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Ecrire pour lire avec didapage : entre Yasmina Khadra et le voyage en Orient

Auteur(s) : Alexis Lucas
Nombre d'élèves concernés : classe complète et groupes d'accompagnement personnalisé
Nombre de personnes impliquées : 2 à 3 collègues


Etablissement :
Lycée d'Enseignement Technique et Professionnel Jean Moulin
49 Boulevard du Général de Gaulle 59100 Roubaix


Description

Dans le cadre du lycée professionnel Jean moulin à Roubaix, j'ai pu mener un travail mêlant littérature et TICE de façon particulièrement stimulante. D'un côté, s'est déroulée l'étude de l'œuvre intégrale de Yasmina Khadra "Ce que le jour doit à la nuit" durant le cours de français, et de l'autre le récit d'un voyage imaginaire en Orient dans le cadre de l'accompagnement personnalisé, de façon à croiser les regards et à construire une réflexion enrichie sur la question identitaire et coloniale.


Objectifs de l'action

Mettre en synergie, par l'utilisation des TICE, la lecture intégrale d'une œuvre dans le cadre du cours de français et la démarche d'écriture longue dans le cadre de l'accompagnement personnalisé afin de faire entrer les élèves dans la complexité de la double culture de Yasmina Khadra .


Historique

Lors de l'étude de l'œuvre intégrale de Yasmina Khadra, j'ai cherché différentes stratégies pour faciliter la compréhension de l'univers romanesque de Yasmina Khadra, non seulement pour relancer l'intérêt des élèves à la lecture, mais aussi pour aider les élèves à mieux entrer dans la question identitaire spécifique à l'entrée du programme de Baccalauréat Professionnel. Si bien entendu l'usage du TBI a pu servir de facilitateur au démarrage de la séquence, c'est d'abord pour mieux faire voir aux élèves ce que suggère le texte, que ce soit pour mettre en valeur le style ou pour l'illustrer, comme par exemple l'ange du cauchemar de Youne/Jonas que j'ai choisi d'illustrer par des illustrations de Gustave Doré ( le Lucifer de Milton ), ou la ville d'Oran que j'ai montré durant la période coloniale en diffusant de vieilles cartes postales. En réalité, ce que j'ai ainsi pu redécouvrir en utilisant le tableau interactif, c'est l'importance de l'image comme facilitateur dans le processus de compréhension des petits lecteurs pour rendre concrètes les allusion du texte. Par contiguïté, j'ai également redécouvert la nécessite de travailler au préalable le lexique contextuel pour parvenir à mieux faire entrer les élèves dans l'univers textuel de l'auteur. Si j'ai d'abord commencé par utiliser le tableau interactif pour diffuser des images de l'Orient, en passant par le filtre des tableaux ou des daguerréotypes que l'on trouve sur le site de la BNF, l'objectif est vite devenu celui de faire écrire les mots que les élèves pouvaient faire émerger pour décrire, explique et montrer. C'est là que l'idée de mettre en place une sorte d'atelier d'écriture avec didapage a émergé, comme une sorte de caisse de résonance de la lecture du roman de Khadra. Le but étant de s'approprier le roman par son réinvestissement dans l'écriture.


Descriptif des étapes

Le travail central est constitué par l'étude du roman, avec l'appui du Tableau interactif, durant le cours de Français, et ce durant un peu plus d'un mois, à raison de 2 heures en classe entière hebdomadaire et de 2 à 3 heures hebdomadaire en demi-groupe dont 1 heure revient à l'Histoire-Géographie (ces dédoublements sont spécifiques aux  zones sensibles). Alternant les phases de lecture à la maison et de lecture en classe, certaines heures de la semaine ont été consacrées à la construction d'une culture minimale pour mieux entrer dans l'histoire. Comme en Histoire, nous avions rapidement évoqué la période coloniale, quelques recherches complémentaires sur Sétif, Abd El Khader ou Lalla Fadhma N'Soumer aussi bien que sur des lieux évoqués dans le roman comme le village de Rio Salado ( rebaptisé lors de la décolonisation donc difficile à trouver mais pédagogiquement fructueux) ont permis aux élèves de replacer l'histoire romanesque dans une continuité historique. Le moment de lancement dans l'écriture s'est fait par l'entremise de l'étude d'un extrait de Bel-Ami de Maupassant où Duroy, le personnage principal, évoque son voyage dans le Mzab durant la deuxième période du XIXième siècle... et cela débouche sur la commande par la femme du directeur du journal d'une série d'articles intitulés "Souvenirs d'un chasseur d'Afrique". Le choix de cette période plus lointaine et de ce héros étant guidé par l'idée d'éloigner les élèves du piège de l'identité algérienne dont la majorité de mes élèves sont issus. Avec la lecture du roman, s'est alors mise en place l'intertextualité entre Maupassant et Khadra par le biais des images et du lexique.


Soutien et support(s)

La démarche nécessite d'avoir régulièrement un accès à une salle de classe équipée d'un TBI, ainsi qu'à une salle informatique pour le travail d'accompagnement personnalisé. La démarche a bénéficié du soutien et de l'appui de non corps d'inspection comme la démarche associait des outils numériques, tableau interactif et salle pupitre, avec les nouveaux programmes dont l'accompagnement personnalisé est l'un des dispositifs.


Obstacles rencontrés et moyens pour les surmonter

Bien que mes élèves soient d'un niveau très hétérogène et majoritairement faible comparativement à d'autres Lycées professionnels, on pourrait de denmander quelle raison peut pousser à choisir Yasmina Khadra compte tenu de la complexité de cette oeuvre, ne serait-ce que pour son style et les thèmes abordés. La raison tient à l'idée que je me fais de la littérature qui ne dépend selon moi ni du milieu social ni du niveau de maîtrise de la langue mais bel et bien du désir de l'apprenant à en décoder la signification du moment que du plaisir en ressorte. D'où la variété des supports (tbi, pupitre, web), laquelle a relancé l'enthousiasme généré. Des difficultés idéologiques, techniques et disciplinaires se sont surimposées lors de la conception du Didapage : l'ampleur de la question de la collecte des documents , les questions idéologiques liées à l'Orientalisme, la complexité technique de la démarche et sa mise en synergie avec la séquence de français consacrée à Khadra. Cependant les élèves m'ont tous convaincus que ce travail était le bon, qu'il soit inachevé ou pas.


Bilan de l'action : pour vous, pour les élèves, coût

Les élèves ont découvert le plaisir d'être emporté par un imaginaire que ce soit pour lire ou pour produire et ont été charmés de voir que l'un peut servir à l'autre. Les élèves ont pris plaisir au fur et à mesure des semaines à découvrir le parcours ainsi réalisé en orient. Les 2 collègues qui ont testé la démarche en accompagnement personnalisé ont été surpris par l'enthousiasme généré par le projet, et par la simplicité de la mise en œuvre.


Personnes pouvant témoigner

Fatira Gacem, enseignante ayant testé la démarche d'écriture avec un demi-groupe classe dans le cadre de l'accompagnement personnalisé. Brahim Chayani, enseignant ayant testé la démarche d'écriture avec un demi-groupe classe dans le cadre de l'accompagnement personnalisé. Marie Tancrez qui a la première proposé une remarquable séquence de travail sur le roman de Khadra à la source de ma transposition, compte tenu du profil de mes élèves. Cyrille Larat, IEN EG Histoire, ayant inspecté cette collègue testant l'approche avec les élèves, et ayant suivi le projet ensuite présenté en formation nouveaux programmes, auprès de nombreux collègues de l'académie de Lille.


Particulièrement collectivités, associations et mouvements impliqués dans le projet

Il est probable que le travail sur Didapage fasse l'objet l'objet d'un parcours Pairformance et reprenne ce canevas, car ce travail a bénéficié des conseils d'inspecteurs de ma discipline et du regard des collègues de mon établissement ayant testé l'accompagnement personnalisé.


Transposition du projet

Comme j'ai pu testé les mêmes outils avec une autre classe de seconde, et proposer ce travail aux collègues ayant en charge l'accompagnement personnalisé de la classe, j'ai pu moi même réajuster certaines imperfections, et réduire le nombre de documents travaillés dans le Didapage, aussi bien que d'extraits du livre étudiés en classe. Surtout le fait de proposer une grille de compétence dans le cadre de l'accompagnement personnalisé ainsi qu'un outil numérique livresque comme support de narration réconcilie même les plus récalcitrants. Autre avantage la grande souplesse du projet qui devrait permettre à chaque enseignant travaillant sur cette thématique de personnaliser l'approche selon le profil des élèves et le contexte local.


Motivations pour participer à ce concours

- faire connaître comment une démarche innovante aide à mieux faire rencontrer un auteur et son oeuvre.

-promouvoir un outil libre de droit pour réaliser un livre numérique plutôt que des applications aux droits réservés    


Niveau(x)

Lycée professionnel


Discipline(s)

Lettres
Histoire - Géographie


Fichier joint


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