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 L'Echec scolaire vu par ...

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Refus de l'échec scolaire - 2009 > Messages > Bernard Corvaisier

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Bernard Corvaisier

L’échec scolaire : nous le rencontrons souvent dans nos classes. Il nous arrive d’être désemparé devant des élèves qui ne progressent jamais sur toute une année, voire même sur l’ensemble de leur scolarité au collège.

Parfois, certains élèves désapprennent dans nos classes.

L’échec scolaire interroge nos pratiques, nous oblige à engager un regard critique sur notre façon d’enseigner. A ce titre, il doit être un élément central de toute réflexion pédagogique.

Aussi, lutter contre l’échec scolaire exige de réduire au maximum l’implicite dans nos cours, nos exigences et nos appréciations.

C’est pour cela que depuis deux ans, je réalise un atelier d’apprentissage des leçons. Les élèves ont une heure d’apprentissage des leçons inscrite dans l’emploi du temps.

Je me suis aperçu que l’institution scolaire ne recouvrait pas cette activité. Alors même que bons nombre d’appréciations dans les bulletins scolaires et sur les copies renvoient à l’apprentissage : « apprenez davantage vos leçons » « approfondissez les cours » « Maîtrisez davantage les connaissances » ; « soyez plus rigoureux » Investissez-vous davantage dans le travail à la maison. »

Mais que signifient ces expressions ? Quel sens peuvent-elles avoir pour un élève et ses parents ?

Aussi depuis deux ans, les élèves suivent des cours de révision autour d’un dispositif qui pari que l’apprentissage collectif et collaboratif des leçons au sein de classe est plus efficace qu’un simple apprentissage individuel.

Les élèves, par groupe de trois, élaborent à partir des leçons qu’ils ont à réviser des cartes « heuristiques » ou « topogrammes ». Ces cartes de révision sont ensuite diffusées aux autres élèves de la classe.

La carte « heuristique » ou topogramme permet de hiérarchiser, classer et organiser les connaissances. Ce travail permet aussi d’apprendre à lire un chapitre ou une leçon. A travailler sur l’importance des titres, des mots clés.

Cette forme de révision sous forme de topogramme permet aussi d’intégrer dans la révision des connaissances que possèdent les élèves et qui se rattachent aux cours abordés. Tout élève peut enrichir la carte heuristique d’un savoir qu’il possède – ce nouveau savoir est identifié par une couleur différente –

Cette activité m’a permis de constate que certains élèves sont capables de réviser 4 à 5 leçons sans jamais lire un titre de leçon, sans donc être capable d’ordonner l’information. Que les bons élèves ont deux types de lecture : une première lecture rapide, identifiant les titres, les sous-titres et les paragraphes. Les élèves dits en difficulté ne possédant qu’un type de lecture sans aucune hiérarchie.

Notre obligation en tant qu’enseignant est de prendre en charge cette activité d’apprentissage à la révision. Elaborer des dispositifs pour que les enfants puissent bâtir des outils collectifs permettant d’organiser et hiérarchiser les connaissances.

Notre obligation est de fournir ainsi à l’élève, lorsqu’il rentre chez lui, les outils lui permettant d’apprendre ses leçons et ne plus le laisser seul devant cette activité. Faire que l’apprentissage des leçons et des cours ne participent pas accentuer les inégalités sociales favorisant notamment les élèves qui bénéficient à la maison de la présence de parents ayant un niveau culturel élevé.

Ainsi les rapports entre l’Ecole et la communauté pourraient se tisser avec plus de confiance et moins d’implicite.

Mon désir serait de réduire le nombre d’heures de cours dans la journée – augmenter le temps de présence des élèves dans nos établissements notamment pour réaliser des révisions collectives et collaboratives - intégrer de nouvelles matières comme l’éducation aux médias (images, sons, vidéo, blog……)

Ce qui fait aujourd’hui obstacle à la réussite de l’Ecole > l’absence d’heures de concertation identifiées, reconnues et payées par l’administration pour que les équipes enseignantes puissent travailler, réfléchir et construire ensemble. La rénovation de l’école commencera par là : lorsque les administrateurs voudront bien considérer que les concertations entre enseignants ne sont pas du temps perdu. Exiger cela, c’est demander une réorganisation complète de l’Ecole.

Qui est prêt à le faire ?


Bernard Corvaisier, Collège Jacques Prévert, Chalon sur Sâone


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