L'actualité de l'éducation de la semaine du 5 au 12 octobre 2018 

Politique ministérielle

La loi Blanquer pour réformer l'Ecole

Réforme territoriale par ordonnances, remplacement des professeurs par des AED,  suppression du Cnesco, cadeau au privé, mise au pas des Espe : si la loi Blanquer a été tenue secrète jusqu'au dernier moment c'est qu'elle comporte des sujets explosifs. En principe elle n'aurait du modifier le Code de l'éducation que pour permettre la scolarité obligatoire à 3 ans. Présentée aux syndicats le 8 octobre elle doit passer en CSE le 15.

Lisez moi...    

 

Comment Blanquer enterre l'évaluation indépendante de l'Ecole

L'évaluation de l'Ecole doit-elle être faite par le ministre de l'Education nationale ou doit-elle être indépendante ? Doit-elle être au service des parents et des enseignants ou doit-elle répondre aux commandes du cabinet ministériel ? Ces questions se posent avec le projet de loi "pour une école de la confiance" qui vient d'être transmis aux syndicats. Très attaché à l'évaluation, au point de multiplier les niveaux des évaluations nationales à cette rentrée, JM Blanquer semble surtout avoir peur que l'évaluation lui échappe. Le nouveau projet de loi "pour une école de la confiance" ne se borne pas à supprimer le Cnesco. Il le remplace par une  structure qui non seulement sera dirigée par un conseil à sa botte mais aussi qui n'aura plus aucune autonomie dans ses recherches et ne pourra plus rendre aux enseignants les services que le Cnesco a rendu depuis 2013.

Lisez moi...    

 

Lycée : Les projets de programme publiés par le Snes

Ils ne sont pas tous là. Mais beaucoup y sont. Le Snes Fsu met en ligne les projets de programme du lycée qui lui sont parvenus et invite les enseignants  les commenter. On trouvera notamment les programmes de 2de en biotechnologies, histoire-géo, LCA, maths, management, musique, physique chimie, santé social, SES, SVT, EMC et le programme de physique chimie maths de STI.

Lisez moi...    

 

Claude Lelièvre : Les contes fantastiques scolaires de Blanquer et Bercy

Dans les annexes au projet de  loi de finances 2019 , on trouve des comptes futuristes fantastiques  provenant du MEN et  aussi des comptes faramineux venus de Bercy. Serait-ce le temps d'une forme de ''Grosplan''' voire de '' Grand bond en avant'' en France? Serait-ce un avant-goût tonitruant du ''rebond'' gouvernemental qui nous est promis?

Lisez moi...    

 

Laïcité : Un point ministériel

Alors que les médias exploitent une fiche de police, que sait-on de "la montée du communautarisme " dans l'école ? Pas grand chose en fait. Selon le ministre , qui s'est exprimé le 11 octobre, et son entourage, il y aurait eu d'avril à juin 2018 un millier de faits signalés par les établissements . 402 auraient été traités par l'administration de l'éducation nationale. Pour cela on compte 58 déplacements des référents laïcités dans des établissements. Ces données sont à mettre en parallèle avec les 12 millions d'élèves. Deux chiffres restent inconnus. Le ministère ne connait pas le nombre  de membres des équipes laïcité dans les académies. Et surtout il est incapable de dire faute de données si le communautarisme monte ou pas dans les écoles et établissements.

Lisez moi...    

 

Trois nouveaux membres au CSP

Après les démissions en cascade et avec des fins de mandat, 4 membres du CSP ont été renouvelés. Le ministre en a nommé trois : Alain Cadix, président de l'AFDET ayant travaillé pour la Chambre de commerce de Paris,  Jean-Louis Mucchielli, ancien directeur de l'école de commerce Skéma, et Christine Szymankiewicz Igaenr.

Lisez moi...    

 

Des syndicalistes suspendus dans le Loir et Cher

Deux responsables académiques du Snetaa Fo et de la Cgt sont suspendus par la rectrice d'Orléans Tours Katia Béguin. Tous deux travaillent dans le même lycée professionnel, Denis Papin à Romorantin, et font l'objet d'une procédure lancée par leur chef d'établissement. Selon le secrétaire général de la Cgt Education, Patrick Désiré, c'est une première. D'autant qu'on leur reproche l'exercice de leur mandat. Le chef d'établissement leur reproche de l'obstruction au conseil d'administration et d'être responsables d'un mauvais esprit dans le lycée. 35 professeurs de leur lycée sur 50 ont signé une pétition en faveur des deux délégués. Et on ne comprend pas, à la Cgt éducation, où veut en venir la rectrice."Ils n'ont pas insulté le chef d'établissement, pas frappé un élève ou un collègue, il n'ya  pas d'affaire de moeurs. Le rectorat règle un conflit du travail par un conseil de discipline", nous a dit P Désiré.

Lisez moi...    

 

 

Education prioritaire

JM Blanquer face au scandale de Chilly-Mazarin

"Cela nécessite d’avoir une vision claire de l’école comme institution qui transmet des connaissances et des valeurs". Dès novembre 2017, JM Blanquer n'a eu de cesse de se situer dans la tradition républicaine et d'en appeler à ses valeurs. Un intérêt qui l'a amené à réécrire les programmes d'Education civique et morale de l'école et du collège. Est ce simplement la posture d'un politicien confirmé ou JM Blanquer est-il vraiment un défenseur de ces valeurs ?  L'incident de Chilly-Mazarin va permettre de le savoir. Va-t-il appliquer les nouveaux droits que lui donne la loi du 1er août 2018 pour faire respecter le droit des enfants à la scolarisation ou va-t-il fermer les yeux adressant à son administration une lâche consigne ? L'incident scandaleux de Chilly-Mazarin est un précédent qui va envoyer un message clair aux Dasen. Doivent-ils inscrire d'office les enfants victimes des refus de scolarisation des maires comme la loi le leur demande ? Les journalistes de Libération ont pu constater qu'à Chilly-Mazarin les principes républicains et la loi ne pèsent pas lourds. Non seulement le maire LR tente d'empêche la scolarisation d'enfants congolais mais aussi l'inspectrice du secteur est intervenue de façon proprement scandaleuse pour les faire retirer de l'école. Une vraie honte pour une Education nationale qui prétend enseigner l'éducation morale et civique. Et aussi un défi adressé au ministre.

Lisez moi...    

 

La Ligue de l'enseignement interpelle le ministre sur les enfants de Chilly-Mazarin

" Il est de la responsabilité du ministre de l’Éducation nationale de faire prévaloir le droit à l’École pour tous les enfants, partout sur le territoire de la République". Dans un communiqué du 9 octobre, la Ligue de l'enseignement rappelle que "la jurisprudence établie depuis 2002 par la Cour de cassation pose clairement que les considérations de fait, donc le lieu d’habitation habituelle et effective, doivent prévaloir sur la déclaration administrative de résidence, ce qui devrait entraîner automatiquement l’accès des enfants à l’école primaire la plus proche". Elle rappelle l'article 61 de la loi du 1er août 2018. " cet article garantit un accueil provisoire à tout mineur de moins de 16 ans et autorise le Préfet à procéder directement à l’inscription des enfants en cas de refus par le maire. Ces nouvelles dispositions se sont d’ailleurs appliquées dans le cas de Chilly-Mazarin début octobre d’après le Préfet du département." La Ligue demande au ministre d'intervenir. Le Café pédagogique a appelé JM Blanquer a se positionner le 8 octobre sur l'application qu'il souhaite faire d ela loi du 1er aout.

Lisez moi...    

 

L'OZP dénonce la "liquidation" de l'Education prioritaire

"C'est une liquidation. Il faut arrêter cela". Marc Douaire, président de l'Observatoire des zones prioritaires (OZP), une association qui regroupe les acteurs de l'Education prioritaire, réagit vivement à l'annonce de la nouvelle politique d'éducation prioritaire lancée par JM Blanquer les 2 et 3 octobre. Dans un entretien donné au Café pédagogique, il marque l'importance du glissement qu'introduit JM Blanquer et annonce des actions pour mettre l'éducation prioritaire en débat.

Lisez moi...    

 

Education prioritaire : L'analyse de Marc Bablet

Dans un nouvel article, Marc Bablet, ancien responsable de l'éducation prioritaire au ministère, analyse la lettre de mission de P. Mathiot et A. Azema. Il pose la question du budget mais aussi celles du rôle du privé et des stratégies d'enseignement.

Lisez moi...    

 

Marc Bablet : Comment conduire le changement

"Les notes de service du ministre sur lecture, grammaire, vocabulaire, calcul et résolution de problèmes sont exactement ce qu’il ne faut pas faire : faire croire aux personnels que quelqu’un au ministère sait comment ils doivent enseigner dans le détail de leurs activités. Leur imposer des manières de faire, presque jusqu’à un manuel unique de lecture. La conséquence de cela c’est que l’on va développer le contrôle de leur exécution. Tout le contraire de la confiance dans les collectifs de travail qui a présidé à la refondation de l’école. Tout le contraire aussi de l’autonomie, de l’audace et de l’innovation auxquelles on nous enjoint par ailleurs. Tout le contraire de ce qu’a porté la gauche avec le passage au corps de catégorie A des enseignants du premier degré, il y a quelques temps déjà". Marc Bablet, ancien responsable de l'éducation prioritaire au ministère, réfléchit à voix haute à la conduite du changement dans l'éducation nationale.

Lisez moi...    

 

 

Lycée professionnel

La réforme du lycée professionnel rejetée par le CSE

Malgré des efforts du ministère, ça ne passe pas. Réuni le 10 octobre, le Conseil supérieur de l'éducation a voté contre la réforme de l'enseignement professionnel. La réforme divise les syndicats, opposant la principale organisation Snetaa Fo et l'Unsa à une intersyndicale réunissant le Snuep Fsu, la CGT et Sud.

Lisez moi...    

 

Enseignement professionnel : L'intersyndicale annonce une semaine d'actions

" L’intersyndicale CGT Éduc’action - SNUEP FSU – SNEP FSU – SNALC - SUD Éducation - SNCL -SSIES FAEN - CNT "se félicite du succès des mobilisations du 27 septembre et du 9 octobre. Le succès de ces deux premières journées de mobilisation montre le profond rejet de la réforme par les PLP". Elle estime les avancées ministérielles obtenues au CSE du 10 octobre insuffisantes et annonce des actions. " L’intersyndicale s’engage à poser dans le courant de la semaine prochaine un calendrier d’actions pour obtenir le retrait de cette réforme. La mobilisation pour la défense de la voie professionnelle doit se mener dans le cadre unitaire le plus large possible".

Lisez moi...    

 

 

Métier enseignant

Une circulaire redéfinit la mission du prof principal

"En lycée, en classe de seconde, le professeur principal exploite, avec l'équipe pédagogique, les résultats obtenus aux tests de positionnement et repère ainsi avec ses collègues, pour chaque élève, les besoins les plus urgents. Au sein de sa classe et en lien avec l'équipe de direction, le professeur principal suit la composition des groupes d'accompagnement personnalisé et leur évolution en cours d'année scolaire. En lycée général et technologique, sous l'autorité du chef d'établissement, le professeur principal doit, sur la base des résultats obtenus et en lien avec le psychologue de l'éducation nationale et l'équipe pédagogique, guider l'élève dans son choix de spécialités ou de série, et aussi, le cas échéant, dans celui des options proposées en première". Une nouvelle circulaire sur le role du professeur principal étend ses responsabilités à l'exploitation des évaluations nationales et en matière d'orientation. "Dès la classe de troisième, le professeur principal conduit des entretiens personnalisés d'orientation... Au lycée, dans le cadre de la réforme du baccalauréat général et technologique et de la transformation de la voie professionnelle, le rôle du professeur principal dans l'accompagnement au choix de l'orientation est renforcé. Le professeur principal contribue avec les psychologues de l'éducation nationale à donner aux élèves une information sur l'enseignement supérieur, notamment sur les attendus des formations et sur le monde professionnel, en lien avec les actions organisées par les régions."

Lisez moi...    

 

 

Cnesco

Soutien quasi unanime en faveur du Cnesco

Quatorze organisations, dont les principaux syndicats (Fsu, Unsa, cfdt), les parents de la Fcpe, l'Unl et les Cemea, écrivent au ministre pour obtenir le maintien du Cnesco menacé de suppression par le projet de loi Blanquer. " Pour les acteurs du système éducatif et de la société civile que nous représentons, il est important que l’évaluation « indépendante, scientifique et participative du système scolaire » que le Cnesco a réussi à mettre en place en quelques années, perdure. En effet, le Cnesco part des questions des usagers et des professionnels du système éducatif et travaille avec eux à construire des recommandations partagées à partir des évaluations réalisées par des chercheurs - y compris étrangers - et à les mettre à la disposition de tous. Les ressources évaluatives du Cnesco et ses recommandations sont importantes pour améliorer les pratiques éducatives sur le terrain et pour faire évoluer les politiques éducatives de façon constructive de façon constructive".

Lisez moi...    

 

Agnès Florin : Pourquoi il faut prolonger l'action du Cnesco

Pour améliorer le système éducatif français et réduire les inégalités sociales de réussite scolaire, il faut maintenir une instance indépendante d'évaluation de l'Ecole comme le Cnesco. Psychologue, professeure émérite de psychologie de l'enfant à l'université de Nantes, Agnès Florin a travaillé avec le Cnesco. Elle en connait le fonctionnement et en apprécie l'action. Alors que le projet de loi préparé par le ministre de l'Education nationale prévoir sa disparition, elle explique pourquoi il faut au contraire prolonger son action.

Lisez moi...    

 

 

Numérique

Numérique : Nouveau rapport, vieilles solutions

" Le temps des atermoiements et du bricolage en matière de numérique éducatif est révolu : il revient désormais à l’État stratège d’adopter l’approche systémique d’une Éducation nationale plus agile et plus différenciée". Bruno Studer, président de la Commission de la culture et de l'éducation de l'Assemblée nationale, a remis le 10 octobre un nouveau rapport sur "l'école dans la société du numérique".  C'est le second rapport de l'année, la même commission, mais coté Sénat, ayant publié fin juin un autre rapport. Entre les deux beaucoup de points communs : accentuer l'éducation aux médias et à l'information (EMI) pour lutter contre les fake news, créer un capes d'informatique, relancer un énième plan numérique auxquels s'ajoute la (re-re-re) création d'une plateforme unique de ressources numériques éducatives. Alors que le numérique est l'aventure culturelle de ce début de siècle, ces rapports courent après les pratiques culturelles des français pour les encadrer et les juguler.

Lisez moi...    

 

Bruno Devauchelle : Numérique : Quand un rapport chasse l'autre...

Après une première présentation faite hier dans le Café Pédagogique, nous revenons dans ce texte sur l'analyse de quelques points de ce rapport qui, en lien avec celui du sénat, mettent en lumière les interrogations actuelles du monde politique à l'égard du numérique. L'impression générale qui émane de ces propos est celle d'une insaisissable question : comment piloter l'école alors qu'une mutation culturelle majeure est en train de se produire (et c'est loin d'être terminé, bien sûr) ? L'école est-elle encore le lieu de la construction culturelle émancipatrice du citoyen ou doit-elle être celle de la mise en place d'une sorte de "sur-moi" numérique dans la tête de chacun de nos enfants ? Pour le dire autrement, comment contrôler cette évolution culturelle ?

Lisez moi...    

 

Bruno Devauchelle : L'hybridation pour la réforme du lycée ?

La réforme du lycée va augmenter la demande d'adaptation des établissements aux demandes des élèves et des familles. Cette adaptation concerne d'abord la possibilité d'offrir le maximum de possibilités pour les élèves et leurs familles. Deux hypothèses sont envisageables : fermer les petits établissements et regrouper dans des grands lycées, concevoir un dispositif qui permettra d'offrir le plus grand nombre de possibilités dans tous les établissements quelle que soit leur taille et les qualités des enseignants. Les moyens numériques à disposition des lycées devraient permettre de trouver des solutions intéressantes pour éviter la première hypothèse.

Lisez moi...    

 

Bruno Devauchelle : En classe, Les temps du numérique

L'une des attitudes les plus courantes que nous ayons observée dans l'utilisation des ordinateurs en classe est celle qui consiste à les utiliser en continue pendant une séance. Cette manière de faire est en générale liée à l'histoire même de l'implantation des ordinateurs dans l'établissement scolaire. La salle informatique, du nanoréseau à la salle bureautique, est une salle dédiée qu'il faut réserver pour pouvoir l'utiliser avec les élèves. Il en est désormais de même quand on a une classe mobile ou une valise de portables ou de tablettes partagées. La réservation d'un équipement impose des contraintes qui induisent des comportements. Il faut d'abord anticiper ce besoin dans une progression pédagogique. Cela suppose que plusieurs jours, semaines voire mois, à l'avance, je sache que j'aurai besoin d'utiliser la salle. Cela donc impose à l'enseignant un mode de progression dans son enseignement qui est davantage guidé par les équipements que par les besoins et la progression des apprentissages des élèves. Or si nombre d'enseignants l'ont accepté, du fait même des installations, cela les a amenés à faire de l'informatique un objet à part le plus souvent.

Lisez moi...    

 

 

 

 

  

Par fjarraud , le vendredi 12 octobre 2018.

Commentaires

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces