« La
liberté religieuse constitue un acquis fondamental des sociétés
occidentales. Elle implique la possibilité de manifester publiquement sa
foi, y compris dans les lieux publics. » Irène Jami, enseignante,
Anne-Sophie Perriaux, Yves Sintomer, universitaires, et Gilbert Wassermann,
rédacteur en chef de « Mouvements », signent une tribune dans Libération, qui
appelle à tolérer le voile islamique à l’école. « La laïcité doit
s’interpréter aujourd’hui comme une neutralité de l’Etat à l’égard des
diverses religions, et non comme une morale se posant en rivalité avec
elles ». Ils remettent en question l’assimilation du voile au refus de
la parité : les motivations des jeunes filles voilées seraient plus
complexes et variées. C’est donc la haine religieuse qui pousserait à
refuser le voile : « Le fantasme d’un péril islamiste masque les
véritables problèmes : la situation sociale des banlieues, la crise d’une
école en manque d’un nouveau modèle, les discriminations dont souffrent les
populations d’origine immigrée, les inégalités entre hommes et femmes qui
persistent dans toute notre société. C’est moins l’islam politique que le
racisme et les discriminations ethniques qui constituent aujourd’hui le
véritable danger ». Le même quotidien publie le texte d’une enseignante
que ses convictions de prof ont conduit à la position inverse : »
Culturellement, statutairement, cet éveilleur d’esprit a encore la force de
résister aux sirènes d’un réalisme de renoncement. En cela, il se dissocie
de la France qui s’en va. Le prof, même s’il a l’oeil sur sa feuille de
paie, le nombre de ses annuités et la ligne bleue de la retraite, reste un
humaniste qui voit dans la prolifération insidieuse des menaces, à peine ou
ostentatoirement voilées, s’effilocher la trame de ses valeurs
républicaines. Il faut le soutenir en légiférant, et sans
tergiverser. »
Article de Libération
Article de Libération
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