En 18 questions, comment mettre en évidence les risques et les enjeux du système éducatif français ? Le débat national sur l’école a permis la publication de plusieurs enquêtes sur l’école. La revue Education & formations, publiée par le ministère de l’éducation nationale, propose de nouvelles synthèses bâties autour de 18 questions. Ainsi elle s’interroge sur la nécessité de la scolarisation à deux ans. Depuis les années 1960, le pourcentage d’enfants de 2 ans scolarisés s’est fortement accru , passant de 10% à plus de 30%. Pour autant, cette scolarisation fait débat. Son efficacité n’est pas démontrée. Les psychologues sont divisés : certains estiment qu’elle est nocive. Les études ministérielles montrent qu’elle ne bénéficie, en terme de réussite scolaire, qu’aux enfants des milieux les plus défavorisés ou les plus favorisés. Cela n’incite ni à sa généralisation ni à son maintien : est-elle « plus efficiente que d’autres mesures de politique éducative, comme par exemple, une aide spécifique aux élèves en difficulté en début de primaire » ?. Dans son rapport, le HCEE a également mis en question la scolarisation à deux ans. En novembre X. Darcos soulignait que » la pré-scolarisation des enfants de 2 ans ne répond pas à des besoins scolaires mais sociaux ».
Education & Formations pose également la question du collège unique : « le collège unique est-il une réalité ? ». Les chiffres montrent les fortes disparités entre les établissements voire entre les classes et donc des parcours différenciés selon l’origine sociale et le sexe. Elles ont amené le ministre à introduire une filière professionnelle dès la quatrième.
L’enseignement professionnel est lui aussi mi en question dans ce numéro. On pourra retenir son rapide développement : 41% des collégiens de troisième sont orientés en CAP ou BEP. Mais le principal apport de cette étude concerne l’insertion professionnelle : « tous les domaines de formation ne sont pas égaux devant l’insertion professionnelle : 81% des bacheliers de l’hôtellerie et du tourisme ont un emploi ordinaire dans les 7 mois qui suivent leur sortie du lycée, seulement 49% des bacheliers comptabilité gestion. L’insertion est plus difficile dans les spécialités des services que dans les spécialités industrielles. On peut en déduire l’intention ministérielle d’en voir diminuer les effectifs.
Une question concerne l’avenir du système scolaire : l’Ecole réussira-t-elle a recruter alors que 43% des enseignants cesseront leur activité d’ici 2012 ?
On le voit ce numéro, par les problématiques qu’il propose, constitue une source de réflexion riche et utile pour les enseignants.
F. Jarraud
Revue Education & Formations