Les écoles hors contrat ont le vent en poupe si l’on en croit une étude de la Depp sur l’évolution des effectifs élèves dans le premier degré. Si globalement le nombre d’élèves diminue dans le premier degré à la rentrée 2017 (- 23 100 soit -0.3%) c’est surtout lié au recul de la préscolarisation. Et cela ne concerne pas le privé porté par la hausse du hors contrat (+15%).
L’échec de la scolarisation précoce
Selon la Depp, le premier degré compte 6 783 000 élèves dont 4 210 000 en élémentaire. A la rentrée 2017 les effectifs diminuent de 23 000 élèves (-0.3%) particulièrement en CP (-1.6%) et dans la scolarisation à 2 ans (-3.8%). Le privé scolarise 14% des élèves soit +0.7% alors que le public enregistre une baisse de 0.5%. Le privé enregistre une nette hausse en Cm1 et en maternelle sauf à 2 ans où le recul est plus important que dans le public.
On retiendra en premier l’échec du programme de préscolarisation lancé par Vallaud Belkacem. Au lieu d’augmenter ,le taux de scolarisation à 2 ans baisse 3.8% à la rentrée soit 4 000 enfants en moins. Et il recule partout. En Rep+ il passe de 23 à 22%, en rep il s’établit à 19% et 10% hors rep. 700 enfants ont été perdus dans l’éducation prioritaire.
A première vue ces chiffres peuvent surprendre suite au Plan 2 ans lancé par le gouvernement précédent. Ils vont aussi à rebours des préconisations internationales comme celles de l’OCDE qui demandent une continuité éducative dans la scolarisation précoce.
Mais il faut se rappeler des conditions réelles de scolarisation de ces enfants. En 2016 seulement 7% des enfants de moins de 3 ans étaient scolarisés dans une classe spécifique. 93% sont mélangés avec des enfants plus agés dans des classes qui regroupent en moyenne 17 enfants. Autrement dit la scolarisation des moins de 3 ans est restée une variable d’ajustement dans la plupart des communes. Et la qualité du service offert laisse à désirer. Une étude d’Arthur Heim montrait que cette scolarisation pouvait être nuisible pour certains enfants.
Le succès du privé hors contrat
L’autre élément de cette évolution démographique que l’on peut retenir c’est l’explosion du hors contrat. C’est d’ailleurs dans le hors contrat que l’on trouve la seule hausse de la scolarisation des moins de 3 ans (+16% soit 294 enfants en plus).
Globalement le privé scolarise 0.7% d’enfants en plus en 2017 alors que le public perd 0.5% de ses élèves. En effectifs c’est 7 000 élèves ne plus pour le privé et 30 000 en moins dans le public alors que globalement on a des effectifs quasi stables (-0.3%). Le privé progresse même dans les générations plus creuses comme les 4 ans ou les 6 ans.
L’enseignement hors contrat représente peu de choses : 39 300 élèves au total soit 0.6% des élèves. Mais son évolution est très rapide. Les effectifs augmentent de 5 200 élèves à cette rentrée soit +15%. La part du hors contrat dans l’enseignement privé a doublé depuis 2010 passant de 2 à 4%. Cette vague est protée par la mode du Montessori (c’est dans le préélementaire que la part du privé a le plus augmenté depuis 2015) et aussi par la progression des courants traditionalistes. Et cela malgré toutes les affaires mises en évidence dans les rapports officiels.
Dans le second degré
A noter que dans le second degré, on compte 50 000 élèves de plus en 2017 qu’en 2016 dont 38 000 dans le public et 12 000 dans le privé. Le privé augmente plus vite que le public particulièrement au collège qui accueille 10 000 des 12 000 nouveaux élèves du privé.
F Jarraud
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Scolarisation des moins de 3 ans