquement la continuité de l’enseignement du primaire au secondaire.
En Allemagne, le Plénipotentiaire s’engagera tout particulièrement devant les Länder pour que des mesures structurelles spécifiques permettent aux élèves d’être en contact le plus tôt possible avec la langue française et que le français soit étudié jusqu’à l’Abitur.
Le texte intégral peut être lu sur:
http://www.amb-allemagne.fr/#EUR