Quatre études présentent quatre approches de l’échec scolaire. La première s’intéresse au passage de l’école au collège : Pourquoi certains élèves décrochent-ils au secondaire alors qu’ils ont bien réussi dans l’enseignement primaire ? C. Canivet, C. Cuche, V. Jans, C. Lecoq et A.F. Lombart, Fundp de Namur, ont suivi le cas de 38 enfants et ont tenté d’analyser les facteurs expliquant le désintérêt envers l’école. La seconde explique aux proviseurs comment lutter contre l’échec en seconde,la classe la plus difficile du système éducatif français.
Les deux dernières études changent de niveau. Jean-Jacques Guillarmé, professeur de psychopathologie, propose 30 outils pour accompagner les enfants en difficulté, aider au diagnostic et mener un projet d’aide personnalisée. Enfin un collectif propose une lecture des médiocres performances du système éducatif de l’Yonne et met en évidence des effets sociaux.
Le décrochage du primaire au collège
Pourquoi certains élèves décrochent-ils au secondaire alors qu’ils ont bien réussi dans l’enseignement primaire ? C. Canivet, C. Cuche, V. Jans, C. Lecoq et A.F. Lombart, Fundp de Namur, ont suivi le cas de 38 enfants et ont tenté d’analyser les facteurs expliquant le désintérêt envers l’école.
Evidemment le décrochage est lié au fossé entre le collège et l’école. » Il nous paraît important de mettre en évidence la divergence des perceptions entre les enseignants du primaire et ceux du secondaire. Les premiers ont l’impression d’avoir bien préparé leurs élèves à l’enseignement secondaire, alors que les enseignants du secondaire que nous avons rencontrés ont le sentiment inverse. Le fossé évoqué par les professionnels se manifeste également au niveau de l’organisation même des deux formes d’enseignement : au niveau des structures, au niveau des méthodes pédagogiques, au niveau de la relation avec les enseignants, au niveau des repères dans le temps et dans l’espace, au niveau des critères de réussite… Une piste d’action serait encore de tenter de réduire ce fossé ».
Mais les chercheurs mettent aussi en évidence les écarts de représentation entre parents et enseignants. « Un bon nombre d’enseignants identifient comme cause du décrochage des jeunes l’absence de soutien parental et le désintérêt des parents pour la scolarité de leur enfant. Or, les familles des jeunes pointés « à risque de décrochage » par les enseignants nous ont montré une attitude opposée lorsque nous les avons rencontrées ». D’où une autre piste d’action : faciliter la communication entre parents et enseignants.
Dernière piste proposée : » Des actions favorisant des expériences de réussite pour tous permettraient d’atteindre certains de ces objectifs, en développant par exemple des approches pédagogiques actives et variées, qui impliqueraient davantage l’élève et lui permettraient de vivre régulièrement des expériences de réussite ».
http://www.enseignement.be/@librairie/documents/ressources/114/rapfin_2006.pdf
Sur le Café : Mon enfant décroche , Que faire ?
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/leleve/Pages/84_Monenf[…]
Seconde : Comment diminuer le taux d’échec
Les statistiques officielles le montrent : la classe de seconde est le point noir du système éducatif français avec pas moins de 21% des élèves (soit un sur cinq !) qui n’est pas admis en première. Comment réduire ce taux d’échec ? La mission Réussir en seconde de l’académie de Rouen s’attaque au problème. Elle conseille les proviseurs.
Elle déconseille les classes ghetto et recommande au contraire l’hétérogénéité. Elle préconise les études surveillées et les ateliers de rémédiation. Elle s’intéresse à l’intégration des jeunes : « tout faire pour leur éviter d’être « perdus » (calendrier des devoirs, explicitation des exigences, chasse au non-dit, aux sous-entendus, à l’implicite que ne peuvent décrypter que les enfants des familles passées par l’école ».
D’autres recommandations heurtent parfois des pratiques bien installées : « prudence devant tout ce qui peut renforcer, en toute bonne conscience, la sélection, comme les « devoirs communs » ( qui peuvent être très néfastes s’ils ne sont pas précédés d’un travail commun de conception et d’élaboration de la progression…) et tout ce qui met les familles en état d’infériorité, par exemple les réunions de toute une équipe avec les familles une par une : effet « tribunal » garanti… et ambitions scolaires rabaissées rapidement ». Elle les invite à faire respecter les textes par exemple sur la réorientation en professionnel.
Recommandations aux proviseurs
http://www.ac-rouen.fr/pedagogie/equipes/inspecteurs/IMG/pdf/Recommand[…]
La seconde point noir du système (Eduscol)
http://eduscol.education.fr/D0123/evol-seconde.htm
Sur le Café : Réussir en seconde
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007/[…]
Ecouter l’enfant, aider l’élève
« Mais qui sont ces élèves qui résistent à tous les apprentissages et à toutes les aides ordinaire ? Comment les aider ? » L’ouvrage de Jean-Jacques Guillarmé, professeur de psychopathologie, veut aider les enseignants et les professionnels de l’aide spécialisée à accompagner ces enfants. Pour cela il propose 30 outils d’aide au diagnostic et pour construire et mener un projet d’aide personnalisée.
Ainsi il définit 6 profils de jeunes en difficulté : appartenance diaphane, tyrannique, rompue etc. Pour chacune il décrit les symptômes et one ne sera pas surpris de reconnaître tel ou tel de nos élèves. Pour établir plus sûrement le diagnostic il propose des outils simples.
Neuf outils permettent de dresser un diagnostic. Onze outils concernent l’aide fonctionnelle tandis que 10 autres s’intéressent à la dominante relationnelle.
La grande force de l’ouvrage c’est de s’appuyer sur des analyses de cas précis ainsi que sur des guides très concrets. On dispose ainsi,par exemple, d’un guide pratique pour rééduquer l’écriture ou pour améliorer la lecture.
L’auteur est critique sur l’institution. Il juge les PPRE et l’accompagnement scolaire incapables e répondre aux attentes de ces enfants. Son ouvrage aidera directement les enseignants de l’aide spécialisée. Il fera réfléchir tous les autres enseignants.
Jean-Jacques Guillarmé, Ecouter l’enfant, aider l’élève, Paris, 2007, 238 pages.
Présentation
http://www.edition-eres.com/resultat.php?Id=1951
Les élèves transparents
Combien sont-ils ? Nul ne le sait. Mais un simple pointage dans un collège montre qu’ils existent bien ces élèves transparents parce que décrochés avant la fin de la scolarité obligatoire. Maryse Esterle Hedibel leur consacre un livre (Presses universitaires du Septentrion) et évoque le phénomène dans Snuipp Infos.
M. Esterle Hedibel montre que les parents de ces enfants sont rarement démissionnaires. Elle met l’accent sur les stratégies de raccrochage.
Snuipp Info
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/SNUinfos_segpa_juin07.pdf
Le système éducatif dans l’Yonne
Comment expliquer les médiocres performances du système éducatif de l’Yonne ? Pour une fois, ce n’est pas l’institution qui s’est emparée de la question mais un collectif associant la Ligue de l’enseignement et le Snuipp 89. Ils ont commandé un rapport à l’Iredu.
Il établit d’abord un état des lieux : les taux de scolarisation avant 6 ans et après 18 ans sont faibles. Les disparités de résultats entre établissements élevées. Les élèves manquent d’ambition.
Finalement deux facteurs apparaissent. Le premier est l’impact parisien : toute une partie du département est sous l’influence directe de Paris. « L’évolution du type de public accueilli dans les établissements scolaires avec les migrations de la région parisienne est l’un des facteurs explicatifs avec l’explosion des effectifs dans ce secteur ». Inversement la ruralité ne pénalise pas les élèves. Finalement seule une lecture fine, à petite échelle, peut aider à bien saisir l’éducation dans le département.
L’ouvrage
http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00169337/fr/
Small is beautiful ?
Réduire la taille des établissements est-il profitable ? Selon le New York Times, la politique des petits lycées menée à New York porte ses fruits : les résultats aux examens de fin d’études secondaires ont augmenté sensiblement.
Ce résultat contredit d’autres travaux qui récemment ont mis en cause le « downsizing ».
Article du New York Times
http://www.nytimes.com/2007/06/30/nyregion/30grads.html?[…]
Sur le Café : Le downsizing en débat
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/inter_74_[…]
Les effets sociaux de l’éducation
Cette étude de l’Ocde se penche sur les retombées positives pour la société de l’éducation. Ainsi l’éducation a un fort impact sur la santé : plus éduquées les personnes consomment mieux les soins médicaux, ce qui a un impact important sur les coûts des systèmes de santé. Elles ont aussi un mode de vie meilleur. Enfin l’éducation fabrique de meilleurs citoyens, plus impliqués dans les affaires de la Cité.
L’étude