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Forum 2010 > Messages > Donneurs de voix
Donneurs de voix

Auteur(s) : Denis Despérez, mi-temps classe CM2, mi-temps maître formateur IUFM centre d’Evreux
Nombre d'élèves concernés : 18 cette année (classe CM2A)
Nombre de personnes impliquées : 1

Etablissement :
École Joliot-Curie élémentaire, RAR de La Madeleine,Evreux
Chemin de Melleville La Madeleine 27 000 Evreux


Description

Développer chez les élèves les compétences de lecture à haute voix, avec l'aide d'un logiciel d'enregistrement (Audacity). Projet finalisé cette année par la création d'un CD de poésies (recueil Ici de Jean-Pierre Siméon) offert à la bibliothèque sonore d'Évreux (bibliothèque pour aveugles et malvoyants)en tant que donneurs de voix .(voir diaporama en pièce jointe)


Objectifs de l'action

Lire à haute voix avec fluidité et de manière expressive un texte, après préparation. Améliorer la lecture à voix haute (celle du travail quotidien).


Historique

Depuis presque dix ans, j’enregistre chaque année mes élèves, en poésies, saynètes, extraits d’ouvrages de littérature jeunesse, chants (dont ceux vus en langue vivante). Il s’agit à chaque fois de trouver un fil rouge, un projet pour se donner un but au travail régulier de lecture à haute voix. Le tout premier projet s’inscrivait dans une liaison cycle 2/cycle 3 avec la tentative de création d’une audiothèque (albums enregistrés par mes CM1 pour une classe de CP). Cette première tentative n’est restée qu’à l’état d’ébauche. Premièrement, les enregistrements étaient rendus difficiles par le matériel à disposition (à l’époque, encore des enregistreurs à cassette, avec la difficulté de s’arrêter, de ne relire qu’une partie et des raccords forts bruyants !) Deuxièmement, je manquais d’expérience dans la manière de gérer à la fois le groupe qui lisait et le reste de la classe, mais aussi la préparation des enregistrements, à savoir, le travail par groupe au sein d’une même classe, quand chaque groupe doit s’entraîner. J’ai persévéré dans l’idée d’enregistrer mes élèves, mais plus sous forme d’un projet de fin d’année (dernière période de l’année où l’on essaie de trouver des activités motivantes dans les toutes dernières semaines de classe). Nous avons enregistré les poésies et chants (français et ceux vus en anglais) de toute l’année, le but étant de produire un CD de classe, CD donné à chaque élève à la fin de l’année. Ces premiers essais m’ont convaincu de persévérer dans cette voie, et de voir dans cet outil qu’est le travail d’enregistrement un des moyens d’améliorer chez les élèves la lecture à haute voix. En effet, un constat s’est rapidement imposé dans les différentes classes que j’ai pu avoir : la lecture à voix haute (qui est celle du travail quotidien : lecture de consignes, de phrases d’exercices, d’énoncés de problèmes, ..) et la lecture à haute voix (poésie apprise et récitée avec le texte en appui, idem pour du théâtre, pour de la lecture d’extrait de romans, …) chez les élèves, même chez « les bons », était très souvent difficile, hésitante, sans respect de la ponctuation, du ton, … rendant la compréhension pour soi-même et pour les autres difficile. Ce constat était d’autant plus vérifié et amplifié dans les différentes écoles et classes de ZEP dans lesquelles j’ai travaillé. J’ai donc commencé de façon beaucoup plus régulière le travail de lecture à haute voix avec enregistrement, l’amélioration de cette dernière ne pouvant pour moi qu’améliorer également la lecture à voix haute.


Descriptif des étapes

Le travail effectué en lecture à haute voix est désormais dans ma classe hebdomadaire : un créneau de littérature y est consacré, par la mise en voix soit des ouvrages étudiés (recueil de poésies, fables, extraits des romans) soit par des saynètes travaillées par groupes de 2, 3 ou 4 élèves. Lors de la première séance, l’étude commence le plus souvent par une lecture entendue. Cette lecture est faite par le maître, ou bien, par des acteurs ou des auteurs eux-mêmes. En effet, grâce à internet, je peux faire écouter aux élèves certains des textes étudiés dits : - par des acteurs (ce fut le cas par exemple avec les fables, où pour une même fable, j’ai pu trouver plusieurs récitants avec plusieurs façons de réciter, ce qui est d’autant plus intéressant à analyser), - par des auteurs (lorsque l’on a étudié la poésie Liberté, les élèves ont écouté un enregistrement de Paul Eluard). Le texte est ensuite donné aux élèves, avec une relecture, un travail d’analyse et de repérages (personnages, interventions, narrateur, intonation, …). Pour le travail en groupe des textes, j’applique dorénavant le principe du pair-work vu en anglais : les élèves s’entraînent pendant un temps donné par binômes ou petits groupes, éparpillés dans la classe et c’est le maître qui se déplace de groupe en groupe. Le temps de parole est ainsi beaucoup plus important pour chaque élève, et les répétitions plus nombreuses. (Lorsqu’il s’agit de poésies, deux élèves ont la même et se mettent en binôme pour la réciter et la commenter mutuellement, toujours sous la forme de travail pré-citée). En fin de séance, un groupe ou deux passent devant les autres avec une analyse des prestations, et des répétitions éventuelles de passages. La seconde séance repart d’une relecture du texte, puis à nouveau les élèves travaillent sur le principe du pair-work. En fin de séance, un ou deux groupes passent devant les autres et après analyse, commentaires et répétitions de certains passages, ils sont enregistrés à l’aide de l’ordinateur portable et du logiciel Audacity. (C’est un logiciel gratuit et téléchargeable, possédant certes de multiples fonctions, mais dont la prise en main est simplissime, les fonctions de base étant celles d’une chaine hi-fi (enregistrer, stop, pause, lecture, avance et recul rapides auxquelles on rajoute dans un premier temps copier, coller, couper). La séance se poursuit par une critique de la prestation, mais surtout, l’enregistrement est réécouté par les élèves. Cela permet d’affiner l’analyse, mais aussi, ce qui est essentiel, de repérer soi-même les difficultés rencontrées, les passages à reprendre, … Certains n’ont même pas voulu écouter l’enregistrement, la courbe d’enregistrement que propose le logiciel leur suffisait pour constater qu’ils avaient parlé trop faiblement, la courbe étant très petite ! La possibilité de s’écouter est un énorme avantage, car bien souvent, lorsqu’un élève récite une poésie par exemple, il est très difficile pour lui d’analyser à chaud sa prestation s’il ne peut pas se réécouter, et les commentaires sont presque toujours ceux du maître, bien que l’on sollicite les autres élèves (avec parfois des grilles d’écoute à remplir assez élaborée, qui ont aussi souvent pour but de voir ceux qui ne récitent pas rester concentrés lors du passage d’un de leur camarade !). Il est important de noter que même si le logiciel Audacity permet beaucoup de corrections artificielles, les enregistrements sont refaits plusieurs fois si nécessaire, le but étant que les élèves se corrigent eux-mêmes et non numériquement. Il n’y a vraiment qu’après plusieurs enregistrements infructueux sur un mot, un passage, que je me permets de ne les enregistrer à nouveau que sur ce passage et de le remplacer, ou bien d’effacer une longue pause par exemple. Ceci vaut exclusivement lorsque l’on veut un enregistrement définitif, pour notre CD par exemple, sinon, pour les séances de travail hebdomadaire en lecture à haute voix, l’enregistrement reste un outil pour s’auto-évalue / analyser, et n’est pas le but uniquement visé !


Soutien et support(s)

Un ordinateur (portable pour notre école, mais pas nécessaire), le logiciel Audacity, (gratuit et téléchargeable), un micro (les micro casques livrés avec les ordinateurs faisant amplement l'affaire)


Obstacles rencontrés et moyens pour les surmonter

Le seul obstacle rencontré est celui de l’organisation du travail d’entraînement en groupes, qui après un peu d’expérience est vite résolu (travail en pair-work évoqué précédemment). Bien évidemment, le nombre d’élèves par classe joue beaucoup !


Bilan de l'action : pour vous, pour les élèves, coût

Coût : aucun, ni financier ni en temps (lorsque l’organisation est bien rodée) Pour les élèves : Tout d'abord, une grande motivation pour les ateliers hebdomadaires, même par des élèves souvent réticent au travail, et bien sur, pour le projet CD pour la bibliothèque sonore. Il est évident que certains ont fait beaucoup de progrès dans la lecture à haute voix : vaincre sa timidité, rester concentré, exprimer différents sentiments grâce à la voix, se repérer dans un texte, mieux articuler, anticiper, mettre le ton, … Mais il s’agit sans doute encore trop d’un avis subjectif, et une des améliorations au projet serait peut-être de construire des outils pour le maître pour mieux évaluer les progrès de chacun, d’avoir bien fixé dès le départ les attendus, les observables. Pour ce qui est du transfert des effets de ce travail de lecture à haute voix vers la lecture à voix haute, il faut avouer qu’il est difficilement observable (ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas !). Là encore, pré-test/évaluation diagnostique et post-test seraient nécessaires pour une analyse plus précise des acquis et des transferts.


Particulièrement collectivités, associations et mouvements impliqués dans le projet

Bibliothèque sonore d’Evreux (pour les aveugles et malvoyants) : L’année dernière, je suis allé solliciter la bibliothèque sonore d’Evreux pour leur faire part de mon travail d’enregistrement et leur demander si un partenariat était possible. Après écoute de quelques productions des années antérieures, un accord de principe fut donné. A la rentrée 2009, une représentante est venue en classe expliquer ce qu’était la bibliothèque sonore, présenter les catalogues disponibles, les moyens d’expéditions, les appareils d’écoute des CD, et aussi, parler du bénévolat. Après nous avoir expliqué les consignes et exigences de qualité à respecter pour qu’un enregistrement soit accepté et mis au catalogue, le travail en classe a été en totale autonomie. Nous en sommes à la phase d’envoi des poèmes enregistrés (avec l’accord et les encouragements de leur auteur Jean-Pierre Siméon). La bibliothèque nous a fait parvenir des commentaires sur les différents enregistrements que nous allons retravailler pour certains, d’autres pouvant être acceptés.


Transposition du projet

- Au sein de l’école : Après avoir expliqué mes projets antérieurs et celui de cette année à mes collègues, une réflexion s’est amorcée pour fédérer l’ensemble des classes et proposer comme avenant à notre projet d’école un travail très structuré et régulier sur la lecture à haute voix, avec mise en place d’un pré-test et d’un post-test, définitions d’observables,… avec l’aide de l’enregistrement. C’est une réflexion en cours, peut-être pour la rentrée prochaine ? - A d’autres disciplines : de multiples projets peuvent être imaginés à l’aide de l’enregistrement et ce dans beaucoup de disciplines différentes, au primaire comme au secondaire : interviews, enregistrements pour des radios, en langues vivantes, en éducation musicale, …


Motivations pour participer à ce concours

Faire connaître et proposer des travaux dans lesquelles les tuic sont une réelle plus value et participent à l’amélioration des compétences des élèves. De plus, de par mes interventions en formations initiale et continue à l’IUFM en tant que maître formateur, la présentation et la manipulation de ce logiciel, ainsi que la présentation de travaux l’intégrant (en français, en éducation musicale, en anglais) ont toujours rencontré un vif intérêt. De part sa prise en main très facile et les possibilités offertes, de nombreuses pistes et utilisations potentielles ont souvent vu le jour et les échanges entre collègues toujours très fructueux.    


Niveau(x)

Ecole Primaire


Discipline(s)

Langues Vivantes
Lettres
Enseignements Artistiques


Fichier joint


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